Félicité, Le pasteur et la brebis

Félicité, le pasteur et la brebis

Avec son dernier roman Félicité, Le pasteur et la brebis, Jean-Pierre Charland réussit encore une fois à émouvoir le lecteur. Et de belle façon. Toute la détermination et le courage incarnés dan un petit bout de femme de dix-sept ans, Félicité Drousson, maitresse d’école de rang à la fin du XIXème siècle. Jean-Pierre Charland a une façon bien à lui de faire connaître l’histoire du Québec par le biais du roman historique. Ce qu’on appelle la petite histoire mais bien souvent plus grande que la grande histoire. La jeune Drousson se verra confrontée à l’hermétisme de la vie villageoise et de ses habitants et à l’abus de confiance d’un curé  qui «  Dans cette paroisse, décide de ce qui est bien et de ce qui est mal, et donne l’absolution pour laver l’âme des fidèles ». Voilà comment un pasteur devient croqueur de brebis. Surtout de jeunes brebis innocentes.

Un dur jugement sur la religion et ses dirigeants.

À lire et à relire.

Éduquée grâce à la générosité d’un prêtre et celle des sœurs du couvent duvillage, Félicité incarne la couventine idéale : pieuse, modeste, rompue à la discipline de l’étude. Ces belles dispositions devraient en faire une candidate idéale pour le noviciat. Elle choisit pourtant une voie plus difficile à tout point de vue : devenir institutrice.
Munie d’un brevet d’enseignement, elle se retrouve affectée à une école de rang isolée, dans une paroisse peu prospère. Commencent pour elle la corvée éreintante de l’enseignement à une classe d’élèves de sept à quinze ans, l’entretien des lieux, la solitude dans une petite bâtisse mal construite, la pauvreté attribuable à un salaire de misère. D’un autre côté, parmi les enfants certains sont très attachants, une voisine se montre amicale. Si certains des jeunes hommes du voisinage s’avèrent méprisables, d’autres pourraient lui faire tourner la tête.
Dans ce monde âpre et dur, depuis le premier jour Félicité peut compter sur l’appui inconditionnel du curé de la paroisse, l’abbé Sasseville. Ce soutien lui permet de passer outre aux relations difficiles avec les commissaires d’écoles, d’en apprendre un peu sur les mœurs de ces paysans. L’homme lui évite les faux pas, prend le temps de lui faire comprendre combien son statut de maîtresse l’oblige à la prudence. « Maîtresse », quel mot ambigu…
Comment ne pas boire les paroles du représentant de Dieu à Saint-Eugène? Pourtant, ses attentions la mettent mal à l’aise, les yeux de l’ecclésiastique posés sur elle lui sont comme une brûlure. Mais quand la solitude se fait plus profonde, la précarité de sa situation matérielle plus grande, quand les amis s’éloignent d’elle, il ne reste que cet homme au poil couleur corbeau et à la soutane noire pour lui venir en aide… pour son plus grand malheur.

Jean-Pierre Charland

Jean-Pierre Charland a publié plusieurs romans, dont L’Été de 1939, avant l’orage (2006) et La Rose et l’Irlande (2007), salués par la critique et appréciés du public. La saga Les Portes de Québec a connu une carrière remarquable, ayant trouvé à ce jour plus de 80 000 lecteurs. La passion de Charland pour l’histoire et son talent de conteur s’allient pour offrir au lecteur des récits à la fois authentiques et profondément originaux.

Nombre de pages : 560

Prix suggéré : 29,95 ?

 www.editionshurtubise.com