Véritable triomphe de l’Opéra de Québec – La Damnation de Faust au Grand Théâtre de Québec !

Choeur, danseuses et acrobates
Choeur, danseuses et acrobates

Dans le cadre du Festival d’Opéra de Québec, la première de l’opéra La Damnation de Faust du compositeur Hector Berlioz était présentée en ce jeudi, 25 juillet, en la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec.

On a eu droit à un spectacle total qui implique 235 personnes, rien de moins. Ce spectacle a été à la hauteur des attentes de tous. D’ailleurs, à la fin de la représentation, il fallait voir et entendre les nombreux spectateurs de cette salle pleine qui lançaient des bravos et n’en finissaient plus d’applaudir les artistes.

 

Il faut dire que tout le spectacle est entièrement réussi. L’Orchestre Symphonique de Québec sous la direction de maestro Giuseppe Grazioli a offert une prestation musicale remarquable qui magnifiait les prestations musicales des artistes sur scène et tous les dispositifs de la mise en scène.

L’opéra est un spectacle total, surtout avec une mise en scène de Robert Lepage. Au départ, ce qui retient l’attention du spectateur, ce sont les quatre niveaux de jeu possible sur scène et la série de six cases de jeu sur chacun de ces niveaux. Tout de suite, l’œil est attiré et séduit par ce dispositif scénique. Mais l’arrivée au fur et à mesure des chanteurs et chanteuses vient par la suite nous situer dans un environnement opératique, musical, lui aussi de haut niveau.

Julie Boulianne
Julie Boulianne

Parmi les artistes lyriques faisant partie de la distribution, tous vont plaire au public. Mais l’artiste qui nous impressionne le plus par la qualité de son timbre, par son jeu et sa sensibilité musicale, c’est la mezzo-soprano Julie Boulianne dans le rôle de Marguerite. Elle nous émeut immensément. On est suspendu dans le temps lors de ses airs et ses duos, entre autres. Cette Québécoise est parmi les meilleures chanteuses de sa génération.

Notons également le timbre magnifique de la voix et les prestations de jeu et de présence de John Relyea, une basse formidable pour cet opéra dans le rôle de Méphistophélès. Relevons aussi le très crédible ténor Gordon Gietz qui a plu par la qualité de ses prestations vocales mais également par son jeu tellement touchant dans son rôle de Faust . Et soulignons aussi la grande qualité de présence du baryton-basse Alexandre Sylvestre dans le rôle de Brander.

16-DSC_0133Mentionnons aussi la très belle qualité d’ensemble du chœur de l’Opéra de Québec. La justesse, la sonorité de l’ensemble en cette soirée étaient merveilleux. Bravo à eux également. Relevons aussi la belle présence du chœur d’enfants dans la seconde partie de l’opéra.

Au plan de la mise en scène, un ensemble de formidables acrobates viennent ajouter un « plus » tellement fascinant lors de certains tableaux. Ces derniers sont en compagnie ou non de magnifiques et talentueuses danseuses qui ajoutent un niveau additionnel de compréhension de la beauté du drame d’amour qui se joue sous nos yeux.

Abordons maintenant la mise en scène de Robert Lepage. Cet artiste a fait un travail magistral pour cet opéra. Il est évident qu’il a analysé et compris parfaitement le sens profond de ce drame d’amour, de passion et de négociation avec le maléfique personnage qu’est Méphistophélès. Et ce qui est formidable, c’est que tous ses dispositifs, ses Deus ex machina, ses intuitions, ses trouvailles scéniques sont fines, efficaces, fortes et contribuent toujours à la compréhension et à l’émotion de l’histoire sur scène. Et disons-le, c’est beau, c’est émouvant, formidable et même génial ce qu’il propose comme mise en scène.

Éclairage Sonoyo Nishikawa
Éclairage Sonoyo Nishikawa

Robert Lepage a aussi le génie de bien s’entourer.
Les projections de vidéo, parties intégrantes du décor, sont fascinantes. Des idées, des intuitions de Lepage sont illustrées de façon brillante au cours du spectacle grâce à la vidéo. Totalement adroit et réussi de la part de ses collaborateurs qui sont Boris Fisquet et Holger Forterer. Également, soulignons que les costumes des artistes, créés par Karin Erskine sont magnifiques, tant pour les chanteurs que pour les danseuses et les acrobates. Relevons aussi l’immense talent de Sonoyo Nishikawa, créatrice des éclairages. Avec subtilité et nuances, constamment, elle apporte des points de vue éclairants, sans jeu de mots, qui appuient le propos de l’histoire.

Avec cet opéra, Robert Lepage nous intéresse, nous séduit, nous fascine. Et il rajeunit une œuvre classique pour l’inscrire dans une modernité qui peut intéresser toute personne sensible à l’art. Il nous fait la démonstration que l’opéra, art total, s’il en est, a toujours sa place dans nos sociétés et cultures actuelles.

Faust: Gordon Gietz
Faust: Gordon Gietz

Après le Japon, Paris et le Metropolitan Opera de New York, le public de Québec et les gens de passage en notre ville ont l’occasion et la chance de découvrir un bijou d’opéra et de création vraiment géniale au cours des prochains jours. Il faut assister à ce spectacle. C’est aussi l’occasion par excellence pour revenir à l’opéra ou pour faire découvrir à toute personne ce qu’est l’opéra magnifique, audacieux, moderne et magique.

La Damnation de Faust est présentée les 25, 27, 29 et 30 juillet à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec.

Il est à noter que le Festival d’Opéra de Québec se poursuit avec de nombreuses et intéressantes activités et production jusqu’au 5 août. Consultez le site du festival : 

 

festivaloperaquebec.com

Crédits pour la production de Québec de La Damnation de Faust :

Faust : Gordon Gietz
Méphistophélès : John Reylea
Marguerite : Julie Boulianne
Brander : Alexandre Sylvestre

Orchestre Symphonique de Québec
Chœur de l’Opéra de Québec

La Damnation de Faust est l’œuvre du compositeur français Hector Berlioz

Coproduction : Saito Kinen Festival (Matsumoto, Japon), Opéra national de Paris (France), Metropolitan Opera (New York, Etats-Unis) en collaboration avec Ex Machina

Direction musicale : Giuseppe Grazioli
Mise en scène originale : Robert Lepage
Remise en scène : Neilson Vignola
Scénographie : Carl Fillion
Costumes : Karin Erskine
Éclairage : Sonoyo Nishikawa
Chorégraphie danse : Johanne Madore
Chorégraphie acrobatique : Alain Gauthier
Vidéo : Boris Firquet et Holger Förterer
Direction des chœurs : Réal Toupin
Préparation du chœur des enfants : Céline Binet

Crédit-photos  : Lise Breton, photographe

Galerie photos http://pinterest.com/lisebreton13/festival-dop%C3%A9ra-de-qu%C3%A9bec-la-damnation-de-faust-pa/