À l’occasion du concours 2012 de la Banque d’instruments de musique (BIM) du Conseil des arts qui aura lieu cet automne, le Conseil des arts a acquis cinq autres instruments, soit trois violons et deux violoncelles. La valeur totale des 19 instruments et de l’archet de la collection de la Banque s’élève donc maintenant à plus de 28 millions de dollars. Le concours 2012 de la BIM permettra à des musiciens de musique classique d’emprunter des instruments à cordes exceptionnels pour une période de trois ans et, ainsi, de mieux faire avancer leur carrière.
Trois des instruments ont été acquis grâce à un legs de 1,1 million de dollars provenant de la succession de la regrettée Edith Davis Webb. Par ce legs, Mme Webb souhaitait aider des musiciens de talent à faire progresser leur carrière. Ces instruments sont les suivants :
- Le violoncelle Joannes Franciscus Celoniatus Newland de 1730, évalué à 750 000 $
- Le violon Jean-Baptiste Vuillaume de 1871, évalué à 250 000 $
- Le violon Stefano Scarampella de 1900, évalué à 160 000 $
De plus, le Conseil des arts du Canada se verra confier le violon Januarius Gagliano Miller de 1768 qui est évalué à 300 000 $ et lui a été prêté par Mme Miller, de Toronto, ainsi que le violoncelle Carlo Giuseppe Oddone de 1929 qui est évalué à 200 000 $ et lui a été prêté par un bienfaiteur anonyme.
« La Banque d’instruments de musique du Conseil des arts du Canada dépend de l’inspiration, du talent et de la générosité », a déclaré Robert Sirman, directeur et chef de la direction du Conseil. « Grâce aux dons, aux dotations et aux prêts, nous sommes en mesure d’obtenir davantage de ces instruments exceptionnels et de les prêter à des musiciens extraordinaires. Cela signifie qu’un public de plus en plus nombreux peut ressentir le pouvoir, la profondeur et la beauté de la musique créée à la suite du jumelage de solistes exceptionnels et d’instruments séculaires. »
Quelques détails sur les instruments
Violoncelle Joannes Franciscus Celoniatus Newland de 1730
Ce magnifique violoncelle a été fait avec du peuplier noir d’Italie et non avec de l’érable, bois plus couramment utilisé à l’époque. Ce bois plus mou, ainsi que la façon dont il a été taillé à même le tronc, est plus souple et flexible, ce qui confère au violoncelle une riche sonorité alto qui évoque un ronronnement grave sur la scène. On le dit le jumeau d’un autre violoncelle tiré du même arbre et qui appartient en ce moment à la Royal Academy of Music, à Londres. Il a été acquis par le Conseil des arts du Canada en 2011.
Violon Januarius Gagliano Miller de 1768
Ce violon porte toujours l’étiquette originale de son créateur Januarius Gagliano. Gagliano venait d’une famille de luthiers établie à Turin (Italie) et son père travaillait avec Antonio Stradivari. Le violon est caractéristique du travail de Gagliano et est en excellent état. Il est prêté par Mme Miller, de Toronto.
Violon Jean-Baptiste Vuillaume de 1871
Ce violon a été créé par Jean-Baptiste Vuillaume de Paris, l’un des meilleurs luthiers de son époque. À l’intérieur de l’instrument, on peut y voir quatre marques d’or qui attestent de sa plus haute qualité. Le violon est en excellent état et est la copie exacte du célèbre Stradivarius Antonio de 1716, aussi connu comme le « Messie » ou le « Messiah », que Vuillaume a rapporté d’Italie, après la mort de son propriétaire, Luigi Tarisio, en 1854. En 2001, le violon a été sauvé d’un incendie dévastateur dans lequel son propriétaire a perdu tous ses autres effets personnels. Il a été acquis par le Conseil des arts du Canada en 2012.
Violon Stefano Scarampella de 1900
Ce violon a été créé par Stefano Scarampella, de Mantua (Italie), que l’on considère comme un des plus importants luthiers de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle. Le violon a été créé, alors que Scarampella était au sommet de sa carrière, et il est toujours en excellent état. Il se distingue par sa riche sonorité et, depuis quelques années, on l’a prêté à l’occasion de nombreux concerts ou présentations d’œuvres pour quatuor et orchestre. Il a été acquis par le Conseil des arts du Canada en 2012.
Violoncelle Carlo Giuseppe Oddone de 1929
Créé par Carlo Giuseppe Oddone, de Turin (Italie), un des luthiers les plus remarquables de l’école piémontaise, ce violoncelle est en excellent état et émet un son clair, fort et complexe qui a fait la renommée de son créateur. Il a été prêté par un bienfaiteur anonyme.
Le concours de la Banque d’instruments de musique de 2012
Tous les trois ans, des musiciens de musique classique professionnels canadiens participent à un concours, à l’issue duquel certains auront la chance d’emprunter des instruments exceptionnels de la Banque d’instruments de musique du Conseil des arts pour faire progresser leur carrière. Les finalistes de cette année seront choisis en juin et auront à auditionner devant jury à la fin de septembre, à Toronto. Les gagnants seront annoncés le mercredi 26 septembre sur le site Web du Conseil.
Le Conseil finance, administre et promeut la collection et le concours de la Banque d’instruments de musique qui a commencé en 1985, grâce à un généreux legs de 100 000 $ de la famille Barwick d’Ottawa. Depuis, la collection s’est progressivement agrandie par l’entremise de dons et de prêts, ainsi que d’acquisitions d’instruments, elles-mêmes financées par des dons faits au Conseil. À ce jour, 34 violonistes et violoncellistes canadiens ont bénéficié de ces instruments à cordes de qualité. Ric Heinl (link) et son équipe de luthiers chez Geo. Heinl & Co. Limited sont responsables de la restauration et de la préservation des instruments.
Renseignements généraux
En plus de tenir un rôle essentiel dans la promotion et l’encouragement des arts, le Conseil des arts du Canada gère et décerne de nombreux prix et bourses dans le domaine des arts, des lettres, des sciences humaines, des sciences sociales, des sciences naturelles et de la santé, de l’ingénierie et de la gestion des arts. Ces prix et bourses reconnaissent les réalisations d’artistes, de chercheurs et d’administrateurs exceptionnels au Canada. Le Conseil des arts s’est engagé à faire connaître au grand public ces personnes et organismes d’exception, et à leur rendre hommage à l’échelle nationale et internationale.
photo: courtoisie
