J’ai été une esclave sexuelle. se sortir des gangs de rue

J'ai été une esclave sexuelle
J’ai été une esclave sexuelle

Se sortir des gangs de rue quand l’adolescence se change en cauchemar.

L’histoire de Mélanie Carpentier est autobiographique. À travers ses révélations poignantes sur l’enfer qu’elle a traversé dès l’adolescence, elle traduit le sort réservé à quelque 15 000 jeunes femmes, dont 4 000 mineures au Canada, sans compter celles qui font l’objet du trafic humain en provenance de l’étranger sur notre territoire canadien. En témoignant de ses propres expériences, de la maison familiale jusqu’à la déchéance (violence, drogues, prostitution, etc.), elle démontre les pièges qui attendent les jeunes filles fragiles et vulnérables qui rêvent du prince charmant.

La réalité est différente quand elles sont dans la mire des prédateurs qui voient en ces proies faciles un investissement très rentable. Les gangs de rue sévissent chaque jour dans nos villes, et elles soumettent leurs victimes à un esclavagisme que l’on ne peut qualifier que de sordide. L’auteure a eu la chance de sortir de leurs griffes. Son récit constitue un message d’espoir pour celles et ceux qui se reconnaîtront en elle. Elle compte d’ailleurs les aider à son tour.

Tout d’abord séduite à un très jeune âge par le sentiment de fraternité, de sécurité des gangs de rue et par leur côté charmeur, je ne vis pas le piège qui venait à moi. C’est au début de ma vie d’adulte que ce piège se referma complètement, faisant de moi une esclave sexuelle…

Effacer qui je suis, séduire simplement. Applaudissez la Sexy Sabrina, lance le DJ en appuyant sur le bouton play de son amplificateur. C’est alors que débuta ma chanson, le signal de mon entrée en scène, Shynes, dont le titre, Bad Boyz, en disait déjà long sur mon type de fréquentations.

Étant entrée dans le milieu « consciemment » après un lavage de cerveau intense, elle a tout d’abord cru que tout était de sa faute. Que tout venait de ses propres choix ! Au fil des années, même si la première fois qu’elle a dansé nue elle y avait été seule, son paradis artificiel finit par s’effondrer. Les gangs représentent tout ce qu’elle connaît, donc rien pour la ramener sur le droit chemin. Après le lavage de cerveau, arriva le moment de la briser, afin que toute estime, déjà faible, qu’elle avait d’elle-même, disparaisse à tout jamais faisant d’elle la propriété, le jouet des membres de gangs de rue. Leur fausse « gentillesse » et aussi fausse « compassion » l’enfoncèrent directement dans l’enfer de la drogue, un aller ne présentant aucun retour, croyaient-ils. Le plan qu’ils avaient pour Mélanie était bien simple : la fournir en drogue et la mettre sur un trottoir. En 2001, par amour pour son fils, elle s’enfuit d’eux, changeant d’adresse et de numéro de téléphone. Toutefois déjà profondément dépendante de la drogue, son cauchemar avait uniquement changé de personnage. Elle passa de danseuse offrant tous les services à escorte qui, selon elle, l’éloignera de la drogue. Elle tentera, à plusieurs reprises, de se reprendre en main. Toutes tentatives se soldèrent par des échecs.

Ma résistance l’a mis en colère et il a perdu patience… il m’a violée sans ménagement, comme si j’étais une pute sans émotions, sur la table de la cuisine. J’ai compris plus tard que son rôle était de me casser, de briser ma résistance par la peur, afin de m’amener à devenir une esclave sexuelle totalement soumise. Étant donné que Robin m’avait brisée en m’utilisant comme une vedette de film porno et qu’il y avait eu de nombreux autres abus, j’aurais dû détecter les pièges que les gars me tendaient. Mais j’en étais incapable. Et chacun s’est servi de moi. P. 111

Le problème, c’est que je ne voyais pas comment me sortir de cet engrenage. Je poursuivais mon rêve d’avoir une vie normale un jour. Mais j’en savais trop sur les uns et les autres pour qu’on me laisse filer et changer de vie comme je l’espérais. P. 150

Je n’ai été qu’un instrument dont on s’est servi, sans jamais qu’on me démontre le moindre respect, jusqu’à ce que la dégradation devienne insupportable. Je ruinais mon présent et j’hypothéquais lourdement mon avenir.

Heureusement, j’ai pu rebondir. Mon récit, je l’espère, servira aux femmes qui sont restées piégées dans ce monde de servitude sexuelle. Et à toutes les personnes qui sont sensibles à ce grave problème qui envenime notre société.

Il est recommandé aux jeunes filles mineures et aux jeunes hommes mineurs de lire ce livre. Vous verrez comment ne pas faire partie de ces gangs de rue, qui vous promettent mer et monde. Si vous êtes vulnérable, soyez prudent de ne pas tomber dans leur piège ou ayez la conscience et la force de vous en sortir. Il existe quantité de ressources pour vous aider à mieux comprendre le phénomène de la prostitution et l’esclavage sexuel. À la fin de l’article figurent en ce sens des liens utiles pour vous en sortir ou trouver l’aide dont vous avez besoin. Car si Mélanie Carpentier a réussi un jour à se sortir des griffes des gangs de rue, tout est possible pour vous les jeunes filles et les jeunes garçons qui sont entre 12 et 18 ans. Vous n’êtes la propriété de personne. Tout le bonheur, l’argent, la sécurité affective qui vous sont promis ne sont véritablement que du vent. Soyez vigilant et prudent. Mieux vaut éviter de tomber dans l’enfer des gang de rues, de la drogue et de la prostitution : ni le jeu, ni l’argent n’en valent la chandelle.

La Maison de Mélanie

C’est l’idée de Mélanie, qui lui est apparue à la fin de son parcours. Bien qu’elle se soit sortie du milieu et qu’elle donne déjà de nombreuses conférences sur l’univers des gangs de rue, elle ne se reconnaissait toujours pas comme une victime. Après de longues consultations auprès de spécialistes, elle réalisa tout doucement sa victimisation et entreprit des démarches pour se sortir de cette douleur. Aujourd’hui, Mélanie n’est plus une victime mais une survivante, et elle compte bien partager son savoir en continuant de donner des conférences, mais cette fois-ci sur l’esclavage sexuel et le trafic humain dont les gangs de rue ou le crime organisé sont auteurs. Maintenant, elle concentre toute son énergie sur son organisme, La Maison de Mélanie étant un centre d’hébergement pour les victimes qui, comme elle, cherchent à donner un sens à leur vie après un parcours semé d’embûches.

 

Mélanie Carpentier
Mélanie Carpentier

L’auteure 

Bachelière ès sciences de l’Université de Montréal, spécialisée en intervention. Mélanie Carpentier poursuit sa formation en victimologie. Elle a travaillé pour le Service correctionnel du Canada par l’entremise dune maison de transition fédéral et communautaire puis pour le Centre Jeunesse de Montréal. Elle est directrice et fondatrice de la Maison de Mélanie afin de venir en  aide aux victimes de l’esclavage sexuel et du trafic d’êtres humains

Nombre de pages : 266

Prix suggéré : 19.95$

www.beliveauediteur.com

Les liens utiles

www.lamaisondemelanie.ca

www.rqcalacs.qc.ca

www.lacles.org

www.maisonmarthe.com

www.pipq.org

www.cavac.qc.ca

Note d’appréciation 4.5/5