Alain Lefèvre fait revivre André Mathieu au Carnegie Hall (NY) le 10 décembre 2013

Alain Lefevre
Alain Lefevre

Le 10 décembre 2013 au légendaire Carnegie Hall de New York, le pianiste québécois Alain Lefèvre se joindra à l’Ochestra of St. Luke’s, dirigé par JoAnn Falletta, pour faire revivre deux œuvres oubliées du compositeur et musicien André Mathieu, surnommé le « Mozart du Canada ». Cette soirée à caractère historique proposera la première new yorkaise du Concerto No. 4 ainsi qu’une première interprétation duConcertino No. 2 au Carnegie Hall en 70 ans.

Alain Lefèvre est un des plus ardents promoteurs de l’œuvre d’André Mathieu, ayant été touché, dès une première écoute à l’âge de 15 ans, par « la beauté étrange, empreinte de mélancolie » de sa musique. « Je ne cherchais pas André Mathieu; c’est plutôt son œuvre qui m’a trouvé… c’est le fruit du destin, explique Alain Lefèvre. Dès le premier instant, Mathieu a imprégné ma mémoire musicale. J’ai toujours été sensible à son appel à l’aide, à sa détresse, à ses blessures… à tout ce qui ponctue le destin tragique des génies maudits », dit Lefèvre, évoquant la courte vie de Mathieu, marquée par l’alcoolisme et la dépression.

Ne disposant que d’un enregistrement phonographique lui ayant été remis par un ami d’André Mathieu, Alain Lefèvre, accompagné du compositeur et orchestrateur Gilles Bellemare, a entièrement retranscrit la partition du Concerto No. 4. On pourra ainsi l’entendre, pour une première fois dans l’histoire récente, au concert du 10 décembre. Également inscrit au programme, le Concertino No. 2 est l’un des premiers et plus grands succès de Mathieu à titre de compositeur. L’œuvre primée au « Young Composers Contest » a été interprétée au Carnegie Hall en 1942 par le New York Philharmonic et André Mathieu à titre de soliste. Ce dernier est d’ailleurs revenu présenter le Concertino No. 2 en 1943 lors de ce qui allait être son dernier concert au Carnegie Hall. 70 ans plus tard, l’œuvre revient sous les projecteurs de ce lieu mythique, portée par un de ses plus brillants ambassadeurs.

S’inspirant de Debussy, Ravel, Stravinsky et Rachmaninov, André Mathieu combinait avec brio sensualité, précision, virtuosité et une nostalgie propre au romantisme. Son talent très précoce (il compose dès l’âge de 4 ans et donne son premier récital à 6 ans) et son décès prématuré, à l’âge de 39 ans, font écho à la vie de Mozart – similitudes qu’a d’ailleurs soulignées le critique Émile Vuillermoz, qualifiant Mathieu de « petit Mozart canadien » à la suite d’un concert donné à Paris en 1939.

Ces parallèles seront évoqués le 10 décembre prochain par la présentation, en ouverture, de la Symphonie no. 36 « Linz » de Mozart, composée huit ans avant sa mort, en 1783. Tout comme André Mathieu, Mozart a vécu de dernières années difficiles. Endetté pendant toute la décennie précédant sa mort, il a néanmoins composé certaines de ses œuvres les plus marquantes au cours de cette période. « Linz » met en lumière la force du matériau thématique ainsi que le génie d’un compositeur qui, s’il n’a pas été reconnu à l’époque, est aujourd’hui célébré à sa juste valeur.

Détails
CARNEGIE HALL
Auditorium Stern/ Scène Perelman

Mardi 10 décembre 2013, 20 h

Falletta & Lefèvre

PROGRAMME
MOZART Symphonie No. 36 en ut majeur, K. 425 “Linz”
MATHIEU Concertino No. 2 pour piano et orchestre, Op. 13
MATHIEU Concerto No. 4 en mi mineur pour piano et orchestre

AVEC
Alain Lefèvre, piano
JoAnn Falletta, chef d’orchestre
Orchestra of St. Luke’s

Billets (7,50 $ US – 85 $ US) en vente au (212) 247-7800 ou au CarnegieHall.org

À propos d’Alain Lefèvre

Applaudi par la critique en tant que “héros” (Los Angeles Times), “pianiste spectaculaire” (Fanfare), et “virtuose foudroyant” (The Washington Post), le pianiste et compositeur canadien Alain Lefèvre mène une brillante carrière internationale. Lauréat d’un prix JUNO, il a notamment été soliste invité du Royal Philharmonic Orchestra de Londres, du China Philharmonic, du Guangzhou Symphony, du Malaysian Philharmonic de Kuala Lumpur, de la SWR de Stuttgart, de l’Orchestre Symphonique de Hambourg, de l’Orchestre Symphonique de Nuremberg, de l’Orchestre Symphonique de Wuppertal, du Detroit Symphony, du National Symphony à Washington, du Houston Symphony, du Pacific Symphony, du Tucson Symphony et du Long Beach Symphony aux États-Unis, de l’Orchestre Symphonique de Montréal, de l’Orchestre Symphonique de Québec, du Toronto Symphony, de la Philharmonie de Lorraine, de l’Orchestre Symphonique National de Mexico, de l’Orchestre Philharmonique de Buenos Aires, et des Virtuoses de Moscou. Il a collaboré avec les plus grands chefs d’orchestre contemporains, notamment avec Matthias Bamert, Franz-Paul Decker, Charles Dutoit, Christoph Eschenbach, JoAnn Falletta, Claus Peter Flor, Lawrence Foster, James Conlon, Bernhard Klee, Kent Nagano, Yannick Nézet-Séguin, Jukka-Pekka Saraste, Vladimir Spivakov et Long Yu. Alain Lefèvre a agi à titre de directeur musical, compositeur et pianiste pour L’Enfant prodige (2010), un long-métrage sur la vie d’André Mathieu. Récemment, son enregistrement d’œuvres de Rachmaninov et Scriabine, en compagnie de l’Orchestre symphonique de Montréal, a fait partie du « choix de la rédaction » du magazine Gramophone.

Pour plus d’information : www.alainlefevre.com


À propos de JoAnn Falletta

JoAnn Falletta est reconnue à l’échelle internationale pour sa passion pour la musique, son leadership incontesté et son rôle pour l’avancement de la musique symphonique aux États-Unis. Sa fougue et son exubérance sur le podium impressionnent, comme en témoigne le Washington Post : « Comme Toscanini, elle maîtrise parfaitement l’ensemble; comme Walter, elle module affectueusement les voix intérieures de chacun; ceci en plus d’avoir le sens du spectacle de Stokowski et une frénésie contrôlée digne de Bernstein. » Désignée par le New York Times comme « l’un des plus grands chefs d’orchestre de sa génération », madame Falletta est également directrice musicale du Buffalo Philharmonic Orchestra et du Virginia Symphony Orchestra; chef d’orchestre principale de l’Ulster Orchestra à Belfast, en Irlande du Nord; et principale chef d’orchestre invitée pour la Pheonix Symphony et le Brevard Music Center. Madame Falletta est également invitée à diriger plusieurs des plus grands ensembles au monde dont, prochainement, les orchestres symphoniques de Varsovie, Détroit, Phoenix, Cracovie, Puerto Rico et Hawaii. Également à venir, des premières auprès de l’Orchestre symphonique de Göteborg, le Stuttgart Philharmonic, l’Orchestre philharmonique de Belgrade, l’Orquestra Filarmônica de Minas Gerais et l’Orchestra of St. Luke’s.

Madame Falletta a remporté plusieurs concours et reçu plusieurs distinctions prestigieuses dont le Seaver/National Endowment for the Arts Conductors Award; les prix Stokowski, Toscanini, Ditson et Bruno Walter pour la direction d’orchestre; et l’American Orchestras’ John S. Edwards Award. Au cours de sa carrière, madame Falletta a présenté plus de 500 œuvres de compositeurs américains, dont plus de 110 en première mondiale. Célébrée à titre d’« âme dirigeante pour la musique de notre époque », elle est récipiendaire de plus de 11 prix de l’ASCAP. Madame Falletta siège au National Council on the Arts aux États-Unis.

Pour plus d’information : www.joannfalletta.com.

À propos de l’Orchestra of St. Luke’s

L’Or­chestra of St. Luke’s (OSL) est l’un des orchestres les plus polyvalents aux États-Unis, collaborant avec les artistes les plus en vue de la planète et présentant plus de 70 concerts à tous les ans – dont « The Carnegie Hall Orchestra Series », les « Chamber Music Series » à la Morgan Library & Museum et au Brooklyn Museum ainsi qu’une résidence estivale au Caramoor Music Festival. L’OSL a commandé plus de 50 œuvres originales et présenté plus de 150 premières à l’échelle mondiale, nationale ou new-yorkaise. Ses performances ont fait l’objet de plus de 90 enregistrements, ceux-ci se retrouvant notamment sur 4 albums récipiendaires d’un prix Grammy et sur sept albums parus sous l’étiquette de l’orchestre, St. Luke’s Collection. Le chef principal de l’OSL est Pablo Heras-Casado.

Pour plus d’information : www.oslmusic.org

 photo: courtoisie