Les moitiés d’Alice de Judith Itzi… un véritable bonbon!

Les moitiés d'Alice
Les moitiés d’Alice

Pour son premier roman, Judith Itzi a choisi de parler d’un sujet qu’elle connait bien, les enfants et plus particulièrement la psychologie des enfants. Ainsi, elle glisse le lecteur dans la peau d’une fillette de 8 ans, à l’esprit vif, le cœur sur la main, une imagination débordante ainsi qu’une naïveté des plus touchantes, qui fait en sorte que nous, lecteurs, tombons littéralement en amour avec cette petite fille combative et lumineuse. 

Résumé

Alice Fillières, huit ans, est dotée d’une imagination débordante et d’un altruisme particulier, qui la pousse à soigner les gens et les animaux blessés autour d’elle. Elle possède également une drôle de manie, celle de ne manger que la moitié de ses repas. Son père, autoritaire, ne comprend pas cette habitude, qu’il attribue à un manque d’attention, alors que sa mère l’envoie consulter des « spéléologues de l’esprit ». Au travers des événements qui parsèment son quotidien, dont son arrivée dans une nouvelle école et la maladie d’Elisabeth, sa meilleure amie, elle tentera de percer les secrets de sa famille et de surmonter diverses épreuves. Avec l’aide de sa tante Astrid, qui ne fait rien comme tout le monde, et d’Alex, un nouvel élève qui fait apparaître des papillons dans son ventre, elle parvient à affronter l’inconnu et le monde avec courage. 

Je dois dire que d’emblée, j’adore découvrir de nouveaux auteurs et encore une fois, je n’ai pas été déçue. Judith Itzi a une plume magique! Elle sait mettre des mots simples, des explications claires et des propos cohérents et inventifs dans la bouche de cette fillette. On croirait aisément que c’est cette narratrice de 8 ans qui nous parle si candidement. Mais surtout, Judith réussit à parler de sujets parfois lourds, comme la dépression, la mort, l’intimidation,  les handicaps et le divorce,  de manière rafraichissante,  avec beaucoup de sensibilité et surtout, sans être moralisateur, et en apportant des solutions intéressantes qui pourraient aider les gens vivant des problématiques semblables. 

On retrouve dans ce livre, de judicieux conseils que la tante Astrid donne à Alice : «… je vais te dévoiler un grand secret. Le bonheur habite dans une boite. Si on ne l’ouvre pas, on ne peut pas être heureux… (Comment on peut l’ouvrir ?)… Le secret c’est de ne jamais te voir comme une victime… Alors utilise l’ouvre-boite le plus souvent possible et surtout en cas de crise de victimite.»

 Un autre conseil de sa chère tante : «Si tu te sens mal à l’aise dans n’importe quelle situation, demande-toi : de quoi as-tu peur, Alice ? Parce que tout revient toujours à la peur. Et si tu connais ta peur, alors tu peux l’affronter.» Ainsi, Alice en conclut que : «Les peurs, c’est comme les bêtes sauvages : il faut les apprivoiser tranquillement et après, elles deviennent nos amies.» 

On a également les interprétations qu’Alice fait de certaines situations de la vie, qui surprennent, et qui sont souvent bien lucides. Par exemple, Alice pense qu’Everett a de la difficulté à attacher ses chaussures, à 12 ans, car elle a lu un rapport de la psychologue qui a écrit «Trouble d’attachement». Aussi, Alice préfère appeler une psychologue, une spy  au lieu d’une psy, car «Je préfère dire spy, parce que, en anglais, ça veut dire espion. Et les psys, ils essaient d’entrer dans notre tête pour connaître les secrets qui sont à l’intérieur» 

Lorsque sa mère se confie à sa fille, «Je ne sais plus qui je suis…» Alice a le raisonnement suivant : «Qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce que papa est parti avec le mode d’emploi ? Son manuel à elle pour savoir qui être ?…- T’en fais pas, maman, tu vas sûrement en trouver un autre. Un mode d’emploi, ça doit bien se trouver. Est-ce que ça se vend quelque part, un livret qui vous dit qui vous êtes ?» 

Ce livre est un baume au cœur. Il nous réconcilie avec la vie, si on est triste. Surtout, il nous fait passer par une belle gamme d’émotions. On passe du rire aux larmes à plus d’une reprise. Que ce soit par la surprise des interprétations d’Alice, ou la fine touche d’humour qu’on retrouve dans ses propos, ou bien ces moments touchants de réconciliation, de force, de courage et d’entraide qui nous fait perler une larme à l’œil, ce livre est un véritable bonbon ! J’adore ! 

Judith Itzi
Judith Itzi

Judith Itzi est née en France et vit au Québec depuis 2004. Psychologue pour enfants et hypnothérapeute, elle travaille depuis de nombreuses années auprès des jeunes et de leur famille. Elle est passionnée par l’être humain et ses mécanismes de guérison. Les Moitiés d’Alice est son premier roman. 

Site internet pour les consultations privées que Judith Itzi offre aux enfants et à leur famille.

http://www.maisoncoloriee.com/ 

 
Sortie en librairie le 15  janvier 2014
Nombre de pages : 184 pages
Prix 24.95$

Éditions Stanké

http://www.editions-stanke.com/ 

Crédit photo de l’auteure Sarah Scott