La 4e édition du Punch Club

Sylvain Derasp à la 4e édition du Punch Club

Samedi le 21 juillet dernier, pour ceux qui sont amateurs d’impros et qui n’allaient pas voir The Wall sur les plaines, avait lieu la 4e édition du Punch Club, au Bar-Coop l’AgitéE.

On est habitué de voir de l’impro dans le style classique présenté parla LNI, où s’affrontent deux équipes sur une patinoire, à la manière d’un match de hockey. Cependant, ici, c’est une toute nouvelle formule, inventée par des gens de Québec qui font de l’impro depuis des années et qui ont décidé de créer un nouveau genre et de se lancer un nouveau défi, soit celui de faire du Street Impro, de l’impro… mais sans règles et avec de l’argent en jeu. Donc, tous les coups sont permis et toutes les audaces aussi. C’est probablement pour cela que cet évènement qui a lieu mensuellement à Québec depuis le printemps 2012 est destiné à un public adulte.

Lors des 3 éditions précédentes de ce Punch Club, on a pu voir des joueurs d’impro de calibre professionnels tels que Sophie Caron et Louis Courchesne dela LNIet Maxime Lemire, chanteur de Dance Laury Dance, ainsi que plusieurs joueurs entre autres dela LIQet dela LIM, s’opposer l’un à l’autre.

 

 

L’animateur de la soirée et Nicolas Mercier avec la ceinture de l’équipe champion en titre!

Le Punch Club est animé par Robert Nelson d’Alaclair Ensemble et présente un spectacle d’humour à mi-chemin entre les Word UP! Battles et l’impro traditionnelle. Comme l’animateur l’a si bien dit dans son introduction « Fuck Roger Waters, ici cela va être 10 fois plus drôle tout en coûtant 10 fois moins cher

Dominic Lapointe, pour sa part, est celui qui annonce les impros et demande le vote du public. Ce n’est pas un arbitre, puisqu’il n’y a pas de punition, ni de règles à respecter.

Dans le style d’un match de boxe, avec trois «rounds » et des faces à faces fulgurants, les joueurs s’affrontent, entourés d’une gang de rue (des spectateurs leur font face dans la salle, mais également une dizaine d’entre eux, se placent debout derrière eux pour créer l’ambiance d’une bataille dans les ruelles, comme un «street fight»).

 

 

 

Pour cette 4e édition, cela met en vedette :

L’Équipe :

ZIBEAU – DERASP – TURCOTTE 

MARTIN ZIBEAU

SYLVAIN DERASP

PIERRE TURCOTTE

Contre

PLANTE – JEAN – CHOUINARD

GUILLAUME PLANTE

FRANÇOIS JEAN

MANON CHOUINARD

GUILLAUME PLANTE, FRANÇOIS JEAN, MANON CHOUINARD

Voici le déroulement de la soirée :

3 rounds de 25 minutes de jeu (qui durent environ 40 minutes, si on calcule les caucus et le comptage des points), avec une pause de 20 minutes entre les rounds.

La structure de chaque round est identique :

– 3 « face à face » : comparée 1 contre 1, chacun un solo de 20 secondes sans caucus, ou en mixte 1 contre 1 pour une durée de 1 minute.
– 3 « comparées » : de durées de 2 min, 3 min et 4 min avec caucus.
– 1 « duel » : 1 contre 1, en mixte, 5 min avec caucus commun. Un duel par joueur pendant le match.

Toutes les impros sont de catégorie libre avec thème.
Il n’y a aucune pénalité, règle ou contrainte de jeu.
Le claviériste intervient quand il veut.

Le public vote après chaque face à face, chaque comparée et chaque duel.
1 point par face à face, 2 points par comparée et 3 points par duel.
Un total de 36 points est ainsi distribué entre les équipes pendant le match.

MARTIN ZIBEAU, SYLVAIN DERASP, PIERRE TURCOTTE

En cas d’égalité, une comparée de 1 min scellera l’issue du match.
Une victoire de 10 points ou plus représente un KO.

Un prix de 300 $ est remis à l’équipe gagnante. Il y a également un prix spécial au meilleur marqueur du match.

Présentement les Champions en titre sont : MERCIER – BOUTIN – McLELLAN avec une victoire par KO sur l’Équipe PELLETIER – TONDREAU – BEAULNE. Cette équipe championne reviendra en septembre pour un match de championnat où elle mettra son titre et sa ceinture en jeu.

Donc, voici quelques-uns des thèmes simples et inoffensifs qui ont été joués en ce 21 juillet 2012:

«Excuses», «accident», «vision», «charme», «mercure», «Alberta»,  «démonstration secrète», «à la fête comme à la fête», «le crime parfait», «cowboy de l’enfer», «le déluge», «le monastère», «dans la tête d’un fou», «besoin primaire», «histoire de sauver de temps», «les porte-parole ».

Ainsi, on a pu voir, dans les deux premières impros de 20 secondes, Nicolas Mercier qui s’est fait arracher sa ceinture de la victoire par Martin Zibeau, tandis que François Jean nous raconte ses mésaventures d’avant-match avec une hémorroïde qui a éclaté. On voit bien déjà que tout est permis.

Impro du party qui vire mal!

Tout sur scène peut être utilisé comme accessoires, par exemple, les gens du public en arrière d’eux, ont servi de figurants dans une soirée dansante où Sylvain Derasp l’enfant d’un couple homosexuel (Pierre Turcotte, Martin Zibeau), en a assez de sa famille pas comme les autres et décide de tuer un de ses parents durant un party chez lui.

Le micro de l’animateur peut également servir, comme dans cette impro où Guillaume Plante nous raconte ce qui se passe dans la tête de l’homme (François Jean) qui apprend par sa femme (Manon Chouinard) à plier un drap contour. C’est un beau contraste en la réalité et les pensées plutôt vulgaires et sanglantes de ce personnage.

Les bancs des joueurs également servent d’accessoires, que ce soit pour devenir des parachutes, des sièges de bateau, d’avion, etc.…

Il y a également un musicien qui intervient au synthétiseur, quand il veut, ou lorsqu’un joueur le demande spécifiquement. De plus, entre chaque impro et durant les caucus, la musique de style hip-hop, rap, reggae, englobe la salle pour rester dans l’ambiance de ruelle.

Même les gens dans l’assistance peuvent être utilisés dans l’impro, comme cet homme qui a été interpellé pour monter sur scène et participer à l’impro sur les diverses manières pour gagner du temps.

Et les improvisateurs n’y vont pas de mains mortes pour tenter de gagner le point de l’impro. Plusieurs d’entre eux font preuve d’audace, comme François Jean qui a présenté un de ses testicules au public en délire, ou Pierre Turcotte qui a utilisé le bouche-à-bouche pour tenter de réanimer Martin Zibeau. Naturellement, ceux qui sont assis en première rangée dans la salle, se mettent à la merci des improvisateurs, comme c’est le cas de cette jeune femme qui s’est fait embrassé par Sylvain Derasp et Pierre Turcotte. Puis Martin Zibeau a poussé son audace en allant embrasser une grand-mère de 72 ans, assise en avant, causant l’euphorie générale et la plus grande surprise pour cette dame qui en a vraiment eu pour son argent durant cette soirée!

Personnellement, la vulgarité et l’audace ne sont pas les choses qui m’impressionnent ou me plaisent le plus dans ces impros. Pour obtenir mon vote, il faut plutôt y aller avec les valeurs traditionnelles de l’improvisation pour m’impressionner. Donc, l’écriture dans une impro est importante pour moi et j’ai été enchantée par l’impro du premier amour du jeune étudiant (François Jean) envers son professeur (Manon Chouinard) où Guillaume Plante mimait les émotions du jeune garçon. Une belle écoute, une belle histoire et le rire au rendez-vous. Également, j’ai beaucoup apprécié les jeux de mots et les répliques à double sens de Sylvain Derasp dans plusieurs impros. Sans vraiment tomber dans le trop vulgaire, il a fait, à plusieurs occasions de l’humour intelligent. On voit bien qu’il a une rapidité d’esprit très développée.

Ce genre de soirée est toujours très apprécié du public. Avec environ 75 personnes dans ce bar assez intime, la salle était remplie à craquer de jeunes et quelques moins jeunes. C’est une soirée idéale pour prendre une bière, jaser entre amis durant les pauses et rire un bon coup durant les impros.

Les portes ouvrent à 20 h, mais le spectacle ne débute qu’aux alentours de 21 h (cette fois-ci cela a plutôt débuté vers 21 h 15). Puisqu’il y a des pauses entre chaque round, ce n’est que vers minuit que cette soirée d’impro se termine. Personnellement, j’aurais écourté un peu les pauses pour permettre de terminer plus tôt, mais comme il est interdit de fumer dans le bar, les gens en ont profité pour étirer les pauses en allant dehors.

Ce fut une soirée très agréable, divertissante, salée parfois et audacieuse, mais au final, c’est une soirée dont on se souviendra longtemps.

Punch Club

Pour ceux que cela intéresse, il y aura une 5e édition du Punch Club samedi le 18 août prochain.

(21h – 10$)

Et en septembre, un match de championnat!!!

 

 

www.lepunchclub.com

Bar-Coop l’AgitéE

http://www.agitee.org/

Alaclair Ensemble

http://alaclair.com/

crédit photos: Shirley Noël