Don Juan, du plaisir pour tous les sens! E Viva Espana!

Don Juan
Don Juan

Cela fera bientôt 10 ans que Félix Gray a créé ce spectacle musical festif et depuis, ses deux têtes d’affiche Jean-François Breau et Marie-Ève Janvier sont passés d’interprètes à couple heureux dans la vie et ils reprennent à nouveau leurs rôles de Don Juan et Maria pour cette nouvelle série de représentations au Grand Théâtre de Québec, du 9 au 18 aout 2013.  

C’est avec beaucoup de fébrilité dans l’air et une salle comble qu’a eu lieu la première de cette série de spectacles, sous le regard de Félix Gray et Gilles Maheu (metteur en scène) venus apprécier la réaction du public de cette nouvelle mouture de ce théâtre musical.

Jean-François Breau, le Don Juan qu'on aime, mais qu'on voudrait bien haïr!
Jean-François Breau, le Don Juan qu’on aime, mais qu’on voudrait bien haïr!

En plus des interprètes principaux qui demeurent les mêmes, on voit également ici le retour d’Étienne Drapeau (Don Carlos), et de Jonathan Roy (Raphaël) dans leurs rôles respectifs. À leur première présence comme interprète, il y a quelques années, on sentait qu’ils avaient du chemin à faire au niveau du jeu, mais cette fois-ci, leur interprétation s’est grandement améliorée. J’ai été grandement étonné par la fougue de Jonathan et son réel talent de chanteur et de combattant à l’épée. Tandis qu’Étienne a su tout de même tirer son épingle du jeu aux côtés de la grande prestance du charmeur de ces dames et nous épater par sa voix puissante surtout dans son interprétation de la pièce l’Homme qui a tout, où il rend hommage à son ami Don Juan. Concernant ce dernier, je suis tenté de citer Don Carlos dans cette chanson : « Je devrais le haïr, mais je l’aime ». Jean-François Breau maitrise à perfection son rôle du Don Juan, fier séducteur libertin, sans remords, ni pitié, avec son charme fou faisant tomber toutes les femmes à ses pieds… et le public également. Avec sa perruque et son semblant de lignes de barbe au menton, on peut dire qu’il est méconnaissable. On oublie rapidement que c’est Jean-François devant nous, mais on est plutôt subjugué par son personnage et sa voix envoutante. En plus, il est criant d’émotions vives à plusieurs moments du spectacle. Son amour pour Maria, sa jalousie qui s’en suit, et surtout, sa lente agonie où il meurt d’amour pour sa dulcinée! Wow! Quel jeu théâtral magnifique, tout en chantant, il faut le faire!

Pour ce qui est de Marie-Ève Janvier, sa voix s’agence bien à celle de son amoureux. L’un des moments les plus forts est sans aucun doute celui où ils chantent en duo la sublime pièce populaire « Changer ». Cependant, à aucun moment je n’ai pu oublier que j’étais en présence de Marie-Ève Janvier. Est-ce parce que son look n’était pas beaucoup modifié? Ou tout simplement, car Maria et Marie-Ève se ressemblent? On doit dire tout de même que ce couple de tourtereaux était bien assorti et on les sentait vraiment amoureux.

Pour les autres interprètes, Robert Marien (Don Luis) Cindy Daniel (Elvira), et Rita Tabbakh (Isabel), ils ont donné de superbes performances vocales aussi, et leur jeu théâtral était à point.

Rita Tabbakh (Isabel) et les danseurs, danseuses
Rita Tabbakh (Isabel) et les danseurs, danseuses

Mais, ce qui fait la force de ce spectacle musical, à mon avis, ce sont les époustouflants danseurs (es) de flamenco et leurs chorégraphies festives, avec claquettes, castagnettes, éventails, et des costumes colorés à souhait, donnant ainsi l’impression de se retrouver dans l’ambiance chaude et envoutante de l’Espagne. Dans les moments forts de la première partie, on retrouve les pièces Les fleurs du mal, Du plaisir et Vivir qui se passent dans un chaleureux cabaret espagnol où se mêlent jeu de séduction, rythmes endiablés et pas de danse langoureux des gitans et gitanes, dont les robes virevoltes et les talons donnent la cadence. En plus, avec trois musiciens sur scènes, avec leurs guitares et leur tamtam, cela ajoute à l’ambiance de fête, si bien que des tollés d’applaudissements se sont déclenchés à la fin de ces numéros.

Je dois parler aussi de la mise en scène sublime de Gilles Maheu. Avec un plancher tournant à l’occasion, on a eu droit à un moment fantastique avec la pièce Seul, où Don Juan, au centre de la plate-forme mouvante, est entouré des 6 autres interprètes, qui tournent au rythme du plancher et qui se retrouvent sous les projecteurs à tour de rôle pour chanter et le tout se termine par des harmonies exceptionnelles! De plus, l’utilisation de deux paliers, avec escaliers, et plate-forme qui se déplace, a permis beaucoup d’espace de jeu, de déplacements stratégiques et de pas de danse forts ingénieux. L’éclairage a grandement aidé aussi à crée des ambiances, à mettre le focus aux bons endroits, mais c’est lors de l’orage, créé par les jeux de lumière, que l’on a pu grandement apprécier ces effets. L’utilisation aussi des sculptures de chevaux mécaniques, surtout pour la pièce Le sang des soldats chanté par Jonathan Roy, en fait également un moment très fort du spectacle. Les chorégraphies des soldats sur les chevaux, pendant que le plancher pivote sur lui-même et que Raphaël raconte sa guerre à sa dulcinée dans sa lettre. Wow! Quel moment magique pour terminer le premier acte! Finalement, l’utilisation d’un drap rouge qui tombe, lorsque Don Juan est atteint de l’épée de Raphaël, pour symboliser son sang qui se répand, voilà un éclair de génie de mise en scène! Bravo!

Combat à l'épée!
Combat à l’épée!

La salle Louis-Fréchette est l’endroit par excellence pour présenter un tel spectacle. Avec une scène immense, qui est utilisé sur deux paliers constamment et où les chanteurs et danseurs évoluent avec passion, les meilleures places dans la salle sont assurément celles des corbeilles, des mezzanines et du balcon, ou du moins à mi-chemin dans le parterre. Ayant surélevé la scène de plusieurs pouces, et avec plusieurs effets de fumées aux abords de la scène, il était préférable de ne pas se trouver dans les premières rangées.

Je pourrais en parler encore longtemps de ces moments forts, de ces chorégraphies sublimes, de ces costumes forts bien détaillés et tous en contrastes (gitans et soldats), mais je pense qu’il est préférable que vous voyez par vous-même ce magnifique spectacle musical, qui n’est présenté que 10 jours seulement à Québec!

Distribution :
Robert Marien (Don Luis).
Rita Tabbakh (Isabel)
Étienne Drapeau (Don Carlos)
 Cindy Daniel (Elvira),
Jonathan Roy (Raphaël)
Marie-Ève Janvier (Maria)
Jean-François Breau (Don Juan)

DON JUAN de retour exclusivement à Québec!

Du 9 au 18 août 2013 / Grand Théâtre de Québec

BILLETS EN VENTE LE SAMEDI 2 MARS À MIDI

Billets en vente aux guichets du Grand Théâtre de Québec
Par téléphone: 418 643-8131 ou 1 877 643-8131
Commandez en ligne: www.evenko.ca ou www.billetech.com

Billet : de 74 $ à 106 $  (taxes et frais de service inclus)
Chorégraphies : Angel Rojas et Carlos Rodriguez
Scénographie : Guillaume Lord
Éclairages : Axel Morgenthaler
Costumes : le regretté Georges Lévesque et Michèle Hamel

Don Juan

Les 10, 11, 17 et 18 août 2013 à 14 h Les 9, 10, 14, 15, 16 et 17 août 2013 à 20 h

Salle : Salle Louis-Fréchette

Prix des billets : de 76 $ à 161,50 $* taxes et frais de service inclus. Frais variables selon le mode d’achat.

Crédit photo : Daniel Bouchard