La culture des Premières nations se fête du 2 au 9 août

 

 

Aujourd’hui, à la veille de la Journée nationale des peuples autochtones, André Dudemaine, président et directeur des activités culturelles a dévoilé la programmation du 21e Festival Présence Autochtone.

Présence Autochtone 2011 en bref, ce sont 3 grands concerts : 1 concert bénéfice et 2 concerts gratuits sur la scène Loto-Québec. C’est aussi une animation de la Place des festivals dans le Quartier des spectacles la fin de semaine du 5, 6 et 7 août avec des chants, danses, démonstrations des arts et métiers de la tradition, installation d’un tipi géant et animaux mythiques, démonstrations archéologiques, et départ officiel de la Caravane amoureuse. À cela s’ajoutent une compétition internationale de films et vidéos avec 60 titres en lice et 5 expositions dans le volet des arts visuels.

Un colloque universitaire Regards sur les Autochtones des Amériques inclura des rencontres professionnelles pour les artistes et cineastes.

Un volet culinaire et gastronomique en collaboration avec l’ITHQ soulagera les appétits des plus exigeants. Des activités littéraires en marge de l’exposition Matshinanu/Nomades se tiendront à La Grande Bibliothèque.

On procèdera au lancement d’un guide de découverte des Premières Nations à Montréal. Enfin des activités seront organisées dans les deux communautés mohawks de proximité : Kahnawake et Kanehsatake

Concerts

Le festival Présence Autochtone présentera trois grands concerts. Le premier en ordre chronologique sera Arauco, de sève et de sang où le groupe Forestare interprétera en première canadienne l’œuvre du compositeur chilien contemporain Oscar Javier intitulée Arauco por fuerte, principal y poderosa, œuvre en huit mouvements pour guitares et contrebasses; inspirée du poème épique de Alonso de Ercilla (1533-1594); l’œuvre rend hommage à la résistance du peuple mapuche contre l’envahisseur espagnol. Des œuvres du compositeur atikamekw Pascal Koukouchi Sasseville viendront compléter le programme. Ce concert aura lieu le 1er août à l’auditorium de La Grande Bibliothèque, billets en vente à partir du 26 juin.

Ensuite, viendront les grands spectacles gratuits sur la scène Loto-Québec qui sera érigée sur la Place des festivals dans le Quartier des spectacles. Le jeudi 4 août, en soirée, c’est le rappeur anishinabe Samian qui viendra livrer son show Rap Incantations à 20 h 30 et qui inaugurera du même coup, avec ses invités, les activités de Présence Autochtone sur la Place des festivals qui vont se prolonger pour tout le week-end. Vendredi 5 août en soirée, c’est Élisapie Isaac qui, gardant le cap sur les quatre directions, présentera sur la même scène un spectacle intitulé Nord-Sud. Étoile à la belle étoile, la chanteuse inuit brillera de tous ses feux.

Sur la Place des festivals du Quartier des spectacles

Présence autochtone déploie sur la Place des festivals une installation spectaculaire, comprenant un tipi géant de cent pieds de haut, un espace évoquant les poteries traditionnelles où brûlera un feu de joie, des animaux mythiques qui s’ébrouent en irisation dans les jets d’eaux, un carré de sable archéologique pour les enfants, un espace restauration et une salle de projection sous forme de longue maison.

Le vendredi 5 août après-midi, Marc Vella y sera avec son piano à queue pour lancer son trajet québécois de la Caravane amoureuse.

Samedi et dimanche, 6 et 7 août, à partir de 14 h, les fameuses Boréades de la danse feront vibrer le plancher au son des tambours pendant que les danseurs en somptueuses tenues d’apparat virevolteront en couleurs et en rythmes. Parallèlement, les arts et métiers de la tradition seront à l’honneur avec des artisans qui œuvrent sur place.

Films et vidéos

C’est le producteur montréalais Ian Boyd qui a accepté de présider le jury de Présence autochtone 2011.

À la soirée d’ouverture officielle les cinéphiles découvriront La Nouvelle Kahnawake un documentaire déjanté sur l’irréductible communauté de hardis mohawks qui avoisine Montréal, avec en filigrane, une réflexion sur la transformation que le monde virtuel amène à l’image de l’Indien par les Français Patrick Bernier et Olive Martin.

Du côté long-métrage de fiction, Lénin en Maracaïbo offre une histoire d’amour entre une indigène wayuu et un militant chaviste dans le Vénézuela révolutionnaire, du cinéma politique qui ne tombe pas dans le simplisme ; Nuummioq long métrage groenlandais qui avait fait sensation à Sundance sera enfin présenté au Canada : un homme en phase terminale de cancer entreprend un dernier voyage en mer avec son cousin qui est aussi son meilleur ami; petits bonheurs et grande détresse, un film authentiquement humain.

Du côté documentaire, Children of the Amazon nous fait suivre les pas d’une photographe qui revient voir des Amérindiens qu’elle avait filmés 15 ans plus tôt; les insouciants enfants sont aujourd’hui devenus des adultes qui doivent se battre contre la déforestation de leur territoire puisque, entretemps, une route a amené le « progrès ». Du Mexique, Sylvestre Pantaleon est un délicieux portrait d’un vieux Nahua qui cherche chez le guérisseur le moyen de soigner ses rhumatismes. Dans la même veine, à l’autre bout du continent, Smokin Fish suit un Tlingit d’Alaska qui cherche à faire des affaires et des sous et qui soudain se décide à reconstruire le vieux fumoir familial; mais comme rien n’est simple dans la vie, le jeune homme aura besoin de tout son optimisme pour surmonter les difficultés qui surgissent sur sa route.

La sagesse et les rituels amérindiens font aussi l’objet de captations passionnées : chez les Huitchols avec Flores en le desierto, les Totonaks avec Warriors of the sun (une version spectaculaire de la danse du soleil qui allait disparaître avant que la jeune génération se la réapproprie), chez les Wiwa, Kogui et Arhuaco de la Sierra de Santa Marta (Colombie) avec Why do you attack coca ? Le savoir traditionnel inuit dialogue avec la science moderne dans Qapirangajug : Inuit Knowledge and Climate Change de Zacharias Kunuk (Atanarjuat, l’homme rapide). Les minières canadiennes sont dénoncées dans Le Business de l’or au Guatemala. The Uluit, Champions of the North nous présente des femmes sportives qui sont aussi mères, sœurs, enseignantes, sages femmes et organisatrices communautaires. Et une soirée spéciale au Blue Sunshine (en co-présentation avec Fantasia), une rétrospective des films « gore » de Jeff Barnaby le cinéaste mi’gmaq qui promet. Sans oublier les courts du Wapikoni dont certains qui viennent de Bolivie.

Arts visuels

La Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce présente deux artistes amérindiens du Québec; le parcours urbain de Raymond Dupuis, artiste malécite, sous la forme d’une impressionnante murale de 90 pieds, y fait écho aux pièces de Jacques Newashish tirées de la forêt incendiée qui entoure Wemotaci. Des photomontages de Akwiranoron Martin Loft (Mohawk de Kahnawake) et de Chris Bose (N’laka’pamux de Colombie britannique) à la Guilde canadienne des métiers d’art sous la thématique Guides de voyage. Les jeune artistes mohawks qui produisent au Centre de l’image et de l’estampe de Mirabel présentent leurs œuvres récentes à Kanehsatake. L’exposition Matshinanu/Nomades se poursuit à La Grande Bibliothèque jusqu’au 25 septembre.

Et beaucoup d’autres activités…

Une soirée de poésie avec Joséphine Bacon, Domingo Cisneros et la nouvelle voix dans la littérature des premiers peuples, Naomi Fontaine, se tiendra le 2 août à l’auditorium de La Grande Bibliothèque. La cuisine amérindienne sera à l’honneur à l’ITHQ avec les chefs Manuel Kakwa Kurtness et Jorge Bibiano Reyes.