Maria Bournaki à l’OSQ conquiert le public de Québec !

 

Maria Bournaki
Maria Bournaki

Accompagnée par l’Orchestre Symphonique de Québec, la pianiste québécoise de Montréal, Marika Bournaki a séduit complètement les nombreux mélomanes présents à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm le mercredi 22 mai en soirée.

Avec l’OSQ, elle a démontré toute sa force et son talent dans une interprétation remarquable du Concerto pour piano no 23 en la majeur de Mozart. Au cours des trois mouvements du concerto, elle a affiché une maîtrise constante au piano des nuances et des difficultés, peut-on dire, de cette œuvre exigeante. Elle possède une très grande musicalité. Elle offre une prestation magnifique, nuancée, très expressive, très fluide ; tout en étant entièrement virtuose. Cette œuvre requiert un échange, une intégration de la pianiste ou du pianiste dans un dialogue sans cesse avec l’orchestre. Et elle a réussi totalement cette présence intégrée avec l’orchestre. À l’issue de sa prestation au piano, le public s’est levé, lui a accordé une ovation forte et sentie. On en aurait redemandé. Pour une première présence à Québec de Marika Bournaki, c’est entièrement réussi.

Mentionnons la présence charismatique du jeune chef américain, Philp Mann, invité à la direction de l’OSQ. Lui également, il a laissé une forte impression au public de Québec. Le jeune musicien, âgé de la fin de la vingtaine, affiche une direction formidable. Avec délicatesse et finesse, il a dirigé l’orchestre de Québec pour offrir un son d’ensemble des meilleurs et des plus agréables pour tout amateur de musique symphonique. Très expressif et complice avec les musiciens de l’OSQ, il les dirigé magistralement tout au long des trois œuvres au programme. Démontrant une attitude souple et vive ainsi qu’une présence sympathique, joyeuse, très souriante même, Philip Mann a séduit lui aussi l’auditoire de Québec. Américain de naissance, il a dirigé une œuvre connue, Appalachian Spring d’un compatriote, Aaron Copland. Il a en fait sentir constamment toutes les nuances de cette composition variée qui sent le printemps vert, frais et les tulipes de la grande nature américaine. Il a continué à impressionner le public avec le concerto de Mozart qui a suivi, totalement en symbiose avec l’orchestre et la pianiste. La dernière œuvre du concert, la Symphonie no 4 en la majeur, « italienne », opus 90 fut aussi tout aussi bien dirigée que le deux autres œuvres. Nous avions à la direction de l’OSQ un grand chef dont la carrière est à suivre.

Soulignons le fait que Marika Bournaki, malgré son jeune âge, 22 ans, possède déjà une carrière remarquable. Quand on pense qu’à 9 ans, elle a fait ses débuts avec l’Orchestre symphonique de Montréal. À 11 ans, l’Orchestre métropolitain du Grand Montréal sous la direction de Yannick Nézet-Séguin l’invitait à jouer un concerto de Beethoven. Et à 15 ans, elle remporta le 3e prix au concours Roma 2006 en Italie. Inscrite plus tard à la prestigieuse Juilliard School of Music de New York, Marika Bournaki a aussi poursuivi son perfectionnement en Autriche, en Suisse et en Allemagne.

Le chef Philip Mann est pour sa part salué par la BBC londonienne comme un « talent à surveiller ». Récemment, il a été nommé directeur musical de l’Orchestre symphonique d’Arkansas. Il est aussi chef adjoint du San Diego Symphony.
Au cours de sa carrière qui débute, il a dirigé déjà des artistes renommés. Philip Mann a aussi dirigé plusieurs orchestres américains et à l’étranger dont l’OSQ. Boursier Rhodes, il a étudié et enseigné à Oxford et il a remporté le concours annuel pour devenir chef principal du Philarmonia de l’Université d’Oxford. Durant ses études en direction d’orchestre, il a travaillé avec des chefs réputés mondialement.

photo: courtoisie