La saison 2012-2013 du Théâtre Denise-Pelletier vient d’être lancée

Les artistes de la saison 2012-2013 du Théâtre Denise-Pelletier
Les artistes de la saison 2012-2013 du Théâtre Denise-Pelletier

Qu’ils empruntent le chemin de la comédie, du drame ou de la tragédie, les 15 spectacles de la saison 2012-2013 du Théâtre Denise-Pelletier – 4 spectacles à la Salle Denise-Pelletier et 11 à la Salle Fred-Barry – nous invitent à sonder l’âme humaine et à observer le monde dans lequel nous vivons, pendant un moment privilégié, volé au temps qui nous fait défaut : celui de la représentation théâtrale. Ainsi, quinze auteurs d’hier et d’aujourd’hui nourriront nos réflexions et bousculeront nos émotions pendant toute une saison…

Dès le 28 septembre 2012 à la Salle Denise-Pelletier, Victor-Lévy Beaulieu (à l’adaptation) et Biz (à la narration), en compagnie d’une dizaine de comédiens, nous convient à LA CHASSE-GALERIE de Louis Fréchette. Une occasion unique pour redécouvrir Tom Caribou, Titange, le Diable des Forges, les bûcherons dans leur canot volant, le loup-garou au tournant de la route, et bien d’autres merveilles « épeurantes » trop longtemps oubliées et qu’on aime encore se faire raconter. Stéphane Bellavance, que l’on connaît pour son travail d’animateur et de comédien à VRAK-TV, mettra en scène cette Chasse-Galerie, création des Productions Kléos en collaboration avec le TDP.

Toujours dans la grande salle, du 16 novembre au 14 décembre, nous verrons DOUZE HOMMES EN COLÈRE de Reginald Rose, traduit par Claude Maher et mis en scène par Jacques Rossi. Ce spectacle des Productions Jean-Bernard Hébert a connu un beau succès à sa création en 2000 et a sillonné le Québec et l’Ontario jusqu’en 2006. Un huit clos entre les jurés du procès d’un adolescent accusé d’avoir poignardé son père. Un verdict de culpabilité qui entraîne la peine de mort. Des preuves qui accusent le suspect. Pourtant, un juré ne lève pas la main lors du vote. Un débat s’enclenche… Ce suspense nous tient en haleine du début à la fin. Avec, entre autres sur scène, Edgard Fruitier et Vincent Bilodeau.

À l’affiche à compter du 18 janvier 2013, LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD de Marivaux, dans une mise en scène du polyvalent Carl Poliquin, comédien aux multiples facettes, enseignant, cofondateur de la Société Richard III, qui produit ce spectacle en collaboration avec le TDP. Silvia, fille d’Orgon, attend Dorante, un prétendant choisi par son père. N’étant pas disposée à épouser un jeune homme qu’elle ne connaît pas et imposé par son père, elle échange sa place avec sa femme de chambre Lisette, espérant ainsi pouvoir étudier à loisir son prétendant sans se compromettre. Mais Dorante a eu la même idée prenant le rôle de son domestique Arlequin. Seuls informés du travestissement des jeunes, Orgon et son fils Mario décident de laisser la chance au « jeu de l’amour et du hasard » …

Jean Leclerc (Frankenstein), Nathalie Gascon (La Fête à Jean), Biz (La Chasse-Galerie)
Jean Leclerc (Frankenstein), Nathalie Gascon (La Fête à Jean), Biz (La Chasse-Galerie)

Du 15 mars au 12 avril 2013, Jean Leclerc signera la mise en scène de FRANKENSTEIN de Nick Dear d’après le célèbre roman Mary Shelley, dans une traduction de Maryse Warda. Ce conte gothique classique raconte la fabuleuse aventure entre un scientifique obsessionnel et sa Créature qui exige de son créateur le droit d’exister et d’aimer. Loin des effets spéciaux cinématographiques, ce Frankenstein de chair, de sang et de cœur nous entraînera dans un maelstrom émotionnel. Créée au Royal National Theatre de Londres en 2011, l’adaptation de Nick Dear pose des questions universelles, d’une actualité indéniable : la responsabilité scientifique, la négligence parentale et la nature du bien et du mal. Ce spectacle est une coproduction du Théâtre du Trident à Québec et du Théâtre Denise-Pelletier.

La programmation de la Salle Fred-Barry débute à compter du 12 septembre avec l’histoire d’une Lolita, dépourvue de séduction – incarnée par Sarah Berthiaume – qui connait échec par-dessus échec : MARTINE À LA PLAGE de l’auteur et metteur en scène Simon Boulerice. Martine voit flou. Lors d’une visite dans un Farhat, elle se découvre une passion dévorante pour Gilbert Marcel, son optométriste albinos et nouveau voisin. Dès lors, elle s’acharne à ruiner sa vie pour prendre rendez-vous avec Gilbert le plus souvent possible. Une production de la jeune compagnie Abat-Jour Théâtre qui réunit deux talents prometteurs de la scène émergente.

Du 3 au 20 octobre, le TDP accueille de Bruxelles une production de l’ASBL Lato Sensu : EMMA,  signé et mis en scène par Dominique Bréda – Meilleur auteur, prix de la presse 2010 – et interprété par Julie Duroisin – Meilleur Espoir Comédienne, prix de la presse 2009 (Belgique). Ce solo met en scène Emma, dix-sept ans, qui a « d’autres choses à se taper » que Flaubert. Cette histoire est son histoire, et dans son histoire David Bowie s’appelle David, Gustave Flaubert s’appelle Gustave. David a sorti Ziggy Stardust dans les années 70 et est une star du rock. Gustave a écrit Madame Bovary à une époque « genre Moyen-Âge » et était un gros moustachu. « Franchement, entre les deux, vous auriez choisi lequel, vous ? », nous demande Emma.

PREMIER AMOUR de Samuel Beckett, mis en scène par Jean-Marie Papapietro, créé par le Théâtre de Fortune en 2010, sera repris du 24 octobre au 3 novembre.  Premier Amour est une nouvelle de Beckett, qui date de 1946 et qui ne sera publiée qu’en 1970. À la mort de son père, un jeune homme (incarné avec sobriété et finesse par Roch Aubert) est chassé brutalement de la maison familiale et se retrouve à la rue. Sur un banc, il fait la rencontre de Lulu, qui, à force de l’importuner, finit par le ramener chez elle. Elle lui avoue qu’elle est prostituée et lui apprendra bientôt qu’elle est enceinte de lui. Le jour de la naissance de l’enfant, il fuit son refuge provisoire, se sentant poursuivi par les cris du nouveau-né. Écrit à la première personne, d’un trait lapidaire, Premier Amour est magnifique et déchirant.

À l’affiche du 7 au 24 novembre, BÉRÉNICE de Jean Racine, dans une mise en scène de Daniel Paquette, reconnu pour sa capacité de tordre les classiques tout en restant fidèle au texte. Titus, récemment couronné empereur, aime Bérénice, reine de Palestine, et est aimé en retour. Or, les lois de Rome interdisent qu’un empereur épouse une étrangère. Titus devra se résigner à se séparer de Bérénice. Cette pièce est aujourd’hui l’une des tragédies de Racine les plus jouées après Phèdre, Andromaque et Britannicus. Une production du Théâtre Baal Techouva, une troupe ponctuelle formée d’artistes de différents horizons.

Noël sera à nos portes dès le 28 novembre avec NOËL 1933, une création du Théâtre Exaltemps, signée Chantal et Dominique Grenier, dans une mise en scène de Jean Turcotte. Au fil des projets de la troupe, ses membres se sont trouvé un intérêt commun pour les portraits d’époque traduits en musique et en chansons. On est ici le 24 décembre 1933, les temps sont durs. Montréal et ses ouvriers n’échappent pas à la crise qui sévit. Malgré tout, quelque part dans le quartier Saint-Henri, des citoyens se préparent à réveillonner et les chants de Noël réchauffent les cœurs que le froid de décembre ne parvient pas à glacer… Onze voix habiteront l’espace scénique, nous invitant à découvrir un Montréal d’une autre époque…

Du 9 au 26 janvier 2013, sera présentée une pièce proche du théâtre documentaire, LA FÊTE À JEAN, qui mêle fiction et réalité pour aborder l’étape douloureuse du deuil dans nos vies. Le texte de Pier-Luc Lasalle, écrit en collaboration avec Marie-Pierre Poirier, s’est nourri des ateliers d’écriture des lundis-causeries d’Alfred Dallaire Memoria. Le spectacle est mis en scène par André-Marie Coudou. Parmi une dizaine de comédiens, on retrouvera avec plaisir Nathalie Gascon, qu’on a peu vue sur scène ces dernières années. Une production du Théâtre de l’Instant, fondé en 2005 par trois comédiens belges installés à Montréal.

La toute jeune troupe L’Escadron Compagnie de création, formée en 2012 par des finissants en théâtre du cégep de Saint-Hyacinthe, crée son premier spectacle sur une scène professionnelle : WARWICK de Jean-Philippe Baril Guérard, mis en scène par Michel-Maxime Legault. Dans le petit village de Warwick, le soldat Hubert Fontaine revient d’Afghanistan, victime d’un accident qui l’a laissé paraplégique et dans lequel son meilleur ami a perdu la vie. Hubert commence à avoir certains doutes… Ses supérieurs lui ont-ils dit la vérité ? Warwick s’intéresse à l’endroit où se croisent l’Histoire et les petites histoires. À ce point de friction où se rencontrent l’infiniment tragique et l’infiniment quotidien. Présenté dès le 30 janvier.

Le 27 février débute L’HONNÊTE HOMME / UN ONE WOMAN SHOW de Poésie électrique, avec Geneviève Couture comme interprète et Marc LeMyre à la mise en scène et l’écriture 3D. Créé en 2009 au Théâtre Nouvelle Scène à Ottawa, cet objet théâtral a remporté cinq distinctions aux Prix Rideau. Pour une raison aussi obscure que soudaine, une jeune femme questionne la tangibilité de son expérience humaine. Elle entreprend alors de dessiner son autobiographie avec l’aide des particules intelligentes, procédé qui ne lui confère peut-être pas tout le contrôle voulu. Chemin faisant, elle rencontre le souvenir de sa mère et tentera de comprendre ce qu’elle-même aurait pu devenir. Poésie électrique cherche à sortir le poème et le poétique de la page blanche. L’image et la musicalité ont une place prépondérante dans la démarche de la compagnie.

À QUELLE HEURE ON MEURT?, inspiré de l’œuvre de Réjean Ducharme, collage de Martin Faucher, dans une mise en scène de Frédéric Dubois, prendra l’affiche le 13 mars. « J’ai seize ans et je suis un enfant de huit ans. C’est difficile à comprendre. Personne ne le comprend excepté moi. N’être pas compris ne me dérange pas. », écrit Mille Milles. Chateaugué, elle, a quatorze ans, « mais c’est une enfant de six ans ». Ensemble, ils tentent l’impossible pour préserver leur enfance des assauts de « l’adulterie ». Une production du Théâtre à Deux.

Suivra LE P’TIT JOURDAIN, librement inspiré du Bourgeois Gentilhomme de Molière, adapté et mis en scène par Hubert Fielden. Monsieur Jourdain, à peine âgé de 17 ans, vit en Nouvelle-France et est aussi inculte qu’écervelé. Riche héritier, il rêve de devenir un personnage en vue et fait défiler les « coachs » pour lui enseigner toutes les manières à la mode qui lui permettront de réintégrer la France. L’apprentissage de notre jeune héros l’entraînera dans un tourbillon de situations rocambolesques. Un clin d’œil savoureux au Bourgeois Gentilhomme de Molière. Une production de la Troupe du Panache 

La saison se terminera une fois de plus par les Zurbains du Théâtre Le Clou, en collaboration avec le TDP, le Théâtre Jeunesse Les Gros Becs à Québec et le Théâtre français du CNA. Un auteur de métier et quatre adolescents signeront les nouveaux contes traversés par les rêves et les réalités des jeunes.

Le Théâtre Denise-Pelletier propose différents forfaits pour la Salle Denise-Pelletier et la Salle Fred-Barry, ainsi qu’un forfait mixte pour doser les plaisirs.

Abonnement en ligne sur www.denise-pelletier.qc.ca ou par téléphone au 514 253-8974.

crédit photos:  Robert Etcheverry