Une saison sous le signe de J.A.

Dix fois Dix a obtenu en 2011 le prix « Tremplin pour le monde ARTV » toujours au FIFA.
Dix fois Dix a obtenu en 2011 le prix « Tremplin pour le monde ARTV » toujours au FIFA.

L’automne 2011 de Montréal est résolument placé sous le signe de Jennifer Alleyn. Cinéaste reconnue pour son intimité avec l’art pictural – son film L’atelier de mon père sur l’œuvre d’Edmund Alleyn, son père, a reçu le prix de la meilleure œuvre canadienne du 26e FIFA, emporté un prix Gémeaux et une nomination aux Jutra, tandis que son plus récent opus Dix fois Dix a obtenu en 2011 le prix « Tremplin pour le monde ARTV » toujours au FIFA.

Cette saison, Jennifer déploiera son talent sur plusieurs scènes : sur l’écran du Beaubien Dix fois DIX sera programmé à compter du 4 novembre.

Soldat volontaire en 1914; témoin de la montée Nazie en 1933, le peintre, graveur et dessinateur allemand Otto Dix met son travail au service d’une dénonciation systématique de l’horreur. Avec une lucidité décapante, ce grand maître bouleverse et choque. L’art est pour lui une arme. Celui qui disait: “Il me faut le courage de peindre le laid”, laisse une oeuvre aussi troublante qu’humaine et pause un regard sur le chaos qui l’entoure, qui n’est pas sans résonance avec l’Amérique d’aujourd’hui… Une invitation à revisiter l’entre deux guerres, les bordels du Berlin des années folles, Nietzsche et ce besoin criant pour l’homme d’atteindre la vérité.

Mais cette cinéaste passionnée de peinture, fait aussi son premier accrochage… au Musée des beaux arts de Montréal! Une installation fait dialoguer la peinture d’Edmund Alleyn et les mots de Nancy Huston. L’idée est venue alors que Jennifer cherchait un lieu de diffusion pour les oeuvres qui ont inspiré une nouvelle de fiction à la romancière. Nathalie Bondil, directrice du Musée des Beaux Arts a accepté ce projet qui fait dialoguer les 50 lavis (encres sur papier) du père de Jennifer et les mots de Nancy Huston. Son plus cher désir  est donc le mariage posthume entre l’univers imagiste d’Edmund Alleyn et le monde des mots de Nancy Huston. Cette installation est intégrée aux célébrations du 150e  du MBAM et fera partie de l’exposition « Big Bang » qui débute le 3 novembre.

« Que ce soit dans un film ou dans cet accrochage, mon souhait n’est pas d’expliquer les oeuvres, mais au contraire, d’en prolonger le mystère, d’épaissir l’énigme » a déclaré Jennifer Alleyn.

Enfin Jennifer prépare deux conférences pour le Musée des Beaux arts, sur l’œuvre d’Edmund Alleyn, le 5 et le 23 novembre. Ces conférences seront suivies de la projection de L’atelier de mon père, et d’une discussion.