Fractures du dimanche

  Le 4 mai 2010

 

 

La vie adulte ne servirait-elle qu’à essayer de se réconcilier avec l’enfance? Une grande partie de la vie ne se réduirait-elle qu’à essayer de réparer les fractures de la vie? Les nombreuses fractures. Voulues et non voulues. Des « ruptures-fractures » émotives bien sûr. Michel Ouellettenous présente des personnages qui se sont vus amputés d’une relation personnelle intense : mère, père, frère, sœur, enfant voire même d’une inconnue. Multiple fractures. Fractures du dimanche et une espèce de roman en six actes, mis en scène par on ne sait pas toujours par qui mais dont les mises en situation et la présentation des décors ne laissent aucun doute sur la psyché des personnages. Il est cependant étrange qu’un professeur de niveau universitaire reprenne le mythe d’Adam et Ève pour présenter le début de l’espèce humaine. Mais peut-il en être autrement quand le personnage principal dit en toute candeur « Je fuis toujours. Je voudrais échapper à quelque chose, ce quelque chose qui cherche à m’enfermer dans une définition ». Mieux vaut le mythe que la science. Surtout en littérature dramatique. D’ailleurs qui raconte? « Est-ce moi qui parle ou suis-je le porte-parole d’un auteur dramatique en manque d’imagination? »

Un ancien dramaturge, maintenant professeur à l’université, épie sa voisine dans l’appartement d’en face. Il ne perçoit que des fragments de sa réalité. Elle est artiste-peintre. Au fil des mois, ses tableaux changent. Dans l’appartement, la femme tourmentée sombre, fuit, s’enfuit, puis s’engage dans une quête pour retrouver sa mère. Pendant ce temps, le professeur a engagé une femme et ses fils pour reconstruire une maison d’été sur le bord d’une rivière. Trois histoires, trois mondes qui s’entrecroisent sur trois modes narratifs différents, qui vacillent entre le théâtre et le roman à la recherche d’un espace-temps fragmenté comme des milliers de points de couleurs sur une toile.

Un roman  à la structure peu ordinaire, au contenu fort intéressant et à l’écriture éblouissante.

 

 

Michel Ouellette a terminé son doctorat en lettres françaises à l’Université d’Ottawa. Né à Smooth Rock Falls, dans le nord de l’Ontario, il vit maintenant à Gatineau au Québec. Se consacrant à l’écriture dramatique depuis vingt-cinq ans, il est l’auteur d’une trentaine de pièces de théâtre, dont une dizaine ont été publiées aux Éditions du Nordir ou chez Prise de Parole. En 1994, il a remporté le Prix littéraire du Gouverneur général pour sa pièce French Town, en 1995, le Prix du Consulat général de France à Toronto « pour la contribution de son œuvre à la littérature ontarienne de langue française » et, en 2003, le Prix Trillium pour sa pièce Le testament du couturier, traduite en anglais par Maureen Labonté (The Tailor’s Will). La traduction espagnole (El testamento del sastre) de Vicente Carlos a été produite à Barcelone et à Buenos Aires. Au fil des ans, Michel Ouellette a participé à des résidences d’auteurs au Québec et à l’étranger.

Prix suggéré : 16.95  $
150 pages

www.pdp.recf.ca