Les Défricheurs et « Dévoilé » à la Chapelle

Marc-André Bourgault et Catherine Dajczman . crédit Mathieu Bourgie
Marc-André Bourgault et Catherine Dajczman . crédit Mathieu Bourgie

Après l’adaptation contemporaine de Phêdre de Jean  Racine que Marc-André Bourgault nous avait présenté en 2010, celui-ci nous donne à nouveau rendez-vous avec son spectacle  « Dévoilé » qui joue depuis le 5 mars à la Chapelle. Un nouveau défi pour les défricheurs.

« Ce dont on ne veut pas parler, c’est ce qu’il faut dire »Valère Novarina. La citation nous est donnée par le metteur en scène et reflète entièrement le focus qui est réalisé dans la pièce. Les défricheurs nous font encore part de leur penchant à sonder l’intérieur des individus pour en délier les nœuds et les offrir sur un plateau au public. Ici plus encore car c’est le passé de l’artiste qui se joue sous nos yeux et dont il a choisis de nous faire part.

De l’enfance à l’âge adulte, on suit avidement le développement du personnage principal tout en étant régulièrement ramené au commencement par les feed-back répétés. Un processus de basculement qui nous fait avancer et reculer dans le temps pour comprendre la bataille engagée par une personne et ses réactions face au traumatisme né d’une situation qui lui échappe. Le trouble psychologique qui nait et se traduit étape par étape jusqu’à la résilience. Le sujet est universel peu importe le niveau et difficile à aborder. Marc-André Bourgault amène le spectateur à se questionner par de fines suggestions pour nous faire sortir du spectacle sur notre fin.

Patricia Larivière . crédit Mathieu Bourgie
Patricia Larivière . crédit Mathieu Bourgie

On retrouve complètement la mise en scène minimaliste de Marc-André Bourgault et sa manière de transmettre les émotions qui oscille entre la délicatesse et l’abrupte. Comme dans sa première pièce, on rencontre un certain statisme corporel et une mesure Celui-ci permet de donner un poids certain à chaque mouvement, chaque positionnement mais aussi chaque parole des acteurs.

Apparaissant sur la scène constamment, on peut d’ailleurs avouer que Marc André Bourgault est très bien entouré pour cette pièce. Le jeu est rendu difficile par le style impliqué par le metteur en scène mais les interprètes maitrisent tout à fait leur apparition et s’alternent dans les différentes personnes que devient tour à tour le jeune homme illustré ici. Catherine Dajczman, Patricia Larivière, Gabriel Paré et Audrey Talbot. On retrouvera même Ludger Côté dans le rôle du père et la comédienne, danseuse et interprète Enrica Boucher dans le rôle de la mère.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site web de la Chapelle.

La Chapelle
3700 rue Saint-Dominique
H2X 2X7 Montréal, Qc

Crédit photos : Mathieu Bourgie