Amadou et Mariam, 10èmes lauréats du Prix Antonio-Carlos-Jobim

Amadou et Mariam
Amadou et Mariam

Le duo malien d’Amadou et Mariam se voit remettre, en ce jour de clôture du festival de Jazz de Montréal, le prix Antonio-Carlos-Jobim. Ce prix leur est remis par Laurent Saulnier, vice-président à la programmation et à la production du festival, au point presse avant leur concert de clôture officielle du FIJM qui s’est déroulé sous la pluie.

Ils sont les 10e lauréats du prix après Emir Kusturica l’année dernière et Youssou N’Dour en 2011. Ce prix a été créé lors de la 25e édition du festival en 2004, et récompense les artistes ou les groupes qui se sont démarqués dans le domaine de la musique du monde, genre musical – plus ou moins vaste selon la définition qu’on lui donne – dont les mélanges culturels ont indéniablement influencées le jazz, au travers de son histoire musicale.

« Cela fait toujours plaisir, disent-ils à Laurent Saulnier. Ça donne du courage, donne envie de travailler davantage. On a toujours de l’ambition, et ça donne envie d’aller de l’avant. » Contents et émus de leur prix, Amadou et Mariam apprécie de venir au festival de Jazz. « Les gens sont sympas et gentils ici. » « Mais vous êtes gentils avec nous ! » leur répond Laurent Saulnier, « alors on se complète », rétorquent-ils.  Amadou et Mariam sont venus 3 fois de suite au Festival de Jazz de Montréal, en 97, 98 et 99, ainsi qu’au festival Oshéaga l’année dernière. Le Canada ferait même parti de leurs pays préféré.

Le Festival de Jazz donne un coup de chapeau cette année au Mali, en ayant invité aussi Fatoumata Diawara, qui joue le même jour qu’eux. « Les problèmes sont énormes au Mali, souligne Mariam, après la demande de L. Saulnier de parler des conditions du pays, mais ils vont faire des élections. À Bamako, ça va. Je crois qu’ils vont trouver une solution, mais on était très déçus. » « On était là-bas pour 3 mois, ajoute Amadou. Il y a eu beaucoup de changement, mais je pense que le pire est passé, avec l’aide internationale que l’on ne cesse de remercier. »

Le couple désire, au travers de leur musique, chanter et parler aux gens « pour qu’ils puissent s’entendre. Les gens ont besoin de se parler et de se comprendre, rajoute Amadou. On a fait des tournées pour chanter la paix. » Ils ont aussi composé un dernier album très métissé – Folila, qui signifie « viens faire la musique en Bambura » -, alliant sonorités rock et musique traditionnelle malienne. « C’est un album avec des instruments traditionnels et modernes, c’est aussi un croisement avec les francophones et les anglophones », nous dit Amadou ajoutant aussi que l’album a été fait aux États-Unis pour les Américains, et en France pour les Français. C’est aussi un album avec beaucoup de collaborations (Bertrand Cantat,  Santigold, Jake Shears entre autres), « le prochain en aura surement moins, mais avec toujours plein de surprises. »

 

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© Photos : Jonathan Le Borgne