C’est au cœur du pittoresque village de Kulyenchikov en Ukraine en 1890 que nous avons assisté hier soir à la présentation de tous les personnages farfelus d’Un village de fous au théâtre Jean Duceppe de la Place des Arts.
Ce village est sous l’emprise d’une malédiction lancée il y a deux cens ans par la famille du comte Yousekevitch ( excellent Luc Bourgeois) qui fait de tous ses habitants des êtres désemparés dans l’absurde et l’impossibilité de s’exprimer de façon logique et surtout incapables de réfléchir. Toutes et tous sont les prisonniers de ce sort qui fait de cette charmante bourgade un lieu de séjours pour toutes les douces folies. Jusqu’à l’arrivée d’un jeune étranger, un professeur, qui se donne comme mission de sauver ce village et tombe éperdument amoureux de la belle Sophie. Cet amour bouleversera la vie de tous les villageois dont celle de l’instituteur, de la belle Sophie et aussi celle du comte.
Car à toutes ces femmes et ces hommes, le méchant comte Gregor et sa famille a tant répété qu’ils étaient fous qu’ils ont fini par le croire. Donc, ils attendent tous un sauveur qui les libérera….
Tous les personnages truculents d’Un village de fous vous feront rire car la traduction de Benoit Girard regorge de jeux linguistiques confus ou à double sens, accompagnée de scènes où les personnages changent d’identité au gré de leur imagination et de leurs doux fantasmes. Comme cette fermière-facteure-poissonnière qui vend des fleurs pour des poissons et promène sa vache sur le dos dans un chariot afin que la crème soit toujours au-dessus du lait !
C’est drôle, c’est fou, c’est léger, divertissant, réjouissant, baignée de musique et cela fait du bien. Car plus on de fous plus on rit !
Le petit village de Kulyenchikov ressemble à ceux qu’on retrouve au pied des arbres de Noël avec ses maisons, ses meubles et son ciel de carton-pâte.
Tous les vêtements sont richement colorés et sont inspirés des costumes traditionnels de l’Europe de l’Est. Un village de fous c’est aussi pour les enfants de douze ans et plus qui comprendront très bien que le méchant comte Yousekevitch est aussi victime de cette folie qu’il encourage afin de contrôler cette collectivité et marier la belle Sophie.
La morale de ce beau conte est que l’amour, si naïf soit-il, triomphe de tout même de nos propres folies !
Une des forces d’Un village de fous, outre l’excellent jeu de tous les interprètes, est l’interaction entre certains personnages et le public qui fut fortement appréciée. À la sortie du théâtre, les gens souriaient, riaient et semblaient très heureux de ce spectacle car cette folie est contagieuse et réchauffe les cœurs. Enfin, je ne vous révèlerai pas la fin étonnante de ce conte qui est moderne et drôle tout à la fois ! Surtout pour les femmes….
Un village de fous de Neil Simon
Mise en scène : Monique Duceppe
Traduction et adaptation : Benoit Girard
Distribution:
Yvan Benoit Slovitch et le maire
Émilie Bibeau Sophia Zubritzky
Luc Bourgeois Comte Yousekevitch
Laurent Duceppe Snetsky
Antoine Durand Léon Tolchinsky
Danielle Lépine Yenchna et le facteur
Pauline Martin Lenya Zubritzky
Claude Prégent Docteur Zubritzky
Photos courtoisie du théâtre Jean Duceppe