Un jeune homme revient en Inde après avoir reçu son éducation aux États-Unis. Il sera frappé par les différences culturelles, lui qui appartient pourtant à ce pays, mais le sera surtout par Bharati, une jeune femme éduquée dans la plus pure tradition. C’est à travers l’envoûtement de Siddharta par sa belle que le spectateur sera soumis à l’ivresse de ce périple se déroulant au quatre coins du pays nommé Bharat par ses habitants : l’Inde.
Vu par plus d’un million de personnes en Europe et fort d’un succès qui ne se dément pas, Bharati revient pour la deuxième fois à Montréal à la conquête de nouvelles âmes à séduire. Créé en 2006 par Kamlesh Panday à Mumbai (connu sous le nom de Bombay jusqu’en 1995), Bharati est un projet ambitieux. C’est sous le couvert d’une mégaproduction qui comble tous les sens du public par l’union réussie du théâtre, de la danse et du chant que se cache la véritable trame du spectacle : une espèce de documentaire vivant, exubérant, qui immerge le spectateur dans les différentes traditions indiennes. Plus qu’un spectacle, c’est une présentation, une mise en contact avec le coeur de ce pays captivant. Une initiation.
Les qualificatifs, les superlatifs, rien ne semble suffisant pour décrire la véritable orgie visuelle et auditive qui attend le spectateur qui se verra happé dès la première seconde par la musique hindi jouée par des musiciens bien installés sur un côté de la scène et chantée par 4 chanteurs apparaissant ponctuellement du côté opposé, par les costumes flamboyants, luxueux dont on dit qu’il y en a plus de 1000 pour cette production, par les danses traditionnelles qui hypnotisent et par tant d’autres choses encore. Les Occidentaux, qui ont l’habitude de regarder le corps des danseurs, doivent savoir que la danse traditionnelle indienne, elle, s’exprime surtout par les mains. Ces dernières incarnent la musique. On remarquera d’ailleurs la même chose chez les chanteurs qui les utilisent constamment pour situer leur voix. Sublime à regarder autant qu’à entendre.
Le culte du Gange, fleuve purificateur sacré, la culture exubérante de Bollywood qui facilite l’entrée de la pensée occidentale en ce pays, le romantisme du Rajasthan, le Penjab et ses saints guerriers sikhs, les rites millénaires ponctuant la vie des habitants constituent une fraction des tableaux et des facettes explorés par une vingtaine de chorégraphies/chansons entrecoupées de moments de narration par le comédien de Bollywood Rahul Vohra qui nous guide avec humour et amour de son pays. La participation du public est sollicitée à quelques reprises et celui-ci répond d’ailleurs avec un enthousiasme débordant. Et que le spectateur en soit averti : Bharati ne le laissera pas revenir à la réalité de l’hiver montréalais avant de l’avoir fait participer à la fête.
Celle qui incarne Bharati, la danseuse-étoile Bhavna Pani, 27 ans et actrice de formation, a déjà dit en entrevue l’an dernier qu »en Inde, il y a trois religions : la tradition, Bollywood et Dieu ». C’est aussi ce qu’on retient lorsqu’on sort, à regret, de la salle Wilfrid-Pelletier une fois le rideau tombé. Cette oeuvre est l’écrin précieux qui contient l’esprit de l’Inde, pays aux coutumes millénaires en train de s’ouvrir à la modernité.
Appréciation
Spectaculaire, flamboyant, enivrant, sensuel. Lorsque, durant l’entracte, les spectateurs s’exclament, s’extasient en exprimant leur bonheur d’assister à une pièce, on sait que la mission est réussie. Et lorsqu’on assiste, à la toute fin, à la démonstration enflammée d’un chic auditoire composé de plusieurs têtes connues, on sait qu’on vient de vivre un événement qui à su toucher et emballer son public. Production hors du commun qui ne mérite rien de moins qu’un 5/5. Un conseil : sautez sur les bons billets qu’il reste encore.
Distribution
Narrateur : Rahul Vohra (comédien)
Bharati : Bhavna Pani (danseuse-étoile)
Siddharta : Sara Muthu Saravanan (danseur-étoile)
Chorégraphes : Reshma Shaikh – Pravin Shelar
Histoire de Kamlesh Pandey
Direction musicale : Gashash Deshe
Infos
Bharati – Il était une fois l’Inde
Dates : 13 au 17 février 2013
Salle : Wilfrid-Pelletier à la Place des Arts de Montréal
Prix : 45.75$ à 97.75$ (taxes et frais en sus)
Lien : Billets Bharati – Place des arts
© photos: Richard Champagne, le Pixel Fou
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