Entrevues avec les artisans du film Hot-Dog, à l’affiche le 9 aout prochain

Paul Doucet, Rémy Girard, Marc-André Lavoie, Éric Salvail, Édith Cochrane, Pierre-François Legendre
Paul Doucet, Rémy Girard, Marc-André Lavoie, Éric Salvail, Édith Cochrane, Pierre-François Legendre

Après le succès remporté par les films Bluff et Y’en aura pas de facile voilà que Marc-André Lavoie récidive avec un tout nouveau film, tant attendu, mettant en vedette Paul Doucet, Rémy Girard, Éric Salvail, Daniel Lemire, Pierre-François Legendre et Édith Cochrane. Hot-Dog, cette comédie abracadabrante et hilarante, prendra l’affiche le 9 août prochain dans les salles de cinéma du Québec. Voici mes entrevues avec les artisans du film, alors qu’ils étaient de passage à Québec pour en faire la promotion. 

Synopsis 

Croyant à tort que ses associés chez Saucibec désirent le congédier, Philippe décide de saboter la production de la compagnie. Apprenant par la suite qu’il n’est pas celui qui sera mis à pied, il essaiera par tous les moyens de corriger le tir… mais il est déjà trop tard! S’ensuit une série de quiproquos qui entremêleront les destins du pauvre Philippe et de ses associés, d’un couple naïf croyant avoir trouvé une mine d’or, du parrain de la mafia montréalaise et d’un tueur à gages en pleine crise existentielle! 

Entrevues : 

Paul Doucet
Paul Doucet

Paul Doucet (Philippe Chagnon)

Vous jouez un des associés de la compagnie Saucibec, avec entre autres Rémy Girard et Éric Salvail. Comment se sont déroulés la chimie et le tournage avec eux? « On a eu beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Pour Éric, c’était un rôle complètement différent de ce qu’on est habitué de voir de lui. C’est bien intéressant et c’est un beau rôle aussi qu’il a. Pauvre lui, c’est un peu le souffre-douleur des trois. Mais il est aussi la voix de la raison et si on l’écoutait, on serait probablement moins dans le pétrin qu’on l’est dans le film. Et Rémy, lui, il peut voler n’importe quelle scène dans laquelle il est par sa présence et une qualité d’interprétation incroyable. C’est du bonbon, juste de le regarder jouer. Et en plus, à quelques moments dans le film, Rémy en rajoute parfois dans le texte pour agrémenter et donner une rythmique supplémentaire. Ce sont de ses trouvailles que seul Rémy peut ajouter. Et avec cette grande qualité de faire sienne chacune de ses répliques, ce n’est pas surprenant qu’il soit un de nos plus grands acteurs au Québec. » 

Et Marc-André le réalisateur, il était réceptif à ce genre d’ajouts et de suggestions de la part des acteurs « Bien sûr, tout à fait! »  

Comment avez-vous obtenu ce rôle en fait?« Par la grande porte, c’est Marc-André qui est venu me voir pour me dire qu’il écrivait un scénario en pensant à moi dans le rôle principal. D’ailleurs, dans le scénario original le personnage s’appelait Paul. Il espérait vraiment que je dise Oui à son film. Et avec sa persuasion et sa passion habituelle, Marc-André m’a vendu son film dans une rencontre. Je n’avais pas eu de scénario, mais j’avais l’impression d’avoir vu le film. Alors j’ai accepté. » 

Avez-vous eu des défis ou des moments difficiles à surmonter durant le tournage, ou une anecdote à raconter? « C’est sûr que la journée qu’on a passé dans le «pit de sable», physiquement ce fut assez éprouvant, car on est dans la poussière, la chaleur et on est sale. Et pour une des scènes, je tombe plusieurs fois par terre, le visage dans le sable et ce n’est pas agréable du tout. Mais en même temps, on a eu beaucoup de plaisir à jouer ces scènes à la mafia. On est de véritables enfants, on tripe… Une autre anecdote, pas très plaisante, fut lorsqu’on a tourné dans l’usine de saucisses. Il faisait assez froid, comme dans un frigo et dehors il faisait 40 degrés. Donc, je me promenais du chaud au froid constamment et lorsque je suis ressorti la dernière fois après ma journée de travail, mon dos a barré. Mais je devais tout de même aller tourner des scènes pour la série Unité 9, et j’ai dû tourner mes scènes assises. On me promenait dans les studios de Radio-Canada dans une chaise roulante, car j’étais incapable de marcher. » 

Edith Cochrane
Edith Cochrane

Edith Cochrane (Sonia Lamoureux) 

Qu’est-ce qui vous plaisait dans ce rôle? Ou ce scénario?«Tout d’abord, dans le film, je trouvais cela intéressant de partir d’un fait vécu, car cette nouvelle a déjà existé dans les faits insolites. Des gens ont trouvé une dent dans une saucisse. Et je trouvais cela intéressant d’imaginer comment la dent pouvait se retrouver là et qu’est-ce qui s’est passé par la suite. Et dans mon personnage, j’aimais l’idée du couple de bons samaritains qui se retrouvent pognés dans cette histoire. Et je trouvais intéressant de voir l’être humain dans ce genre de situation, comment il réagit. Comment le bon samaritain change son fusil d’épaule et sa logique de pensée pour l’appât du gain.»  

Si cela vous arrivait de trouver une dent dans une saucisse ou autre aliment, que feriez-vous? Y avez-vous pensé? «Oui c’est sûr que j’y ai pensé à ce que j’aurais fait, si cela m’était arrivé. Il est certain que je n’aurais pas tenté de faire de l’argent avec ça. Ça ne me serait pas venu à l’esprit de tenter de demander de l’argent. La saucisse je l’aurais jeté, car cela m’aurait écœuré. Et j’aurais probablement communiqué avec la compagnie, discrètement. J’aurais voulu leur dire pour que cela ne se reproduise plus tout simplement. » 

C’était votre 1er film avec Marc-André ? Comment est-ce de travailler avec lui? « Oui, c’était mon premier film avec lui, même si je le connaissais déjà par des amis communs et Emmanuel avait déjà joué dans ses films. Cela s’est très bien passé. Marc-André, il sait ce qu’il veut. Il a en tête son film et il nous dirige en conséquence de ce qu’il veut et il s’arrange pour l’avoir. » 

Edith Cochrane et Pierre-François Legendre
Edith Cochrane et Pierre-François Legendre

Que diriez-vous aux gens qui hésitent à aller voir ce film? « Je dirais qu’on pense un bon moment. C’est une comédie, c’est léger. Il suffit de s’asseoir et de se laisser porter par l’histoire abracadabrante, et la folie de toute cette histoire. Et en plus, il y a de très bons acteurs dans ce film, bien des gens connus. De plus, c’est un univers qu’on ne voit pas souvent au cinéma. Mélanger ensemble une usine de saucisse, la mafia, et un petit couple de bons vivants, c’est très original d’avoir tous ces univers qui s’entrecroisent. » 

Serez-vous de retour dans Unité 9 cet automne? Avez-vous d’autres projets en cours que vous pouvez me parler? « Mon personnage ne revient pas à l’automne dans unité 9. On l’a perdu en chemin. C’est des choses qui arrivent. L’auteur a décidé de développer d’autres personnages au lieu de celui-là. Ce n’est pas grave. Pour mes autres projets, je reviens de Fort Boyard, alors en septembre, vous allez m’y voir. Sinon, vous pourrez me voir dans Série Noire, une nouvelle série qui est écrite par les auteurs des Invincibles. Donc, je serai là-dedans en janvier. Et je suis aussi dans les Bobos. »

 

Entrevue avec Rémy Girard
Entrevue avec Rémy Girard

Remy Girard (Conrad)

Vous avez participé aux 3 films de Marc-André, seriez-vous sa muse par hasard ? « Oui, on pourrait dire ça, mais lui le serait aussi pour moi, je dirais. Et on a même un projet pour un 4e film ensemble… Marc-André a une façon spéciale d’écrire les lignes, de raconter des histoires. C’est ça que j’aime de lui vraiment, son côté de folie. » 

Pourquoi étiez-vous intéressé par ce rôle? Ce scénario?« C’est vraiment la folie de Marc-André. C’est fou à dire, mais les comédies de situation, il n’y en a pas beaucoup et c’est difficile à scénariser pour que l’histoire se tienne. Et je trouve que Marc-André a beaucoup de talent là-dedans. Il a beaucoup d’idées. Ici, par exemple, il part d’une idée simple, de trouver une dent dans la saucisse à hot dog, puis à partir d’un petit mensonge, le mensonge grossit, ensuite tous les gens sont pris avec leurs propres mensonges, et ça finit par devenir une situation incontrôlable. Et ça, je trouve que c’est une bonne idée. »  

Vous jouez avec un petit nouveau dans le circuit du cinéma, Éric Salvail, comment s’est déroulé le tournage avec lui, car la plupart de vos scènes se font avec lui? Est-ce que cela vous inquiétait un peu? « Non, parce qu’on avait répété avant. Dès qu’on s’est rencontré le premier jour, ça a collé entre nous. Une chimie s’est vite installée. Et j’ai découvert en Éric, un gars qui n’est pas du tout comme le personnage qu’on voit comme animateur de télévision. Éric, c’est un gars sérieux, à son affaire, très intelligent, drôle comme un singe, un pince-sans-rire extraordinaire. Je sais que la première journée il était complètement paniqué, mais dès le début, je l’ai mis à l’aise. » 

Parlez-moi un peu de votre personnage de Conrad, un des associés de la compagnie de saucisses. « Conrad, c’est un grand parleur petit faiseur. Il parle, mais il n’agit pas. Il envoie les autres à sa place. Et donc, il est toujours pris dans ce fichu bureau. Je trouvais ça intéressant comme idée d’être confiné là, mais en même temps, c’est une difficulté de jouer toujours enfermée.»

 

Vous, qui êtes toujours si occupé, avez-vous d’autres projets en cours que vous pouvez me parler? « Je vais surtout travailler au théâtre dans les prochains mois. Je serai avec la troupe du cirque les 7 doigts de la main, dans la pièce théâtre-cirque, Le murmure du coquelicot au TNM du 17 septembre au 12 octobre 2013, puis ensuite en tournée. Et aussi en janvier on part en tournée avec la pièce Marius et Fanny (du Rideau Vert) et on sera à Québec le 16 mars pour la présenter.» 

Entrevue avec Éric Salvail
Entrevue avec Éric Salvail

Eric Salvail (Richard) 

Dans ce film, tu dois jouer petit, parler moins fort, être moins expressif, plus introverti et surtout garder toujours ton sérieux. Donc, tout l’opposé du Éric qu’on connaît. Comment as-tu réussi ce tour de force? car ça marche, j’ai oublié que tu étais Éric Salvail, à plusieurs moments. « J’ai travaillé très fort. Car tu le sais quand j’anime en télé, c’est pour public en studio, alors je parle plus fort (j’essaie de corriger ça un peu). Mais au cinéma, on est cadré très près et comme je suis un extraverti, j’ai les baguettes en l’air, je fais des mouvements, je dois me restreindre. En cinéma,  il faut jouer plus petit. Donc, Marc-André m’a très bien dirigé pour m’apprendre à jouer plus petit et je me suis fait coacher par Louise Laparé, une femme extraordinaire. Et j’ai aimé ça me faire diriger. On n’a pas ça en télé. » 

Et en plus de jouer pour la première fois, c’est majoritairement avec Rémy Girard qui est une grosse pointure en matière d’expérience de jeu, que vous deviez jouer ? Étiez-vous intimidé? «Absolument. Je me souviens de la première journée, j’étais complètement terrorisé en m’en venant. C’est pour cela que je me suis hyper préparé. Je me disais qu’au moins, s’ils attendaient après moi, ce ne serait pas parce que je ne sais pas mes textes. Au moins je vais être prêt. Et Rémy, même si je l’ai rencontré dans mes émissions, je ne le connaissais pas vraiment. Même chose pour Paul Doucet. Et cela a été des rencontres exceptionnelles. C’est vrai qu’on dit toujours ça, qu’on est comme une famille pendant le tournage. Mais le cinéma provoque ça, de par les heures d’attente qu’on a dans une journée, on en profite pour tisser des liens et jaser de nos vies. Et je dois dire que j’ai apprécié beaucoup la générosité de Rémy et Paul durant le tournage. Quand tu fais des scènes et que c’est rendu à tes gros plans, les autres acteurs n’ont pas besoin d’être là, mais Rémy restait et me donnait la réplique en arrière de la troisième caméra. Et j’appréciais ça. Ça m’aidait beaucoup. »  

Éric Salvail
Éric Salvail

Et le film l’avez-vous vu? Vous êtes-vous vu sur grand écran? «Je n’ai pas vu le résultat final encore. J’ai vu des portions du film pendant le montage de Marc-André. Par contre, j’ai vu le film Louis Cyr la semaine passée, dans une salle pleine et juste avant le film, la bande-annonce de Hot-dog était présentée et je me suis vu pour la première fois sur grand écran. C’est un choc! Mais là, je vais le voir ce soir en grande première à Québec. » 

Maintenant que vous avez essayé l’animation, le jeu, l’humour, qu’avez-vous comme autre défi que vous voulez vous lancer? « Là, c’est sûr, le prochain défi c’est le talk-show de fin de soirée à V., Car en plus, il y a un changement de diffuseur et toute l’adaptation que ça nécessite. Également, je me suis parti une nouvelle compagnie de production Salvail & Co qui va produire l’émission (avant j’avais 321 productions qui produisait les autres émissions). Donc, cela m’occupe beaucoup de monter la nouvelle équipe. Et dès lundi, les équipes commencent à entrer et je dois y mettre beaucoup de mon temps. Mais c’est sûr qu’éventuellement, j’aimerais bien rejouer au cinéma. J’ai besoin de défi dans la vie. Je n’ai pas de vice comme la boisson, la drogue, l’alcool, le jeu compulsif. Mon adrénaline, je vais la chercher dans les nouveaux défis, lorsque je me mets sur la corde raide. Alors je suis servi ces temps-ci. » 

Pierre-François Legendre
Pierre-François Legendre

Pierre-François Legendre (François Pigeon) 

Qu’est-ce qui vous plaisait dans ce rôle? Ou ce scénario? «Tout d’abord, j’aime beaucoup ces genres de comédies de situation, lorsqu’on voit les gens qui s’enlisent dans leurs problèmes. Cela me fait beaucoup rire. Ensuite, mon personnage, je l’adore. Cela ne va pas super bien dans sa vie. Rien de bien glorieux. Il aime sa femme et il aimerait lui offrir autre chose de mieux. Et aussi, j’aime l’idée qu’au départ mon personnage est une bonne personne avec des valeurs qui l’empêche de profiter de la situation… jusqu’à ce qu’on réussisse par de l’argent à lui faire changer d’avis et à jeter ses principes par-dessus bord.» 

Si cela vous arrivait de trouver une dent dans une saucisse ou autre aliment, que feriez-vous? Y avez-vous pensé? «Bien sûr que j’y ai pensé. Et j’en suis venu à la conclusion que je ne ferais pas la gaffe de faire monter les enchères. C’est sûr que si cela m’arrivait, je trouverais cela assez dégueulasse. Cela me couperait l’envie de manger des saucisses pour le reste de mes jours. Mais je le dirais à la compagnie. Et si on m’offrait un petit 25,000 $ pour dénoncer le tout dans les journaux, j’aurais sûrement été tenté de le faire, mais je n’aurais pas essayé de faire chanter les autres. »

C’était votre 2e film avec Marc-André (vous aviez joué dans Bluff aussi). Comment est-ce de travailler avec lui? «Travailler avec Marc-André, c’est quelque chose de militaire. Mais pas dans le mauvais sens, plutôt dans le style go-go-go, on avance, on veut finir dans les temps notre journée. Donc, pour cela, il faut qu’il soit super préparé. Et pour nous donner le ton en comédie, Marc-André est là pour bien nous diriger et s’assurer qu’on ne joue pas trop gros, qu’on n’en fait pas trop. Il était très précis dans ses demandes au niveau du jeu. J’ai trouvé que c’était un bon défi. Il voulait, pour moi, que ça se passe beaucoup dans l’œil. Et comme il sait ce qu’il fait et ce qu’il veut, tu lui fais confiance. C’est certain qu’en comédie on peut être porté à en mettre un peu plus et dans ce cas-ci, vu que son histoire est abracadabrante, il faut que le ton du jeu soit plus bas, moins accentué. »  

Avez-vous d’autres projets en cours que vous pouvez me parler? « Je commence les répétitions en septembre pour une pièce de théâtre que je vais jouer chez Duceppe, à Montréal. Et je débute ma 10e année à VRAK TV, dans l’émission Il était une fois dans le trouble. Cela me donne un lien privilégié avec les jeunes et j’adore cela.  » 

Marc-André Lavoie
Marc-André Lavoie

MArc-André Lavoie (réalisateur)  

Rémy Girard est-il ton acteur fétiche? Il a joué dans tous tes films…«C’est drôle, car Rémy a tourné deux jours dans Bluff, une demi-journée dans Y’en aura pas de facile et 4 ou 5 journées dans ce film-ci. Donc, ce n’est pas tant que cela en fait. Pour moi Rémy Girard c’est comme un gâteau au fromage. Tu le mets dans le frigo et tous les soirs tu en manges une petite bouchée. Et Rémy, il sera dans mon prochain film (Monsieur le Maire), mais cette fois-ci, ce sera un rôle principal. Et ce sera un film sur Québec.» 

Comment as-tu choisi ton casting et pourquoi? «Paul Doucet d’abord, c’est un comédien que j’ai trouvé très bon. Et quand j’ai commencé à écrire Hot dog, j’entendais la voix de Paul et je le voyais comme personnage principal. Je l’ai alors rencontré rapidement pour savoir s’il voulait le faire. Et il a adoré ça. Ensuite, c’est Éric Salvail qui a embarqué dans l’aventure. J’avais environ la moitié du scénario d’écrit lorsque je suis allée à Saint-Jérôme et Éric était là pour faire une présentation. Et je le connais de la télé comme tout le monde, mais dans la vraie vie, c’est aussi un homme d’affaires, un entrepreneur et il a un tout autre registre plus sérieux et calme dans la vie. Et c’est l’homme que j’ai vu qui m’a intéressé. Même s’il avait été postier je lui aurais offert le rôle quand même. Car, tout à coup, en le voyant, j’ai su que c’était lui mon personnage de Richard. Quand je lui ai offert le rôle, il pensait que c’était surprise-surprise et que je le niaisais. Et même si plusieurs personnes ont douté de mon choix (dont certaines personnes qui financent le film),  moi, j’étais sûr à 100% qu’il livrerait la marchandise et je dois dire maintenant qu’il l’a fait au-dessus de mes attentes. Il est exactement le personnage que j’avais imaginé. »

Vous avez une chanson spécialement pour le film. Comment est venue cette idée de chanson et de collaboration avec MACO  (qui fait un malheur cet été avec son hit Tout le monde deboutte)? «Je suis très chanceux, car Maco, m’avait fait une chanson pour le film Y’en aura pas de facile et elle s’était classée dans le top 20 des chansons les plus jouées. Et là, on s’est assis ensemble à nouveau et il a vu le film et a trouvé cela assez le fun pour décider de créer la chanson hot-dog pour mon film… Tu sais, ça coute cher de mettre de la musique sur un film, surtout quand on doit payer les droits d’auteurs de chansons connues, comme celles d’Elvis Presley. Cela peut facilement revenir à 200,000 $ pour une chanson. Et bien, on en a une chanson d’Elvis dans le film, lorsque Philippe met la dent dans la viande, on l’entend. Et on est chanceux, car c’est une chanson qui n’a jamais joué dans aucun film. Et le manager qui doit nous accorder les droits a trouvé l’idée le fun de faire un film sur les hot-dogs et de prendre cette chanson, qu’il a accepté de nous vendre les droits pour 19,000 $ seulement. Et concernant la musique aussi, j’ai été très chanceux de pouvoir avoir une partie de l’orchestre métropolitain pour enregistrer les arrangements musicaux, au lieu d’être sur des ordinateurs. J’avais de vrais instruments. Je trouve que Frédéric Bégin  a fait une bonne job à la bande-sonore. (Il l’a fait aussi pour Y’en aura pas de facile).» La pièce-titre du film est une création de Patrick Joseph aux textes et de Mathieu Lafontaine à la musique. 

On peut donc penser que de film en film, cela devient plus facile pour vous de réaliser vos films comme vous les voulez ? « C’est sûr qu’avec Bluff, ça m’a coûté de l’argent. Avec Y’en aura pas de facile, cela ne m’a rien coûté et là, avec Hot-Dog, on a eu un salaire. Donc, on avance. Mais aussi, je fais des scénarios qui se passent beaucoup à travers les personnages. J’ai été influencé par Tarantino (Pulp fiction) avec des conversations de cuisine. Il ne faut pas se le cacher, des films d’action au Québec c’est difficile, avec le budget qu’on a, à comparer aux États-Unis. On ne peut pas faire des IRON MAN 3. Nos gros films québécois demeurent des petits films à l’échelle internationale. de petits films indépendants aux États-Unis. Mais là où on tire notre épingle du jeu, c’est qu’on se force dans le scénario et on cherche à y mettre une touche d’originalité. Tu vois, j’ai commencé à écrire ce film avec 1 million de budgets et je savais bien qu’à la fin je n’aurais pas 10 millions pour le tourner. Mais quand même, il y a eu 27 locations, des scènes extérieures, des scènes d’actions, scène de kidnapping et de revolver. À comparer à mes deux autres films, ça se déplace pas mal plus. Mais aussi, à certains moments, c’est un choix que de laisser enfermé Conrad et Richard (les deux associés) dans leur bureau. J’ai même choisi une location où les murs étaient amovibles. C’était sur une scène de théâtre, dans une école, sur laquelle j’ai placé les murs à la verticale, de manière à vraiment écraser l’image pour démontrer combien ils sont pognés à ne pas savoir quoi faire entre les 4 murs de leur bureau, sans fenêtre, avec des photos de ses saucisses sur le mur. Ça ajoute à l’atmosphère claustrophobe.  » 

 

Esther Long
Esther Long

Esther Long (Productrice)

Je sais que Marc-André a écrit ce scénario en un mois à peine (le premier jet) et à partir d’un fait divers. Mais où trouve-t-il toutes ces idées originales pour la suite des quiproquos? «Effectivement, c’est cocasse, c’est en déjeunant au resto un matin que j’ai lu un fait divers concernant un couple en Europe qui avait trouvé une dent dans un paquet de saucisses. Et ce que Marc-André aimait dans cette histoire c’est que le couple n’avait pas poursuivi la compagnie. Il aimait savoir que ce couple de bons samaritains n’avait pas voulu faire une passe d’argent avec ça. Donc, cela a été l’idée de départ. Ensuite, s’est rattachée à l’histoire, la gang de la mafia, dont l’idée lui est venue en mangeant dans un restaurant italien. Ensuite, Marc-André imbrique tout cela ensemble, y trouve un fil conducteur et voilà !» 

Est-ce plus facile de vendre un film pour le financement aux institutions lorsqu’on a déjà deux films à succès derrière la cravate? «J’imagine que oui un peu, car on a déjà fait nos preuves et on a prouvé qu’on peut réussir. Mais il faut dire que Marc-André, il est un bon raconteur d’histoire, mais aussi une de ses forces, qui lui a permis de se rendre jusqu’ici aujourd’hui, avec rien ou presque, c’est qu’il est un bon vendeur. IL est convaincant et t’as le goût d’embarquer dans son histoire quand il t’en parle. Il a cette énergie rassembleuse. » 

Vous avez aussi un partenaire Valentine qui permet d’avoir un rabais pour voir le film et un hot-dog gratuit en échange chez eux. Pourquoi cette collaboration et comment est-elle venue? «On sait que Sodec et Téléfilm n’ont pas nécessairement autant d’argent qu’on aimerait pour les films. Alors, nous, on a décidé d’aller chercher de l’argent ailleurs aussi, au privé et on s’associe à des partenaires pour nos films. Dans Y’en aura pas de facile, on avait Loto-Québec et le réseau contact, ainsi que transcontinental et cela cadrait totalement avec ce qui se passe dans le film. C’est sûr que ce sont des montants moindres, mais en additionnant tous les montants, on a un plus gros budget. Donc, on récidive avec ce film. On travaille en partenariat avec ZAD production et commandite, et ils nous mettent en lien avec les partenaires possibles. Donc, pour Hot Dog, on a approché le restaurant Valentine et ils ont eu l’audace d’embarquer dans notre projet. Eux, ils voyaient l’opportunité d’associer leur marque à un prestige qui est un film québécois au cinéma. C’est la première fois qu’ils font ça. Et pour nous, ça nous donne de la visibilité, dans 105 points de vente au Québec. » 

Est-ce qu’on est les premiers à voir le film ce soir? Ou bien si d’autres groupes l’ont vu déjà? «On a fait un premier visionnement de test avec 250 personnes et les gens ont répondu très fort. Les gens ont beaucoup aimé le film. Et là, il n’y a pas vraiment d’autres comédies cet été, alors je pense qu’on est bien positionné pour la première du 9 aout 2013. » 

Hot-dog, à l'affiche dès le 9 août 2013
Hot-dog, à l’affiche dès le 9 août 2013

Acteurs

Paul Doucet

Rémy Girard

Éric Salvail

Daniel Lemire

Pierre-François Legendre

Edith Cochrane

Dino Tavarone

Marc Bélanger

 

Producteur exécutif Pierre BROUSSEAU

Producteurs Esther LONG

Marc-André LAVOIE

Pierre BROUSSEAU

Directeur de la photographie Alexandre BUSSIÈRE

Monteurs Marc-André LAVOIE

Mathieu LEBLANC

Costumière Marie-Ève VENNE

Décoratrice Anette BELLEY

Compositeur musical Frédéric BÉGIN

 
ZAD production et commandite

http://www.zadcommunications.com/

 TNM (le murmure du coquelicot)

http://www.tnm.qc.ca/saison-2013-2014/Le-Murmure-du-coquelicot/comedien-Le-Murmure-du-coquelicot.html

 Tournée de Marius et Fanny

http://www.rideauvert.qc.ca/programmation/pieces/marius-et-fanny

Galerie photos https://www.facebook.com/lise.breton.10/media_set?set=a.10151725503234146.1073741960.653439145&type=1

 Crédit photos : Lise Breton photographe