C’est dans un style d’écriture assez particulier que Véronique Bizot dans Un avenir, nous raconte l’histoire d’une histoire de famille. Loin d’être dénué d’un sens de l’humour certain, doublé d’une capacité de dérision immense, le récit tient le lecteur en haleine. Les péripéties du narrateur qui remonte dans son enfance pour mieux se projeter dans l’ailleurs ne cessent de retenir l’attention. Les digues de la mémoire ont sauté tout comme la ponctuation des phrases disparait parfois et le feu mis aux symboles du passé.
Amusant et divertissant.
Une disparition annoncée, une grande maison vide, un robinet peut-être pas purgé, un rhume colossal, trois-cents kilomètres de doute, une tempête de neige… et de souvenirs plus ou moins fiables. Un avenir est une histoire de famille. Chez Véronique Bizot, la noirceur est délicieuse parce que toujours saturée d’incongruité drolatique, de lucidité étonnée et de métaphysique légèrement récalcitrante.
Un avenir est une histoire de famille, une cascade narrative, un engrenage existentiel qui, sur une intrigue faussement fluette, nous entraîne d’un triplex monégasque à la jungle malaise sans quitter le vieux canapé de la bibliothèque familiale.
Auteur de deux recueils de nouvelles (Les Sangliers, Stock, 2005, prix Renaissance de la nouvelle 2006, et Les Jardiniers, Actes Sud, 2008) et de deux romans (Mon couronnement, Actes Sud, 2010, Grand prix du Roman 2010 de la SGDL, prix Lilas 2010 ; Babel n° 1070, et Un avenir, Actes Sud, 2011), Véronique Bizot est, de son propre aveu, une « gentille personne affligée de la conscience du pire ».
Nombre de pages : 120
Prix suggéré : 16 €
