Soirée musicale inoubliable à l’Ile d’Orléans en compagnie du violoncelliste Stéphane Tétreault et de la pianiste Louise-Andrée Baril

Stéphane Tétreault
Stéphane Tétreault
Stéphane Tétreault

Dans le cadre magnifique de l’église historique de Sainte-Pétronille, la série des concerts estivaux de « Musique de chambre à Sainte-Pétronille » présentait jeudi soir le 18 juillet pour son troisième concert le remarquable violoncelliste Stéphane Tétreault, accompagné par la toute aussi remarquable pianiste Louise-Andrée Baril.

Dans cette église, lambrissée de bois à l’intérieur et aux belles propriétés acoustiques, les deux artistes ont conquis complètement le public présent par la qualité de leur présence musicale et leurs interprétations.

Dès les tout premiers instants de la première pièce au programme, soit le Divertimento pour violoncelle et piano en ré majeur de Joseph Haydn, on est agréablement surpris et enchanté par la sonorité du violoncelle, un Stradivarius de 1707. Or, comme l’affirme lui-même l’artiste Stéphane Tétreault, il arrive à en tirer une si belle sonorité. Comme mélomane, on est enchanté complètement et même bouche bée. Le violoncelliste est placé face au public mais en angle, avec la pianiste, à sa droite.

Avec cette disposition des artistes, on remarque l’immense et la formidable complicité entre les deux artistes. Stéphane Tétreault et Louise-Andrée Baril sont constamment en communication, en communion musicale, pour être plus exact. Constamment, soit du début à la fin du concert. Tétreault, lui, fait corps avec son instrument. Il respire, bouge et agit comme en symbiose avec son violoncelle. Or, on est saisi, pris par cette implication musicale. De plus, l’intensité et la qualité de présence de l’artiste impressionnent. Très expressif par son visage, on est aussi pris par le jeu et la musicalité fine, forte, nuancée de l’artiste. Douceur, intensité, force, on passe par toutes les émotions musicales avec cet artiste, selon les passages des différents mouvements des pièces du concert. Soulignons le bonheur ressenti face au plaisir musical tellement évident de ces deux artistes complices qui donnaient le meilleur d’eux pour servir au mieux les pièces au programme. Et ce, en dépit d’une canicule de juillet bien forte. Oui, ce fut une soirée mémorable !

Le programme interprété est considérable, varié et exigeant. Par contre, il a permis d’apprécier tout l’art consommé de ces deux grands musiciens. Mentionnons en seconde partie du concert l’interprétation de la magnifique Sonate pour arpeggione et piano, D. 821 de Franz Schubert.

La réponse du public lors du concert a été impressionnante. Moult bravos et longs applaudissements bien nourris. Mais c’était à la hauteur de la qualité des prestations musicales des deux artistes.

Soulignons deux rappels généreux en fin de concert : Pezzo Capriccio de P. I. Tchaikovsky et le Cygne, tiré de Le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saens.

Stéphane Tétreault, 20 ans, a étudié le violoncelle pendant plus de 10 ans sous la tutelle de Yuli Turovsky et poursuit présentement un baccalauréat en interprétation à l’Université de Montréal. Lauréat du Premier prix au concours de l’Orchestre Symphonique de Montréal Standard Life-OSM 2007, il s’est également distingué lors de nombreux concours prestigieux tels que le 63e Concours de musique de Genève en 2008, le Concours de violoncelle Rostropovitch en 2009 ainsi que le XIVe Concours international Tchaïkovski en 2011. Cette même année, il a été nommé Révélation Radio-Canada 2011-2012 en musique classique et Personnalité de la semaine par le journal La Presse.
En 2010, Stéphane Tétreault a partagé la scène avec le violoniste et chef d’orchestre Maxim Vengerov et l’Orchestre I Musici de Montréal dans les Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski. En 2012, il a fait partie du palmarès annuel des 25 artistes de l’année 2012 du quotidien La Presse et en septembre dernier, il a lancé son premier album accompagné de l’OSQ sous la direction de Fabien Gabel, sous étiquette Analekta.
Stéphane Tétreault joue sur le violoncelle Stradivarius Countess of Stainlein, Ex-Paganini de 1707, qui lui est généreusement prêté par madame Jacqueline Desmarais.

La pianiste Louise-Andrée Baril, originaire de Cornwall, est l’une des musiciennes les plus accomplies au Canada. Elle se fait entendre régulièrement en récital en tant que soliste avec orchestre partout au Canada ainsi qu’au Mexique, en Amérique centrale, en Amérique du Sud, en Asie et en Europe (particulièrement en France). Son répertoire est vaste mais elle s’intéresse tout spécialement à la musique espagnole, française et à la musique contemporaine. Chambriste, elle a fait partie de nombreux groupes de chambre dont Trio plus et la Piéta, où elle fut membre fondatrice. Par ailleurs, on l’entend régulièrement sur les ondes de Radio-Canada.
Louise-Andrée Baril a collaboré avec d’importants ensembles et avec de nombreux chefs d’orchestre au Canada et à l’étranger. Elle est régulièrement invitée comme pianiste-collaboratrice et en tant que jurée par les plus grands concours internationaux. Chef de chant et répétitrice, elle travaille dans plusieurs maisons d’opéra réputées. Elle est depuis 2007 conseillère artistique au sein des Jeunesses Musicales du Canada et est également directrice artistique de la Société Pro Musica depuis 2012.

Jusqu’au 22 août prochain, « Musique de chambre à Sainte-Pétronille » poursuit sa programmation éclatante. Les prochains concerts présenteront le jeune virtuose du piano Jan Lisiecki (1er août), le Quatuor Molinari (15 août), et le prodigieux Ensemble Romulo Larrea (22 août) regroupant sur scène 8 musiciens autour d’un répertoire en hommage à Astor Piazolla et ses contemporains.

Les billets pour les concerts sont en vente sur le réseau Billetech et au 418-554-7092.

Tous les détails et la programmation complète sont disponibles sur le site de l’organisme.

www.musiquedechambre.ca

http://www.stephanetetreault.com 

Crédit-photo: Caroline Bergeron