Le Foreman de Nicolas Landré

Un album de Nicolas Landré "Le Foreman"
Un album de Nicolas Landré "Le Foreman"

Après le succès de  son premier opus «  Windigo » paru en 2005,  dans lequel les références aux racines sont omniprésentes, le disque est fort bien accueilli par le public et les critiques. Nicolas Landré, auteur/compositeur/interprète, traîne son folk avec un groupe de rock constitué de jazzmen  et nous lance, après 3 ans de travail, son nouvel opus intitulé « Le Foreman »,  réalisé par Érik West-Millette.

La tournée qui suit dure deux ans, après quoi Nicolas incarne sur scène Jack Kerouac dans le projet Visions de Kerouac avec Normand Guilbeault, qui le mènera en tournée jusqu’aux confins des États-Unis.

Pendant une pause à Nashville, Tennesse, en avril 2007, il fait une rencontre importante avec Dave Rawlings et Gillian Welch. Les discussions nocturnes avec Rawlings au « Basement »  inspirent Nicolas pour cet album folk-rock aux accents du nord et du sud, de La Tuque à la Nouvelle Orléans.

Landré compose tout l’hiver 2008, notamment en compagnie du guitariste Benoît J. Desjardins (Henri Band). Il fait une autre rencontre marquante : le réalisateur Érik West-Millette. Ils entrent en studio  en mai 2008 et travaillent en complicité à cette mouture qui doit refléter la personnalité de Nicolas et la signature voulue. La magie a lieu au Delta du folk, du blues et du jazz avec en son centre la force des mots.

Ont participés à cet album : Normand Guilbeault, Ugo Divito, Jonathan Cayer, Sylvain Provost, Steve Hill, Jordan Officer, Dougie Treneer et Mathieu Vigneault. On retrouve les titres  suivants : La Swomp, Décalés, Le Foreman, Pisser contre le vent, Construis-moi une église, Jack Of All Trades, Sur les planches d’un Greyhound, Y sont tout’morts, Ho, ma chérie, Du Barley et encore demain. 

« Le Foreman », avec sa facture unique, aborde des thèmes qui donnent à réfléchir en ces temps de disette et de  « déshumanité ». Nicolas Landré est un poète de la survivance, à la recherche de la « légende d’un peuple ». Des textes très intéressants, un artiste qui respire l’intelligence et un artiste à suivre et à découvrir.

La strap

Nicolas Landré avait reçu de son père (l’humoriste Claude Landré) une vieille « strap » (sangle) de guitare à motif floral des années ’70.

Un soir de mars, en spectacle à Louiseville, la strap se brise, la guitare tombe. Voulant meubler l’embarras, Nicolas joue à l’encanteur et lance la chose dans la foule. Coup du hasard, c’est une amie qui la reçoit. Peu après, dans la loge, son père lui avoue qu’il l’a trouvé très prompt « à se défaire du patrimoine familial. » Voyant son fils interloqué, il ajoute que c’est la strap que lui avait offerte Willie Lamothe lors d’un passage à l’émission Le Ranch à Willie. « C’est là que tu me le dis?» a répondu Nicolas qui, après avoir récupéré l’objet et fait restaurer, ne l’a plus jamais quitté!

On peut voir cette fameuse sangle dans ses belles années, car elle est portée par Carole Laure dans le film La mort d’un bûcheron de Gilles Carle, dans lequel joue aussi un certain… Willie Lamothe!

La chanson « Ho, ma chérie » de Nicolas Landré est un hommage à la vie de ce grand homme du country québécois qu’il a connu dans son enfance.

Son album s’écoute très bien dans une voiture lors d’une promenade sur les routes de campagnes. La couleur de sa voix est juste et il y a le bon tempo.

Je le verrais chanter dans un autre registre comme le western ou le country-music.

Note d’appréciation 4/5

www.nicolaslandre.com

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