Cet automne, c’est tout le Musée des beaux?arts de Montréal qui se réinvente : ouverture d’un nouveau pavillon d’art québécois et canadien, inauguration d’une nouvelle salle de concert, redéploiement de toutes ses collections dans tous ses pavillons, chacun étant désormais dédié à un axe fort du Musée. De plus, afin de sceller avec encore plus de vigueur l’importance que l’institution accorde à l’éducation, sa directrice et conservatrice en chef, Nathalie Bondil, en présence de nombreux enfants, familles et gens du milieu des affaires et de l’éducation, a donné aujourd’hui le coup d’envoi des travaux d’agrandissement de ses espaces éducatifs. Installés au coeur du Musée, ces espaces porteront désormais le nom de StudiO Arts & Éducation Michel de la Chenelière.
Cet agrandissement est en effet rendu possible grâce au don d’un généreux mécène, Michel de la Chenelière, fondateur de la maison d’édition de manuels scolaires du même nom, et impliqué dans le milieu éducatif depuis de nombreuses années. À la suite d’une rencontre avec Nathalie Bondil au sujet du projet d’agrandissement des espaces éducatifs du Musée, à laquelle assistaient le président du Musée, Brian M. Levitt, la présidente du nouveau comité d’éducation, Isabelle Marcoux, et les équipes du Musée, M. de la Chenelière a posé ce geste éloquent afin de favoriser l’accès à la culture à des dizaines de milliers de jeunes. Actuellement, à cause du manque de ressources et d’espace, le Musée se voit obligé de refuser l’entrée à près de 15 000 jeunes chaque année. Michel de la Chenelière a rapidement décidé d’aider le Musée à se doter de nouveaux moyens d’accroître ses capacités d’accueilpour les groupes scolaires, les familles et les clientèles soutenues par des organismes communautaires.
Michel de la Chenelière, qui a oeuvré pendant plusieurs années dans le monde de l’édition scolaire, se réjouit de pouvoir contribuer à agrandir et rénover les espaces éducatifs du Musée et enrichir sa programmation d’activités « À l’école, je n’ai pas eu la chance de recevoir une éducation artistique. Malheureusement, les choses ont peu changé dans le système scolaire actuel. L’action éducative du Musée est donc essentielle. Je souhaite en apprendre davantage sur les approches et les stratégies développées par les éducateurs du Musée. Je crois que mon expérience pourra aider le Musée à partager son savoir?faire avec les enseignants grâce à la production de matériel didactique basé sur sa collection encyclopédique. Mon association avec le Musée me semble donc naturelle. J’espère aussi que j’encouragerai d’autres personnes à soutenir l’éducation au Musée car les besoins sont immenses. »
Dans ce nouveau StudiO Arts & Éducation Michel de la Chenelière, le Service de l’éducation et de l’action culturelle du Musée (qui souligne ses 50 ans en 2011) espère doubler le nombre d’élèves accueillis au Musée annuellement (actuellement 45 000 le fréquentent chaque année) dans de nouveaux espaces mieux aménagés, mais pourra aussi accroître la panoplie d’activités offertes aux familles dans des lieux mieux adaptés, plus accessibles et visibles.
Idéalement situé à l’angle des rues Crescent et Sherbrooke, au niveau de la rue et au niveau S1, le nouveau StudiO occupera l’ancienne boutique de l’opticien, offrant deux entrées stratégiques sans compter une porte d’accès direct au hall du pavillon Jean?Noël Desmarais. De grandes vitrines ouvertes sur la rue inviteront les passants à venir apprendre et créer, les familles et les jeunes à profiter de nouvelles ressources qui contribueront à faire une concrète différence pour
toute notre communauté. De plus, la création de nouveaux espaces d’atelier augmentera la capacité d’accueil aux groupes scolaires. Près de 50 % d’espace additionnel sera disponible pour les écoliers, les enfants et leurs familles. Plus de 415 mètres carrés seront ajoutés aux 930 mètres carrés actuels utilisés à des fins éducatives. Ces nouveaux espaces éducatifs seront inaugurés à l’automne 2012.
Chaque année, plus de 600 000 visiteurs franchissent les tourniquets du Musée et de ce nombre, 110 000 personnes (publics scolaire, familial, adulte et communautaire) profitent de ses activités éducatives et culturelles, pour la plupart gratuites. Le Musée souhaite accueillir d’ici cinq ans plus de 200 000 personnes par an dans le cadre de ses programmes éducatifs.
« Michel de la Chenelière souhaite “sortir l’éducation des sous?sols” du Musée. Grâce à ce geste exceptionnel, le Musée comptera bientôt de nouveaux espaces à la localisation stratégique et surtout, un nouvel ami dont la générosité égale l’expertise » a déclaré Nathalie Bondil, directrice du Musée, pour laquelle favoriser l’accès de la jeunesse au Musée et à l’art est une mission essentielle et un enjeu d’avenir. « Ce nouvel espace agrandi, agrémenté de tous les nouveaux outils que nous imaginons, changera la physionomie du Musée pour longtemps… pour les générations futures. »
LES DOUZE TRAVAUX DU COMITÉ ÉDUCATION DU MUSÉE DES BEAUX?ARTS DE MONTRÉAL
« Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ». L’éducation est une partie indissociable de la vocation du Musée qui, depuis sa fondation il y a plus de 150 ans, a toujours proposé à sa clientèle des conférences, des ateliers, des visites commentées grâce à ses guides bénévoles… une multitude d’activités, pour la plupart gratuites, permettant de s’initier à l’art ou d’approfondir le champ des connaissances. En 1961, un Service de l’éducation est officiellement créé. Aujourd’hui, il est l’un des plus importants et des plus dynamiques au Canada.
Dans un monde où l’image et l’instantané – c’est le langage de l’émotion – sont de plus en plus utilisés pour communiquer, voire pour manipuler, les arts visuels offrent un terrain de liberté émotionnelle qui permet une réflexion critique vraiment personnelle.
Présidé par Isabelle Marcoux, membre du conseil d’administration et amie de longue date du Musée, avec la complicité de Jean?Luc Murray, chef du Service de l’éducation et de l’action culturelle, un nouveau comité composé d’experts, de bienfaiteurs et de partenaires a été créé pour nous aider à accomplir douze travaux essentiels. Son objectif est d’accueillir, d’ici cinq ans, plus de 200 000 personnes par an dans le cadre de nos programmes éducatifs et culturels… soit une augmentation de près de 100 % de l’achalandage actuel.
LES DOUZE TRAVAUX D’HERCULE
1? Sans conteste, le projet majeur est l’agrandissement des espaces éducatifs qui permettra d’augmenter la superficie d’accueil actuelle : le nouveau StudiO des familles permettra de recevoir petits et grands dans un espace agrandi, rénové et chaleureux avec un accès direct sur les rues Sherbrooke et Crescent. De plus, la création de nouveaux espaces d’atelier augmentera notre capacité d’accueil aux groupes scolaires pour lesquels nous ne pouvns actuellement répondre à la demande faute de place.
2? Rendre le Musée plus accessible aux écoles : transport gratuit pour faciliter la venue des écoliers de milieux défavorisés, trousses pédagogiques pour les professeurs, distribution d’affiches dans les écoles et reproduction de nos oeuvres dans les manuels scolaires, le Musée veut être davantage présent dans les salles de classe grâce à l’appui de mécènes.
3? Offrir plus d’activités aux familles sur une base désormais hebdomadaire.
4? Améliorer nos services en ligne (jeux éducatifs, fiches pédagogiques) sur un site Internet bientôt repensé
5? Mieux promouvoir la collection permanente, en développant des jeux et des produits didactiques, en éditant des publications scientifiques, diffusés sur un réseau national et international.
6? Améliorer les collaborations avec les universités et favoriser la recherche par l’octroi de bourses d’excellence. Le Musée ouvre maintenant sa riche bibliothèque aux doctorants et aux professeurs d’université.
7? Offrir plus d’outils à la visite avec le premier audioguide sur la collection d’art québécois et canadien qui intègrera plusiers niveaux d’écoute et d’interprétation dont l’histoire et la musique.
8? Soutenir une programmation ambitieuse d’expositions éducatives et gratuites au StudiO telles que L’Opéra de Montréal loge au Msée présentée en 2010.
9? Intensifier les activités culturelles offertes aux adultes dans notre auditorium récemment rénové.
10? La « Boîte à musique » sera un nouvel espace interactif et éducatif, avec une programmation annuelle thématique orientée sur les liens entre les arts visuels et la musique, élaborée en collaboration avec la Fondation Arte Musica.
11? Renforcer la programmation du cinéma documentaire grâce à de nouveaux partenariats. Ainsi, René Rozon, fondateur et directeur du Festival International du Film sur l’Art (FIFA) a signé une première programmation érudite de films, dans le cadre de notre exposition L’empereur guerrier de Chine et son armée de terre cuite (11 février – 26 juin 2011), et une seconde, cet automne, consacrée à l’art québécois, canadien et des Premières Nations.
12? Enfin, maintenir et accroître le programme exemplaire du « Musée en partage » auprès des clientèles peu enclines à franchir le seuil du Musée. Depuis dix ans, ce programme a permis de recevoir plus de 100 000 visiteurs par l’entremise de près de 300 organismes communautaires.
Enjeu d’avenir, favoriser l’accès au Musée – et plus largement à l’art – auprès de la jeunesse est une mission essentielle pour le maintien et le développement de notre institution. Nos oeuvres, les vôtres, puisque ce patrimoine est collectif, ne forment pas une collection égoïste. Les nouveaux publics, ceux des prochaines générations, se l’approprieront : ils en auront plus tard la responsabilité. Ils vont d’abord la découvrir, et je l’espère, l’aimer, au?delà du seul champ des historiens de l’art ou des amateurs.