Tab’arnaques de Luc Baranger et André Marois

Rira bien qui rira le dernier. Ce proverbe pourrait bien résumer le thème principal du recueil de nouvelles Tab’arnaques de Luc Baranger et André Marois. Sorti depuis peu en librairie, ce recueil comporte treize nouvelles humoristiques ayant pour protagonistes des arnaqueurs qui ne manquent pas d’imagination pour bien cuisiner leurs victimes.

Si l’argent fait le bonheur, certains sont plus pressés que d’autres à se payer une place au soleil. Dans Biens mal aquis, une jeune femme n’a pas de temps à perdre et fabrique des billets de banque la nuit dans son appartement. Elle attirera l’attention d’une voisine, qui avertira le propriétaire, qui y verra une belle occasion d’augmenter ses avoirs…

Pourquoi ne pas berner les gens pieux et simuler un miracle pour retirer un maximum d’argent? C’est ce que propose une femme odieuse à son mari, Nicéphore LeBreton, un homme qui n’a pas été choyé par la nature, dans Les voies du Seigneur sont impitoyables.

Et bien sûr, qui dit arnaque dit rançon. La menace dans La vengeance de la pelouse de Luc Baranger a le mérite d’être claire sur la suite potentielle des choses : « Si tu fais tout bien, si tu laisses les bœufs à l’écart de tout ça, tu récupéreras ta conjointe dans l’état ou tu l’as quitté ce matin. Sinon, elle apprendra à nager dans le Saint-Laurent avec des bottes en béton ». La menace fonctionnera, mais elle ne règlera pas tous les problèmes des protagonistes.

Mais comment devient-on arnaqueur? Par hérédité? C’est ce que nous laisse croire la nouvelle Les chats ne font pas des chiens. Et qui sont les personnes les mieux placés pour nous arnaquer? Des gens en qui nous avons confiance, la famille par exemple. La courte (mais efficace) nouvelle Cash! d’André Marois en fait une belle démonstration.

Si la vengeance est un plat qui se mange froid, les auteurs ont du se servir des mets congelés en écrivant ce recueil. Tellement qu’il est un peu surréalistes de voir autant d’histoire d’arroseurs arrosés. On sait qu’ils ne paient pas tous leurs crimes. Par contre, impossible de ne pas sourire lorsque l’histoire se complexifie et que l’arnaqueur devient la victime.

Depuis treize ans et autant de romans, cet Luc Baranger flirte avec l’escroquerie. Il s’est accaparé les destins de dizaines de personnages au point de figurer en bonne place dans le Dictionnaire des littératures policières de Claude Mesplèdes. Le recueil de nouvelles intitulé Tab’arnaques est le fruit d’une première collaboration entre Luc Baranger et André Marois.

De son côté, André Marois écrit autant pour les jeunes que pour les adultes, mais le noir est résolument son genre de prédilection. Nouvelliste et romancier, il a pris un malin plaisir à tuer au moins un personnage dans chacun de ses vingt et un bouquins.

Crédit photo: Martine Doyon

Nd de pages : 252

Prix suggéré : 22,95 $

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