La ruée vers l’or

La ruée vers l'or
La ruée vers l’or

Depuis les débuts de l’histoire du cinéma, beaucoup de films inspirés de romans ont été tournés, mais l’inverse est plutôt rare. C’est pourtant ce à quoi s’est attaqué François Guérin avec La Ruée vers l’or. Le chef-d’œuvre éponyme de Charlie Chaplin, tourné dans les années 1920, est entré dans la légende comme l’une de ses meilleures réalisations. Encore aujourd’hui, cette fantastique épopée d’un autre temps frappe l’imagination par son extravagance, ses misères et ses illusions.

De savoir que ce livre est inspiré du film Gold Rush (La ruée vers l’or), ce film de 1925 par et avec Charlie Chaplin, m’a intrigué et j’ai voulu voir comment un film aussi léger tournant autour de la folie de l’or et toutes les embûches que cela a occasionnées aux gens qui ont participé à cette grande ruée, pouvait ainsi devenir un livre et une histoire fascinante à lire. Et bien, je peux dire que François Guérin a accompli un réel exploit, de rendre captivant cette histoire, avec un Jim McKay fort attachant, et un Charlie Chaplin facilement reconnaissable.

En cette toute fin de XIXe siècle, Big Jim Mackay arrive à San Francisco, en Californie, seul et sans le sou. Suite à la rencontre imprévue d’un homme qui devient son mentor, il décide de tenter sa chance au Yukon, une contrée lointaine où vient de démarrer une prometteuse ruée vers l’or. En route, Mackay rencontre un certain Charles Spencer Chaplin, qui deviendra son ami, puis son associé. Mais le voyage vers cet eldorado boréal n’a rien d’une partie de plaisir: la route vers le nord du Canada est difficile, voire risquée, et les lieux, inhospitaliers à l’extrême. Malgré la cupidité de certains, la quête irraisonnée de la richesse qui transforme d’autres en véritables prédateurs, malgré le froid mordant qui tue tous les imprudents qui osent se retrouver sur son passage, leur périple s’avérera un véritable succès. Leur patience, leur témérité et leur audace vaudront aux deux amis une vaste fortune, qui permettra à Mackay de devenir un magnat de la finance.

Pour avoir lu plusieurs livres sur l’époque de cette ruée vers l’or, je pense que François Guérin s’est bien documenté pour parler d’un tel sujet. Il sait rendre les intrigues et les moments d’actions très captivants et enlevants. Il a bien su décrire de manière très plausible le personnage de Charlie Chaplin tel qu’il est perçu dans ses films. On pouvait vraiment croire que cela aurait pu se passer ainsi pour vrai dans la vie. L’histoire est fascinante et l’essentiel de ce qui se trouvait dans le film est repris dans le livre, tout en y ajoutant tous les éléments de risque, de fébrilité et de tension, liés à cette ruée vers l’or qui a existé à l’époque. Le personnage de Georgia (et les filles de joie de ce temps révolu), le saloon ainsi que la ville de Dawson, y sont bien décrits pour nous donner une image assez représentative de ce que c’était dans ce temps-là. De plus, les méthodes pour trouver de l’Or ont été très bien expliquées. Et comme le narrateur est Big Jim lui-même, le lecteur a eu l’impression de faire cette ruée vers l’or avec lui, en passant par la même gamme d’émotions que lui, dont on ne peut faire autrement que le trouver très attachant, car il est dépourvu de mauvaises intentions, et c’est la même chose pour Charlie.

Bref, c’est un très bon divertissement, tout en se mettant dans la peau des gens du Klondike à la fin des années 1800…

François Guérin
François Guérin

Né à Ottawa en 1952, François Guérin, après avoir cheminé en sciences de la santé, décide en 1973 de séjourner en France pour y étudier la composition musicale. Il obtient son diplôme de l’Université de Nanterre en 1977. Il termine ce parcours avec Abraham Moles, décrochant un DEA en psychologie sociale à l’Université de Strasbourg, avant de revenir au Québec en 1981. Il poursuit alors simultanément une formation en informatique de gestion et un doctorat en musicologie à l’Université de Montréal, sous la conduite de Marcelle Deschênes, diplôme qu’il obtient en 1988. Après avoir enseigné la perception auditive et collaboré à diverses publications musicales, il travaille maintenant comme analyste en informatique, tout en accordant une place de plus en plus importante à l’écriture.

François Guérin en est à son huitième roman aux Éditions JCL: Après Mémoires d’outre-bombe (1998), Le Germe (1999), Messire Benvenuto (2001), et Sur la piste de Callas (2004), il nous offre en 2006 Prodige noir, véritable fugue littéraire sur fond d’histoire sociale. Il faut ensuite attendre deux longues années, soit en 2008, avant que le roman Jusqu’au pied de la pente paraisse sur les tablettes des librairies québécoises. Puis à l’hiver 2012, La Peur du pire se révèle un véritable conte urbain proche de l’allégorie, où un texte riche et intelligent camoufle une virulente critique de la société actuelle. Enfin, au printemps 2013, le roman La Ruée vers l’or rend hommage au célèbre film hyponyme de Charlie Chaplin, tourné en 1925.

 

21.95$ version papier

15.99$ format électronique

261 pages

 

Les Éditions JCL

http://www.jcl.qc.ca