La première édition de la conférence-événement Bientôt sur nos écrans avait lieu les 1er et 2 mai derniers à Montréal. Des centaines de professionnels des médias se sont réunis pour voir, comprendre et échanger sur les dernières tendances et innovations en matière de contenu-écrans.
Pour être à jour en matière de production et de diffusion sur le Web, de vente sur les marchés des plateformes médias, de nouvelles formes de création de contenu (transmédia, branded content, etc.), d’interactions et d’environnements novateurs (2e écran, TV sociale, Smart TV), ou encore de nouvelles avenues de financement (crowdfunding et autres), les participants ont pu profiter de l’expertise de plusieurs intervenants d’envergure internationale dans le cadre de causeries de prestige, de conférences, de présentations ou de panels.
Parmi les experts internationaux présents à cette première édition, mentionnons : Jeff King (White Collar) et Ken Topolsky (Dallas), deux producteurs basés à Hollywood qui sont venus parler de l’avènement de nouveaux joueurs, dont Netflix et Amazon, dans la création de contenus et de leur incidence sur les budgets serrés désormais alloués aux producteurs et aux réalisateurs. Andy Nulman de Just for Laugh est venu discuter de l’offre numérique sur laquelle l’organisation a misé depuis sa fondation, ce qui lui a permis de demeurer dans l’air du temps. Eric Anderson (Samsung Electronic America), Matthias Puschmann (Vast Media) et Mike Daymond (ES3) ont fait la lumière sur le fossé numérique qui sépare les nouvelles générations de leurs aînés. Ainsi, ils ont démontré comment les plus jeunes délaissent la télévision classique et ses chaînes câblées pour se diriger vers les Smart TV et les applications mobiles afin de consommer leurs médias au moment où ils le veulent et sur le support de leur choix. Morgan Bouchet (Orange), Jason Ford (Red Bull Media House), Lorenzo Benedetti (Studio Bagel) et Caitlin Burns (productrice transmédia) ont mis de l’avant l’importance du transmédia, c’est-à-dire l’utilisation de plusieurs plateformes, dans les nouvelles productions télévisuelles afin d’engager le téléspectateur en lui offrant un deuxième écran (téléphones intelligents, tablettes, etc.) pour ajouter de la valeur au contenu diffusé. JC Cangilla (Yahoo!), Patrick White (Huffington Post – AOL), Dave Brown (YouTube) et Enrique Soissa (Dailymotion) en sont venus à la conclusion que tout le monde converge vers le Web, même les grands diffuseurs (télé, cinéma), pour rejoindre un public qui délaisse de plus en plus les médias traditionnels. Ils ont aussi démontré l’importance que jouent les sites de vidéo à la demande, comme YouTube, sur la création de contenus de niche que les grands diffuseurs n’auraient pas les moyens d’aller rejoindre.
Finalement, en marge de la conférence, l’Espace Pitch fut une occasion unique pour les promoteurs de projets (webséries et autres types de contenus novateurs) de présenter et de vendre ceux-ci sur scène à des acheteurs et à des partenaires potentiels. En tout, une quinzaine de projets ont été mis en valeur et, sur le lot, trois ont été sélectionnés pour être à nouveau présentés lors du Défi Pitch, devant un panel d’acheteurs et l’ensemble des participants de l’événement. Le discours d’ouverture fut assuré par Alexandre Taillefer (XPND Capital), célèbre dragon et entrepreneur.
C’est une bonne première édition pour les promoteurs de l’événement qui aurait de bonnes chances de revenir l’an prochain. Plus l’événement gagnera en notoriété, plus on y verra défiler de grands noms de l’industrie que les promoteurs seront à même d’attirer dans la métropole. Par ailleurs, il serait intéressant que les organisateurs revoient le mode des présentations, qui ont surtout été faites sous forme de panels de trois, voire de quatre personnes, ce qui laissait peu de temps de parole à certains d’entre eux. Pour les futures éditions, il serait souhaitable que l’on pense à donner plus de place aux gros noms en les programmant séparément des autres présentateurs. Somme toute, cette toute première édition de la conférence-événement Bientôt sur nos écrans mérite d’être saluée, en espérant qu’elle devienne une tradition printanière dans l’univers numérique montréalais.
