Le murmure du Coquelicot à la Salle Albert-Rousseau une pièce poétique et d’une grande beauté

Rémy Girard avec les acrobates représentant son subconscient
Rémy Girard avec les acrobates représentant son subconscient

La Production Les 7 doigts de la main est heureuse de nous présenter en grande première un mélange de cirque et de théâtre avec la pièce  « Le murmure du Coquelicot ».  Une Idée originale et un texte de Sébastien Soldevila mis en scène par Sébastien Soldevila et Shana Carroll.

Ce soir, nous avons assisté à un rendez-vous un peu surréaliste, d’une rencontre entre le cirque et le théâtre. C’est l’histoire d’un comédien (Rémy Girard) qui habituellement avait des rôles de second ordre, qui passe une audition pour jouer le rôle de sa vie. Soudainement, il est emporté par le délire.

Comme en apesanteur, ses réminiscences personnelles, ses incarnations théâtrales, ses regrets inavoués et ses rêves secrets prennent forme, se déploient, créent une autre vie à partir des instants mémorables de sa propre existence. Dans sa tête, trop de personnages, trop de souvenirs enfouis, trop d’allers retours entre la fiction et la réalité. Il se revoit à l’école son secondaire, il revit ses échecs professionnels et amoureux et il ressent l’immense vide qu’a laissé le départ de sa mère.

Dans le rôle de l’acteur catapulté au coeur de cet émerveillement scénique, Rémy Girard, et  la merveilleuse Pascale Montpetit, endossent les rôles de Mr R. et Mme B. (une metteure en scène inébranlable). Ils sont accompagnés de six acrobates accomplis et athlétiques qui brûlent les planches.  Ils sont  flexibles, très en forme et nous en ont mis plein la vue grâce à leurs langages corporels envoûtant nous exprimant leur fragilité.  Les six acrobates incarnent les différents personnages et émotions qui ont ponctué la vie de Raymond Lemieur (Mr R).

On assiste à un mélange de performance autant des corps que des mots. Une belle poésie textuelle souvent en rimes, des chants, de la musique et des acrobaties dansantes. Entre le face à face de Mr R. et Mme B, les acrobates virevoltent vêtus de blanc pour représenter l’imaginaire du délire de Mr R.  On voit des sauts périlleux, des athlètes bravant le danger, ainsi que des trucs astucieux.

Rémy Girard et les acrobates
Rémy Girard, Pascale Montpetit et les acrobates

Comme décor, on y trouve une porte ou deux ou l’on fait entrer les candidats pour l’audition.  Le plancher est relevé comme pour les prouesses de ceux qui font des sauts en skateboard et sert justement aux acrobaties ou pour accrocher des chaises.  Un poteau géant ou de nombreuses fois les acrobates grimpaient jusqu’au bout pour mieux en redescendre et nous faire frissonner de peur croyant à tort qu’ils tombaient.  Il y a également des robes de juges, avocats, procureurs descendus directement du plafond et habillant directement les acrobates en 2 secondes que j’ai trouvé particulièrement efficace et génial.

Mme B (Pascale Montpetit) a très bien résumé la pièce à la fin en montrant à Mr. R (Rémy Girard) les deux portes et en lui signifiant qu’on a toujours le choix dans la vie, soit la porte pour revivre son passé ou l’autre porte pour continuer.

Une excellente pièce d’une heure trente sans entracte qui a valu à tous une ovation bien sentie.

Production : Les 7 Doigts de la Main

Idée originale : Sébastien Soldevila

Texte : Sébastien Soldevila, Michel Vézina

Mise en scène : Sébastien Soldevila, Shana Carroll

Régie, assistance à la mise en scène : Bethzaïda Thomas

Conception acrobatique, entraînement : Jérôme Le Baut

?Scénographie : Olivier Landreville

Costumes : Lucien Bernèche

Eclairages : Eric Champoux

Musique originale, arrangements, vidéo : Nans Bortuzzo

Distribution : Rémy Girard, Pascale Montpetit, Emilie Bonnavaud, Raphael Cruz, Danica Gagnon-Plamondon, Matias Plaul, Suzanne Soler, Samuel Tétreault

www.sallealapbertrousseau.com/

Crédit photos : Yves Renaud