Entrevues pour le film Le retour du petit chaperon rouge

C’est le 28 avril dernier que j’ai assisté à la première projection du film Le retour du petit chaperon rouge – La contre-attaque en 3D au cineplex Odéon de Beauport. Le film prend l’affiche dès aujourd’hui, le 29 avril et je vous donne mon appréciation du film dans la section Cinéma.

 

Entrevues : J’ai rencontré, jeudi le 28 avril à l’Auberge St-Antoine à Québec, les comédiens Pierre Lebeau, Karine Vanasse et Béatrice Picard, qui ont bien gentiment répondus à mes questions concernant ce film et le doublage des voix en français qu’ils ont faits.

 

 Questions pour Béatrice Picard : Des films doublés au Québec, il y en a peu, je crois. Pourquoi?

« Des films doublés par nous au Québec, il y en a tellement peu. Alliance Vivafilm ne demande que cela que les films soient doublés ici… D’abord, en France, il y a une loi qui dit que tout film étranger qui arrive en France doit être doublé en France. Nous, on souhaiterait avoir la même loi et cela fait longtemps qu’on lutte pour cela.  Le gouvernement a toujours d’autres préoccupations et la culture du doublage n’est pas vraiment une de leur priorité, bien qu’on ait tout de même progressé dans le domaine depuis les derniers 40 ans.»

 

Comment en êtes-vous venu à faire le doublage de cette grand-mère?

«Je suis habitué de faire du doublage, depuis plus de 20 ans (Marge dans les Simpsons). La première fois qu’on m’a demandé de jouer le rôle de la grand-mère, je me suis dit pourquoi pas? J’ai l’âge de jouer ce personnage, et j’ai aussi un peu la dynamique de cette grand-mère. Je ne savais pas du tout ce qui m’attendait. Et j’ai eu bien du plaisir à le faire, alors quand le deuxième film est arrivé, j’ai été ravie de reprendre le rôle. Et surtout, de savoir que la comédienne qui fait la version anglaise c’est Glenn Close. C’est une comédienne que j’aime beaucoup.»

 

Étiez-vous obligé de modifier votre voix pour ressembler à celle de Glenn Close ou si plutôt, vous le faites comme vous le sentez?

« Je ne dois pas nécessairement avoir la même voix, mais plutôt avoir les mêmes intentions de la voix. Car c’est sûr qu’eux, dans la version anglaise ils ont travaillé la voix pour la coller aux images. Et si on ne regarde que l’image et qu’on le fait autrement que la version originale, on peut le faire avec d’autres tonalités plus fort, plus vite, plus doux, et cela ne donnera pas le même résultat. On nous demande alors de réécouter la version anglaise pour mettre le bon ton avec les bonnes phrases. Il est toujours préférable de se rapprocher de ce qui a été fait au départ. Il ne faut pas faire une imitation, mais bien une adaptation dans le même style que l’original.»

 

À qui s’adresse ce film en fait?

« J’invite tous les gens à aller voir le film du petit chaperon rouge. On est loin de l’histoire du petit chaperon rouge que l’on a connue enfant. On retrouve les personnages du conte de Perrault, comme la grand-mère, le loup (qui n’est pas si méchant que cela, mais plutôt gaffeur), mais aussi des personnages des autres contes de Perrault, que ce soit la chèvre, le lapin, le Tyrolien, Hansel et Gretel. C’est un amalgame des personnages de Perrault que l’on remet dans un contexte actuel, mais complètement farfelu. C’est très drôle de voir le comportement de ces animaux qui vivent comme des humains, sans en être.»

 

 

Questions pour Pierre Lebeau : Parlez-moi un peu de votre personnage du Loup.

« Il est tout le contraire de ce qu’on s’attend du personnage du loup. Ce n’est pas un méchant loup. C’est un journaliste enquêteur, un peu gaffeur et philosophe à ses heures, mais d’une philosophie un peu douteuse. C’est un personnage intéressant dans la mesure où il y a beaucoup de décrochage. Cela a été un plaisir pour moi de retrouver Karine et Béatrice. »

 

Est-ce difficile à faire du doublage par rapport au métier d’acteur?

« C’est un métier en soi, vraiment différent, qui demande beaucoup de précision, au millimètre près. Il faut inspirer ici et expirer là. Et dans le cas de ce film, on était très bien dirigé par Lisette Dufour, la directrice de plateau qui était formidable, et très professionnelle. »

 

Est-ce que cela vous donne le goût d’en faire plus souvent du doublage?

« Souvent on me demande pour faire du doublage. Et c’est long par exemple de doubler un personnage principal. Cela demande au moins quatre jours en continuité de disponibilité et souvent, je ne les ai pas. Alors, j’en fais moins souvent. Peut-être que dans les années à venir j’en ferai davantage, qui sait. Mais tu sais, il y a des acteurs formidables à Montréal qui sont des spécialistes de doublage et pourtant le public ignore leur existence. Ce sont des artistes de doublage formidable. C’est sûr, pour nous, Karine, Béatrice et moi, on est un peu plus connus, mais j’aimerais rendre hommage à ces artistes qui font un métier très difficile et le font très bien. Et on peut dire qu’on a une très bonne qualité de doublage au Québec.»

 

Avez-vous eu à changer votre voix pour accommoder le personnage ou la version anglaise?

« Cela ressemble pas mal à ma voix le matin quand je me lève (rires!). Non en fait, il faut que ce soit le plus fidèle possible à l’esprit ou la façon dont cela a été fait, dans la première version, en anglais. Il faut être le plus ressemblant possible. Et c’est ce que j’ai tenté de faire

 

 

 

Questions pour Karine Vanasse : Est-ce que c’est le premier film pour lequel tu fais du doublage?

« Non, j’en fais à l’occasion, mais mon nom n’apparait pas toujours dans le générique. Par exemple, j’avais fait la voix de Beans dans Rango le film. Et je double des voix d’actrices américaines aussi parfois et dans ce cas-là, il n’est pas nécessaire que le public sache qui double la voix en français d’une actrice. J’en fais donc, depuis l’âge de 17-18 ans, sauf que j’en fais de façon périodique, ce qui fait que, chaque fois que j’arrive sur le plateau de doublage, j’ai l’impression d’être nouvelle dans ce métier. C’est un médium qui m’impressionne beaucoup. À chaque fois j’ai des leçons de jeu en fait, quand je me retrouve en doublage. Il y a des acteurs en doublage qui me jettent à terre. Ils réussissent à moduler leur voix de façon vraiment impressionnante. Surtout quand il faut doubler des œuvres de fiction où il y a des scènes plus dramatiques et là, il faut jouer de subtilité et en fait, on est là debout derrière une barre en bois avec un micro. Ce n’est pas évident. Tu n’as pas ton corps, ni ton visage pour exprimer certaines émotions. Tu as juste ta voix et celle-ci peut trahir plein de choses. »

  

Pour ceux qui comme moi n’ont pas vu le premier film, est-ce que cela peut nuire pour comprendre le deuxième?

« Non vraiment pas. Tout ce qu’il faut retenir c’est que le premier nous présentait le fait de prendre des personnages de contes que l’on connait très bien, et qu’on leur donne des personnalités différentes. Aussi, au début du film, il y a une petite intro qui rassemble pas mal ce qui s’est passé entre le premier et deuxième film. En plus, après  avoir vu le deuxième, vous aurez peut-être le goût alors de voir le premier. Dans le premier, il y avait beaucoup de chansons, et tandis que dans celui-ci, il y en a une je pense.»

 

Et pour vos autres projets? Qu’est-ce qui s’en vient?

« Pour l’instant, mon projet le plus récent c’est de savoir, si le pilote Pan Am que j’ai fait pour une série américaine va être pris par le réseau ABC pour la saison prochaine. On devrait le savoir d’ici le 15 mai. On a terminé le pilote il y a trois semaines et on attend maintenant. Ils n’ont pas fini de regarder les pilotes, ils en ont eu 23, je pense, et ils en choisissent seulement quelques-unes dans le tas. J’aimerais bien cela que ça fonctionne. Car bien qu’eux nous disent des peut-être, nous, quand on fait un pilote, il faut qu’on se libère pour les prochains mois et prochaines années au cas où cela fonctionnerait. Mais juste de tourner ce pilote, c’était formidable, juste de réaliser que le marché américain n’est pas si inaccessible que cela. Au départ, cela me faisait peur, je ne savais pas par où commencer. Pourtant, le marché Français j’y suis arrivé. Mais le marché américain, j’avais encore un accent, je n’ai pas le look d’une actrice américaine… Mais finalement, la chance c’est de tomber sur les bons rôles, de croire que ce que tu as à offrir va convenir à ce qu’ils recherchent comme personnages. »

 

Synopsis

Dans ce deuxième volet, l’agence spéciale HAE Ils vécurent heureux reprend du service avec ses meilleurs agents, Rouge, la meneuse, Loup, le rusé,  Grand-mère, la casse-cou et Va-vite, l’espion. L’organisation secrète doit encore une fois trouver une fin heureuse à une histoire. Pour ce faire, Rouge et le Loup sortent de leur forêt pour se lancer à la poursuite de Hansel et Gretel  qui ont été kidnappés dans une ville appelée Big City, savant mélange de San Francisco, New York et Chicago. Ils profitent de l’aide de la Grand-mère, toujours aussi casse-cou pour mener à bien leur mission.

Pour voir la bande-annonce du film en français : http://www.vivafilm.com/fr/28/details/display/12591/

  

Un film de Mike Disa

Avec entre autres les voix en français de :

Karine Vanasse (Rouge, la meneuse),

Pierre Lebeau (le Loup le rusé)

Béatrice Picard (Grand-mère, la casse-cou)

Félix Caron grand gagnant du concours de doublage dans le rôle d’un des petits cochons.

Studio: Alliance Vivafilm

http://hoodwinkedtoomovie.com/

http://www.vivafilm.com/

crédit photos : Joffrey Floyd-Doyon