Masques : l’art et le sport réunis, par Richard Labbé

Le nouveau livre de Richard Labbé, Masques, arrive à point avec la venue des séries éliminatoires. Dans les foyers, le hockey est au centre de toutes les conversations. On parle des entraîneurs, des joueurs, du style de jeu, mais aussi des gardiens de but – de leurs arrêts et… de leurs masques.

Richard Labbé signe un premier livre élégant et intéressant. L’œuvre porte sur 30 masques de 30 gardiens différents et de 30 équipes de la LNH. « Masques » n’est pas un hommage aux gardiens de but ayant marqué l’histoire, mais bien celui des masques ayant gravé nos mémoires. L’auteur dévoile les entretiens qu’il a eus avec les gardiens de but qui ont accepté son invitation. Ken Dryden, Gerry Cheevers, Patrick Roy et Martin Brodeur, pour ne nommer qu’eux, s’expriment au sujet de leurs masques.

L’histoire des débuts du port du masque est bien connue. Le célèbre Jacques Plante initie le mouvement en 1959 en se présentant sur la glace du Madison Square Garden le visage couvert d’un masque blanc. Depuis, le masque s’est modifié pour finalement aboutir à ce qu’il est aujourd’hui : « une forme de protection sans faille et une sorte de toile sur laquelle on peut peindre n’importe quoi. Ou presque. », écrit Richard Labbé dans l’introduction du livre. Objet d’art donc, et pièce d’équipement empêchant les gardiens de se défigurer : on pense à Terry Sawchuk, qui a reçu 350 points de suture en carrière.

Les histoires racontées par les gardiens sont cocasses. On apprend que l’un d’eux, Bernie Wolfe des Capitals de Washington, a été reçu à la Maison-Blanche grâce à l’originalité de son masque, aux couleurs du drapeau américain. Un autre, Daniel Bouchard des Flames d’Atlanta, s’est rendu compte que lorsqu’il portait son masque rouge, « 70% des tirs allaient vers le haut du filet. » Un avantage non négligeable pour lui, qui se disait habile à arrêter ce type de lancers.

Bien que le livre soit beau, il n’est pas assez étoffé. L’introduction au début du livre rend compte de l’histoire du masque et de ses retombées, mais certains détails auraient pu être mieux développés. Le nombre de masques montré dans les pages du livre est trop limité. Même si l’on prend le temps d’admirer chaque masque, le livre se lit hyper rapidement. Richard Labbé s’est-il limité à ceux qui ont bien voulu lui accorder une entrevue? Allez savoir. On en aurait pris plus.

Journaliste à la section des Sports de La Presse depuis 1999 et fréquent collaborateur à la télévision et à la radio, Richard Labbé a couvert des championnats du monde de hockey, des finales de la coupe Stanley et des Super Bowl. Pour son premier livre, ce diplômé en histoire de l’art résidant à Montréal a choisi de marier ses deux passions : l’art et le sport.

Prix suggéré: 34,95$

Nb de pages: 96 pages

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Crédit photo: Gracieuseté Art Global