En ce samedi 16 novembre, la grande chanteuse de soul américaine Bettye LaVette s’est produite en la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm. Ce fut une agréable surprise pour tous. En effet, c’est une des rares présences de cette artiste à Québec.
Dès les premières notes, elle s’impose et prend place complètement sur la scène. Esquissant quelques pas de danse rythmés sur ses fins talons aiguilles, la charmante et élégante chanteuse nous situe d’emblée dans son répertoire qui va nous éblouir durant plus d’une heure et trente minutes.
Entourée d’un groupe de quatre excellents musiciens, soit un claviériste, un batteur, un bassiste et un guitariste, elle nous fera apprécier son vaste répertoire qui s’étend sur plusieurs décennies. En effet, madame LaVette a commencé à chanter publiquement à 16 ans et elle a maintenant 70 ans. Et elle ne s’en cache pas. Interprète de chansons de Bob Dylan, Tom Waits, Sly and The Family, James Brown, Neil Young, The Beatles et bien d’autres créateurs américains, elle nous sert ces auteurs avec sa touche tout à fait personnelle. Elle transforme, elle vit, elle transfigure ces chansons. Sa voix est belle mais déchirante et tellement émouvante. Arpentant plusieurs fois la scène de long en large et en étant très expressive, elle nous communique sa passion, ses émotions lors de chaque chanson, toujours bien choisie, jamais banale. Le spectateur est touché, rejoint en son intimité.
Extrêmement musicale, elle a la chance d’avoir un directeur musical et trois autres musiciens qui la complètent parfaitement, même en chant parfois. Et entre eux, la chimie, la connivence est toujours idéale. Parlant musique, dans leur répertoire, il y a des musiques qui rejoignent le blues, le RnB, le jazz, le country et le gospel.
Durant cette heure et trente minutes, sans intermission, elle nous fera vivre, ressentir quantité d’émotions. Sympathiquement bavarde, elle nous parle de sa carrière, elle nous livre quelques anecdotes intéressantes. Et 50 ans de carrière pour une telle artiste aussi forte, aussi prenante, ce n’est pas rien. Mentionnons qu’elle effectue une vaste tournée nord-américaine de spectacles ; tournée ayant été précédée par une tournée en Europe plus tôt cette année. Soulignons aussi qu’en 2009, elle a eu l’honneur de faire partie du concert inaugural en plein air au Lincoln Memorial à Washington lors de la journée d’assermentation du président Obama. De plus, ce dernier lui a demandé de revenir en concert à Washington l’an dernier.
Enfin, mentionnons sa dernière chanson hier soir, faite sans musiciens, a capella. Une immense émotion parcourait la salle. Souhaitons le retour à Québec de cette artiste, de cette grande dame de la chanson américaine, si talentueuse, si intéressante et généreuse. Et le Palais Montcalm est le cadre idéal pour des prestations de ce niveau.
Crédits-photos: courtoisie
