Merlot, le clip de Hello avec Jamel Debbouze

Merlot
Merlot

Merlot

Nouvel album Business Classe

Sortie le 29 octobre 2012 chez Play On

Le Merlot nouveau est arrivé, et il vole en Business Classe ! L’ancien chanteur du groupe Baobab revient avec un second album Business Classe qui sortira le 29 octobre 2012. Sur ce disque, Merlot élargit son panel artistique et s’ouvre à des styles comme le swing, le jazz vocal et s’éloigne quelque peu des musiques urbaines tout en redécouvrant le patrimoine infini de la chanson française. Hello, premier single, est à découvrir avec un clip dans lequel intervient Jamel Debbouze pour qui Merlot écrit de longue date.

Pour regarder et diffuser le clip de Hello avec Jamel Debbouze

http://www.youtube.com/watch?v=h41sgWRIL_I

 Merlot ? Pour les connaisseurs du reggae français du début du 21ème siècle, ce natif d’Ivry fut d’abord « Manu de Baobab ». Baobab, un groupe qui a eu le privilège d’aller enregistrer son second album à Kingston, avec les fines lames du son jamaïcain. « C’était comme un aboutissement », se souvient Merlot, « mais du coup, je me suis rendu compte que j’avais envie d’être plus proche de là d’où je venais, de ma banlieue. Je voulais parler de ce que je connaissais bien plutôt que de choses qui ne m’appartenaient pas. J’ai commencé à réfléchir à ça en revenant de la Jamaïque. Le groupe s’est séparé peu de temps après, et j’ai enchaîné avec un album solo ».

Le Merlot cuvée solo 2008, Chansons D’Amour… Et De Haine, est donc un disque « ethnocentré », enregistré « à la maison » dans une ambiance bricolo de bon aloi. On y trouve le titre « Loser », une reprise de Boby Lapointe (« Ça Va, Ça Vient »), « Mademoiselle » et le très lacrymal « Un Ami ». « Ça a bien marché, c’est un peu passé en radio et ça m’a encouragé à continuer, à décrocher avec le reggae. J’ai rencontré d’autres musiciens. On a tourné trois ans moi et Cédryck Santens, avec qui j’ai sympathisé après l’aventure Baobab. On a fait 150 concerts, une comédie musicale avec Jamel Debbouze qui est encore dans les tiroirs, des musiques pour la télé et le cinéma… On explorait d’autres facettes ».

Pour le deuxième album solo, Merlot veut se donner le temps. Il n’est pas sûr de toujours vouloir faire le clown dans le grand cirque de la chanson, il veut avoir envie, vraiment. Alors il continue ses explorations, et il fait aussi des rencontres. Le Sacre Du Tympan, notamment. « Des mecs qui font ce que j’appellerais de la grande musique. Ça m’a vraiment botté. J’ai commencé à écouter des big bands, du Duke Ellington. J’ai kiffé West Side Story. On a vachement été inspirés par les musiques de Walt Disney, un mélange américain incroyable qui pioche partout, très riche. J’ai compris que chanter à tout prix, ça n’est pas toujours le plus important. J’avais envie de moins chanter fort, de faire autre chose. J’aime bien l’idée de ne plus faire du groove à tout prix, d’aller chercher l’inspiration chez Tom Waits, Dutronc, Leonard Cohen. Donc c’est moins dans la performance, c’est plus intellectuel, basé sur ma personnalité ».

Bref, Merlot a retrouvé la foi et a rassemblé des compositions fortes. Il ne lui manque plus qu’un réalisateur. Ce sera Régis Ceccarelli, avec qui le courant passe instantanément. « On s’est retrouvé à son studio, Badabing, avec Jean-Pierre, un super ingé qui est un pote à lui, et ça a été très vite. On a bavardé, rigolé, c’était détendu. J’aime les bons moments, je ne refais pas mille fois les prises, il fallait trouver le bon moment pour faire les voix, et Régis a su faire ça ».

Le résultat de toutes ces aventures, de toutes ces rencontres, de toutes ces remises en question, c’est Business Classe, un disque aussi inclassable qu’attachant. Un album drôle et mélancolique, nostalgique et visionnaire, plein de chansonnettes à plusieurs niveaux de lecture. Avec quelques traces de groove ici et là (on ne se refait pas, en tout cas pas complètement), et surtout un talent de plume et de chant qui en font l’une des plus agréables surprises de la rentrée 2012.

Olivier Cachin

BUSINESS CLASSE

TITRE PAR TITRE

« Hello »

On l’a composé il y a deux ans. On était dans un festival où tous les groupes français à mèche chantaient en anglais. Les seuls qui chantaient en français c’était les rappeurs et les reggaemen. En gros, la banlieue défendait la langue française ! « Hello » répond à ça, c’est un clin d’œil à la périphérie, qui a une autre identité. Ça n’est pas Paris. Moi je ne me sens pas parisien. Ni banlieusard d’ailleurs : chez moi, il y a le métro.

« Je Fume »

J’avais chanté « Je Bois » de Boris Vian avec l’orchestre du Sacre Du Tympan. « Je Fume », c’est comme une réponse à « Je Bois ». C’est un groove à l’ancienne, ringardos mais que j’aime bien. Une musique en ¾, pas du 4/4 comme j’avais toujours fait. Ça swingue à l’ancienne. C’est quand même moins triste que le morceau de Boris Vian, mais lui, il allait mourir !

« Vélo »

Le vélo c’est mon quotidien, vu que je n’ai pas le permis. C’est ma meuf qui fait la voix féminine, toujours disposée à rendre service. C’est une chanson ovni, j’avais envie de parler sur la musique, c’est frais pour moi. C’est aussi un clin d’œil au reggae dancehall, à Duke Ellington avec un gros sample de big band… Et à la fin du morceau, je prends quand même le métro ! J’adore le vélo, mais du coup j’arrive à tous mes rendez-vous en sueur. Faut que je trouve un truc.

« Les Parisiennes »

Je les aime bien, en fait. Je n’invente rien dans les paroles, c’est de l’observation sociologique. Comme un documentaire animalier ! Et c’est aussi un morceau politique dans le sens où ça parle de ce qui se passe de l’autre côté du mur, du périph’. Les Parisiens sont des êtres bizarres, vraiment très particuliers. Paris, c’est une ville métisse mais aussi très prétentieuse, très bourgeoise élitiste, branchouille, avec l’obsession de la nouveauté, de la mode. Le titre est méchant sans être méchant.

« Souris »

C’est une chanson qu’on avait envie de faire, avec mes enfants. Ça s’adresse moins aux gens qu’à eux, c’est un truc intime : Dans la vie, souris. Je crois que ça n’allait pas trop dans mon couple quand je l’ai imaginée. Ça a été écrit en peu de temps, comme la plupart de mes textes. Je les remodifie très peu, trop peu, peut-être. Mais c’est ma croix.

« Animaux »

C’est mon goût pour les voix. J’adore la beat box, d’ailleurs je suis en train de travailler avec un jeune beat boxeur génial. C’est un art qui me fascine, la voix. Toutes les utilisations qu’on peut en faire. On a écouté des comédies musicales de Disney et ça se retrouve là-dedans. Il y a du Tom Waits aussi, c’est un mélange de tout ça.

« J’Aime Bien »

Un morceau d’une grande légèreté, conçu quand on était dans un séminaire d’écriture. On était enfermés une semaine dans une pièce avec mon pote Cédryck, l’horreur. On n’en pouvait plus, ça faisait cinq jours qu’on était là, et Joséphine, la chanteuse auteur qui fait le spectacle « Joséphine Ose », est entrée dans cette pièce surchargée en testostérone mâle avec un décolleté de ouf, un sourire, un parfum… Il s’est passé un truc, on a fait la chanson en dix minutes, on a bien rigolé. Et c’est un moment qui collait avec la chanson, que j’ai du coup gardé pour moi.

« Business »

Ça devait être l’ouverture de l’album, mais c’est un peu violent. On était en pleine Sarkozie quand je l’ai écrit. Je voulais parler de tout le mal qu’il nous a fait. Je ne sais pas si le socialisme est arrivé en France, mais j’ai l’impression que cette chanson est toujours d’actualité. Je m’inclus dedans, d’ailleurs : moi aussi je fais mes affaires, on devient tous des chefs d’entreprise.

« Nickel Et Cuivre »

Je suis allé en Nouvelle-Calédonie, parce que je chante de temps en temps du reggae quand on me propose de prendre l’avion pour aller très loin. J’ai été là-bas plusieurs fois, je commence à connaître un peu, et j’ai écrit le morceau sur place. Ça parle du nickel calédonien, des Kanaks, de la France, celle qui est loin mais qui est toujours la France, pourtant.

« Neuilly »

Ça n’est pas un morceau militant, c’est plutôt un morceau marrant. C’est ce petit village d’irréductibles fumiers qui dirigent la France depuis un moment. Une ville qui refuse de construire des HLMs, le 9.2 arriéré. Pour écrire, je ne suis pas allé sur place avec mon carnet mais j’ai été à Boulogne, à Sèvres, et j’ai découvert un autre monde, l’ouest de Paris. L’influence de Neuilly, on la sent un peu partout en France. Neuilly, ça n’est pas qu’à Neuilly. Ça parle plus des productions neuilléennes en France.

« Chui Pomé »

Cette chanson rebondit bien, les gens se l’approprient facilement. C’est le 21ème siècle, moi je suis un homme du 20ème siècle et je crois que je le resterai. Comme tout le monde, je tourne en rond. J’ai du mal à m’adapter, mes valeurs sont celles du siècle dernier, j’ai pris un coup de vieux ! Je suis un mec à l’ancienne, politiquement on croirait qu’il y a encore le mur de Berlin, musicalement j’ai du mal avec ce qui est électro, internet me gonfle, bref je suis paumé. C’est un petit état des lieux.

« Descends Sur Moi »

C’est la chanson érotique de l’album, il faisait chaud le jour où je l’ai écrite. C’est une balade reggae influencée par les Heptones, dont je suis un grand fan. J’ai pensé à tous ces trios vocaux jamaïcains comme Culture, Gladiators. En studio, je me suis rendu compte que j’avais été à la bonne école avec la musique jamaïcaine, j’ai appris beaucoup avec eux, ce sont les plus grands chanteurs qui soient. Ils ont un truc dans les voix, une onctuosité, une saleté, une puissance et un charme qu’on retrouve rarement ailleurs. J’ai chanté deux fois, de façon spontanée, et c’était en boite. Moi, plus ça s’étale, moins je suis bon.

Propos recueillis par Olivier Cachin

facebook.com/merlotofficiel

En concert

A la Boule Noire les 23 et 30 octobre, et les 6, 13 et 20 novembre 2012