Le 7 novembre, salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec : c’est avec le sourire fébrile que Stéphane Laforest, le chef invité de l’Orchestre symphonique de Québec, prend le micro et annonce, entre quelques blagues, l’entrée de Patrick Watson et son band sur la scène. Des notes de piano vibrantes dans le noir donnent le coup d’envoi à la programmation de l’OSQ de la série Coups de foudre présentée par Hydro-Québec. Cette série de concerts vise la démocratisation de la musique classique et les artisans espèrent présenter l’OSQ sous un jour nouveau en métissant le public. « Il n’y a pas d’âge pour la bonne musique! », lance Laforest. Une alliance entre Patrick Watson et le classique? Il y a de quoi en convertir plus d’un!
Patrick Watson et son groupe éponyme ont lancé leur premier album en 2003 et ont une popularité grandissante depuis ce temps, grâce, entre autres, à leur performance dans plusieurs premières parties de groupes de renom. Aussi, leur participation au Festival d’été de Québec, au festival Osheaga de Montréal et leurs nombreuses collaborations artistiques ont permis à Patrick Watson de conquérir le cœur de plusieurs amoureux de la musique. Le groupe a concrétisé tous ses efforts, en 2013, au dernier Gala de l’ADISQ, en se méritant le Félix pour l’artiste s’étant le plus illustré hors Québec.
La musique de Patrick Watson berce et envoûte le public, sans être planante ni nostalgique. Sa voix de fausset unique l’accompagne parfaitement au piano. Ses musiciens, comme sa «gang de chums» qui jamment, et son allure timide rappellent la naïveté d’un petit garçon qui joue. Pendant le spectacle, il laisse échapper plusieurs légers rires nerveux ou heureux qui ponctuent ses chansons de ces petites choses qui sont importantes… Il mentionne qu’il s’amuse comme un fou et que son rêve de jouer avec un orchestre se réalise. Ce pianiste d’exception annonce après Adventures in Your Own Backyard que Québec est un peu comme sa cour arrière et la remercie d’être aussi accueillante et chaleureuse. La salle, bien comble, est charmée. Il y a plusieurs moments musicaux forts où les cordes s’unissent et la font vibrer. D’autres ou la folie s’en prend aux mains possédées de Watson qui répondent aux staccatos des violons. Par-dessus tout, le chef d’orchestre Stéphane Laforest, complice, qui se prête magnifiquement au jeu, laisse sa place le temps que Watson fasse chanter son public pendant Man Under the Sea. Une attention appréciée de tous!
Quatre ovations, trois rappels plus tard, et malheureusement une heure et quarante minutes seulement après le premier frisson, Patrick Watson quitte la scène, l’air reconnaissant et content. Laissé à lui-même à la suite de toute l’émotion causée par The Great Escape, qui mène à bonne fin le spectacle, le public et son inextinguible avidité de bonne musique sort de la salle, attendri et le sourire aux lèvres, presque amoureux…
Crédit photos : Daniel Bouchard
