Nouvel enregistrement de l’OSM et Kent Nagano sous étiquette ANALEKTA

Kent Nagazo et Gustav Mahler
Kent Nagazo et Gustav Mahler

Gustav Mahler fut le premier compositeur à enrichir ses lieder d’une profondeur orchestrale. Sous étiquette ANALEKTA, Christian Gerharer, le baryton allemand de renommée internationale et une référence dans le domaine du lied, avec l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano, nous offrent une interprétation saisissante de trois cycles de lieder de Gustav Mahler. Les pièces interprétées sur cet enregistrement ont été données lors des concerts des 12 et 14 janvier 2012, à la Maison symphonique de Montréal. Il s’agit d’une deuxième collaboration entre Christian Gerhaher et l’OSM, le premier album étant Das Lied von der Erde (Le Chant de la Terre).

« Cet enregistrement de cycles de mélodies de Mahler est le fruit d’une longue collaboration entre Christian Gerhaher et l’OSM, une collaboration continue qui s’est traduite jusqu’ici non seulement par plusieurs performances en concert, mais aussi par une tournée internationale et un album (Das Lied von der Erde). Le génie créateur de Mahler ainsi que le raffinement du talent extraordinaire, de la sensibilité d’interprétation et de l’imagination de Christian Gerhaher entraînent l’OSM et l’auditeur dans une relation artistique étroite et intense. Comme avec tous nos projets d’enregistrement, nous souhaitons à la fois préserver l’héritage montréalais de la musique symphonique et atteindre la plus vaste audience possible, au-delà de la salle de concert, en partageant les grandes œuvres du répertoire », a déclaré Kent Nagano.

« Je suis heureux et me sens privilégié d’avoir l’occasion d’enregistrer ces trois cycles de Mahler avec un si formidable orchestre. C’est là peut-être le rêve de tous les interprètes de Mahler. Contrairement à l’autre œuvre d’envergure pour voix et orchestre (Des Knaben Wunderhorn, où les mots sont intimement et sémantiquement liés à la musique), nous avons ici une œuvre de jeunesse (Lieder eines fahrenden Gesellen) et deux cycles plus tardifs (les dix chants sur les poèmes de Rückert) qui, tous trois, renouent avec la manière plus « traditionnelle » de mettre en musique un texte. Cela signifie pour moi que Mahler respecte le texte sous-jacent (dans les poèmes de Rückert, et dans les textes qu’il a lui-même écrit pour les Lieder eines fahrenden Gesellen) et souhaite exprimer avec exactitude et cohérence le sens des mots. Nous pouvons ainsi mieux comprendre la manière harmonieuse dont ces trois œuvres s’agencent sur un seul album, malgré leurs différences indéniables. Mille mercis à Kent Nagano qui, grâce à son inébranlable volonté, a su rendre le projet possible », a pour sa part fait savoir Christian Gerhaher.

Si l’originalité musicale de Gustav Mahler crée un pont entre la fin du 20e siècle et la période moderne, les thèmes chers au romantisme sont au cœur de son œuvre. Aux fresques tourmentées de la musique symphonique de Mahler s’opposent la douce résignation et la paix intérieure de ses lieder. Le compositeur inspiré tourne son regard vers la nature. Elle est la réponse au désespoir de l’homme. Étrange alchimie ou passage initiatique? C’est ainsi qu’il transcende la douleur de ses amours impossibles dans les « Lieder eines fahrenden Gesellen » (Chant d’un compagnon errant), à caractère autobiographiques. C’est également ainsi qu’il transpose en musique cinq des 428 poèmes écrits par le librettiste et orientaliste allemand Friedrich Rückert, meurtri par la mort de ses deux enfants.

Dans les Kindertotenlieder (Chants sur la mort des enfants), Mahler met à jour l’intense douleur mais aussi la résilience du poète, de qui il tire également la substance pour composer son autre cycle de chants, ses cinq Rückert Lieder.

Les trois cycles de lieder nous sont livrés avec le raffinement, la justesse et la transparence caractéristiques de l’œuvre lyrique de Mahler. Une interprétation émouvante qui plonge l’auditeur dans une attitude contemplative.

Cet enregistrement est lancé au niveau canadien sous étiquette ANALEKTA et à l’international à l’automne prochain sous étiquette Sony.

Christian Gerhaher, baryton
C’est en 1998, après de brillantes études en médecine, que Christian Gerhaher décide de consacrer sa vie au chant. Cette même année, il remporte le Prix Pro Musicis International et fait ses débuts au Carnegie Hall de New York. Sa carrière est lancée et les salles les plus prestigieuses lui sont ouvertes. Très accaparé par de nombreuses invitations, il devient rapidement une référence dans le domaine du lied. Il reçoit d’ailleurs deux « Echo Klassic » (2002 et 2004) et un Gramophone Award (2006) pour ses interprétions de lieder de Schubert, en compagnie du pianiste Gerold Hubert.

Kent Nagano, directeur musical
C’est en septembre 2006 que Kent Nagano est devenu directeur musical de l’OSM. A travers ses divers mandats présents et passés, que ce soit en tant que Directeur musical général au sein de formations musicales prestigieuses, (Bayerische Staatsoper de Munich), conseiller artistique (Orchestre symphonique de Göteborg), ou chef invité au sein de grands orchestres (Orchestres philharmoniques de Vienne, Berlin et New York, le Chicago Symphony Orchestra, la Dresden Staatskapelle et le Leipzig Gewandhaus), Kent Nagano a toujours eu à cœur de faire découvrir de nouvelles œuvres aux publics du monde entier, tout en apportant une vision novatrice au répertoire établi.

L’Orchestre symphonique de Montréal
Depuis sa fondation en 1934, l’Orchestre symphonique de Montréal s’est illustré à titre de chef de file de la vie symphonique canadienne et québécoise. Un ambassadeur culturel de premier plan, l’Orchestre a acquis une réputation des plus enviables à l’international par la qualité de ses nombreux enregistrements et tournées. L’OSM poursuit cette riche tradition sous la gouverne de son directeur musical Kent Nagano, tout en se distinguant par une programmation novatrice qui vise à actualiser le répertoire symphonique et consolider l’ancrage de l’Orchestre au sein de sa communauté. En septembre 2011, l’OSM et Maestro Nagano ont inauguré la Maison symphonique de Montréal, nouvelle résidence de l’Orchestre.

Après plusieurs grandes tournées internationales qui l’ont mené sur tous les continents, l’OSM continue d’exporter l’excellence! Du 20 avril au 4 mai prochain, une grande tournée sud-américaine s’annonce alors que Sao Paulo, Rio de Janiero, Montevideo, Buenos Aires et Bogota l’accueilleront, confirmant une fois de plus, de façon éclatante, la place qu’occupe l’OSM sur le plan international.