Mensonges sur Club Illico: sobre et efficace

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Sylvain Marcel, Fanny Mallette et Éric Bruneau

Le réalisateur Sylvain Archambault (Les Lavigueur, Piché: entre ciel et terre), n’a pas lésiné sur le talent dans Mensonges, cette nouvelle télésérie policière produite par Sovimage qui comprend 10 épisodes pour le Groupe TVA présentement sur le service numérique par abonnement Club Illico puis sur addictTV en juin prochain.

L’équipe de détectives maison est composée de Fanny Mallette, Éric Bruneau, Sylvain Marcel et Pierre Verville, une brochette originale et dynamique. La caméra nerveuse de Jérôme Sabourin se pose le plus souvent sur les visages, en gros plan, et raconte en soit beaucoup plus que l’action, mais va chercher les intentions, les émotions vraies ou fausses, les qualités et les défauts, mais aussi les pensées secrètes, les mensonges… Voilà où se trouve le drame, dans les regards, les mimiques de la bouche, la posture des gens soupçonnés….

Les intrigues écrites par Gilles Desjardins (Musée Eden) ne laissent pas les spectateurs très longtemps dans l’ignorance. L’essentiel dans Mensonges n’est pas le résultat mais se trouve plutôt dans tout le processus qui mène à trouver les coupables. Les interrogatoires serrés, les manipulations habiles des détectives avec en tête, Fanny Mallette et Éric Bruneau qui chacun à sa façon crève l’écran.

Chacun des épisodes à une fin mais il est en parallèle intéressant d’avoir un regard sur la vie privée de ces gens qui cherchent et trouvent les criminels. Là non plus on n’est pas dans la vérité totale. Le malaise se sent chez à peu près tout les protagonistes de cette série. On découvre du même élan que les vies des gens sont plus grises qu’ils ne le laissent croire. Même les parfaits…

La façon de scruter les pensées et les agissements de la nature humaine est d’autant plus intéressante qu’il a fallu choisir des acteurs de grand talent pour incarner ces personnages toujours sur le bord de dire ces choses qui ne se disent pas, d’incarner la peur, de réagir quand on est dénoncé par l’autre qui est devant soi. Aux mensonges s’opposent les vérités!

Dès le premier épisode, on est témoin du charme du pétillant Antoine Bertrand, de l’extravagance de Monia Chokri et de la retenue de Catherine Bérubé. Au second épisode, on se réjouit d’apercevoir la tête de Bruno Verdoni, de voir apparaître le rare mais fascinant Gabriel Arcand sans compter cette présence de David Savard.

Cette série toute en sobriété, est à la fois un véritable atelier d’acteurs, une leçon de scénarisation, et un séduisant portrait de la vie. À suivre …