La Vengeance de Benjamin Biolay

Benjamin Biolay - Vengeance
Benjamin Biolay – Vengeance

«Vengeance», le très attendu nouvel album de Benjamin Biolay, qui est disponible en version numérique depuis le 6 novembre, sera sur les tablettes des disquaires dès le 20 novembre.

Enregistré entre Paris et Bruxelles, à ICP, son studio fétiche, «Vengeance » est le 7eme album de l’artiste qui depuis « Rose Kennedy (2001) », a redonné de l’ambition à la chanson française. 14 nouveaux titres produits impeccablement.

Tout Biolay est là : la production sophistiquée et maitrisée qui dessine les contours des chansons. Certaines puissantes, électriques et immédiates, rock et séquencées électro, auraient fait danser « l’Hacienda » de Manchester sans problème. D’autres, plus sensibles et intimes, emmènent les sentiments en ballade mélancolique. Comme toujours avec lui, l’habituelle élégance de l’écriture est au rendez-vous, avec ses mots qui touchent et ses paroles bien accordées.

Déjà présentes sur « La Superbe », les influences new wave ou hip- hop sont amplifiées et totalement assumées : guitares et beats massifs vont au clash et le chant sait se faire flow quand il faut. On était habitué aux amples arrangements de cordes néo classiques raffinés de ce compositeur érudit. Sans les abandonner, il fait également cette fois ci une place aux riffs de cuivres qui donnent cette nouvelle couleur northern soul à « La fin de la fin » et « Le sommeil attendra ».

L’album s’ouvre avec  »Aime mon amour », une chanson sur la passation de pouvoir amoureux et l’injonction à bien aimer celle qui fut bien aimée, puisque l’amour (perdu) passe de mains en mains (« puisqu’elle est à toi désormais, puisqu’elle est dans tes filets, aime mon amour ! »). Un 1er single en force pour bien commencer.

On pousse la porte du studio : Carl Barât est là. Ensemble on dirait deux frangins, artistes jumeaux, si proches. L’Anglais et le Français chantent le refrain lyrique de « Vengeance ». C’est Lord Byron & Sinatra qui chanteraient les Smiths . Un truc comme ça, de dandys aristocratiques.
L’enregistrement de l’album a duré plusieurs mois. Il y eu d’autres rencontres et l’envie d’accueillir des invités.

Orelsan déboule sur la fin de « Ne regrette rien », les nerfs a vifs, violence froide et lucide comme sa jeunesse, mots rageurs en cascades, lyrics tranchants, aiguisés comme une lame.
Avec Oxmo Puccino, Benjamin, frôlant le G-sound, préfère célébrer sur un beat west coast plus cool, l’inventaire des nuits jouissives et fraternelles sous les néons des night shops, dernières lumières de la ville dans la nuit blanche. C’est la spéciale dédicace aux amoureux noctambules et aux loosers magnifiques.
Et puis il y a Vanessa Paradis. Le duo lumineux de « Profite » émeut tout simplement.

« Confettis  » referme l’album avec délicatesse, avec l’Australienne Julia Stone, en français dans le texte. Aériens, les mots et l’accent délicieux de Julia volent comme des petits papiers dans l’azur.

Pour la partie éditorial, j’avouerais avoir eu à la première écoute, malheureusement avec pré-jugé, un peu de difficulté mais, après avoir pris le temps d’en faire plusieurs écoutes, je me suis fait prendre à son jeu et maintenant certaine pièces me reste en tête.  En sommes, je crois que cet album mérite de lui donner un peu de temps pour pouvoir apprécier à sa juste valeur.

crédit:audiogram

Patrick Grégoire

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