Quand le blanc fait une vague : Le 4e Dîner en blanc à Québec

Préparation du festin
Préparation du festin

On s’y préparait longtemps à l’avance : robe blanche, escarpins blancs, sac à main blanc, chapeau blanc pour les femmes. Pour les hommes, le blanc aussi, pour pantalon, chemise, veston, cravate ou nœud de papillon, chapeau, chaussures. Nappe et serviettes. Assiettes et verres. Le plus difficile à trouver, un panier à pique-nique de préférence blanc; mais dans ce cas, les organisateurs se sont montrés un peu plus compréhensifs : les paniers en osier couleur nature sont acceptés!

La 4e édition du Dîner en blanc à Québec peut donc commencer. Mais Dame Nature a décidé d’y ajouter un peu de tension, un peu de divertissement, en déversant, la veille, des quantités incommensurables d’eau sur la ville. Il y a une grande inconnue aux dîners en blanc : où va se dérouler l’événement? Le lieu est tenu secret jusqu’au dernier moment et c’est seulement dans les autobus qui amènent les convives vers le lieu choisi que le mystère est percé. Cette fois-ci, une autre inconnue s’est ajoutée, un peu plus angoissante celle-là. Cessera-t-il enfin de pleuvoir? Chose certaine, les parapluies blancs ont été difficiles à trouver, ce jeudi 14 août, dans l’avant-midi, à Québec.

En milieu d’après-midi, quel soulagement! La pluie s’est arrêtée, les nuages se sont envolés vers un ailleurs éloigné et les festivités ont pu commencer sous un ciel dégagé mais avec une température un peu frisquette pour la saison.

Pour pouvoir participer à cet événement qui connaît un engouement croissant d’une année à l’autre, il faut respecter les règles, faute de quoi on ne pourra participer l’année prochaine.

Ainsi, une fois inscrit, on doit se rendre à l’événement quelles que soient les conditions de la météo. Il faut bien sûr être habillé en blanc, mais la couleur ne suffit pas et l’élégance est de mise. Exit les bermudas, les jeans et les baskets! Pour faire partie des convives, il faut être au moins deux, mais l’événement se veut un grand rassemblement entre amis qui, même nombreux, partagent ces moments de convivialité dans une ambiance de fête et de plaisir. De grands groupes d’amis se donnent rendez-vous pour cette soirée spéciale et des conversations cordiales entre voisins de table, inconnus les uns des autres jusqu’alors, sont agréables et enrichissantes.

Les convives apportent leur victuailles et leur vin, de qualité naturellement. Tout servi dans les assiettes en porcelaine et les coupes en verre. Les tables sont obligatoirement couvertes des nappes en tissu et des habitués apportent souvent des décorations : bougies, bouquets de fleurs… Ceux qui le souhaitent peuvent commander une boîte de repas. Cette année, les trois menus ont été concoctés par le restaurant Le Cosmos et son chef cuisinier Jacques Talbot.

Feux de Bengale
Feux de Bengale

Pour cette 4e édition du Dîner en blanc de la Vieille-Capitale, deux mille personnes se sont déplacées, et elles ont été enchantées par l’endroit choisi : le Domaine Cataraqui, un des plus beaux sites de la ville.

L’atmosphère a été effervescente dans les bus qui ont transporté les participants de la soirée à partir des points de rassemblement. Et comme les autobus sont arrivés tous à peu près au même moment, la vague blanche convergeant vers le parc du Domaine Cataraqui a été impressionnante. Mais l’organisation a été impeccable et une fois tout ce beau monde installé, le repas festif a pu commencé. Trois moments forts ont marqué la soirée : l’agitation des serviettes pour souligner le début, l’étincellement des feux de Bengale allumés par tous les participants et l’envol des ballons blancs attachés auparavant aux chaises.

Et après le repas, place à la danse! Le froid qui commençait à s’installer au fur et à mesure que la soirée avançait en a fait fuir quelques uns, mais la plupart des participants ont festoyé jusqu’à la fin, pour prendre le bus de retour à 23 heures, en se lançant des « à l’année prochaine » joyeux.

Le Dîner en blanc est un concept venu de Paris où le premier Dîner a été organisé en 1988. Ce n’est que depuis quelques années que le concept s’est répandu aux quatre coins du monde et est devenu marque de commerce protégée. Montréal a été la première ville en Amérique du Nord à organiser son Dîner en blanc, en 2009, et la ville de Québec s’est ajouté deux ans plus tard. Treize villes canadiennes organisent cette rencontre annuelle, en 2014.

Et l’organisation demande un travail acharné. André Auger, par lequel le Dîner en blanc est arrivé à Québec et qui, depuis 2011, a été toujours aux commandes en ayant acheté les droits, pour la ville de Québec, au Dîner en blanc international, s’appuie sur deux proches collaborateurs, Dany Boulette, directeur des communications, et Alexandre Meca, directeur des commandites. Mais surtout, il souligne le travail passionné d’une soixantaine de bénévoles – 15 chefs de groupe et 45 chefs de bus – sans lesquels l’événement ne pourrait pas exister. Avec les artistes, les fournisseurs, les traiteurs, les photographes, l’équipe technique, une centaine de personnes assurent le bon déroulement de la soirée.

L'ambiance a été joyeuse
L’ambiance a été joyeuse

 

Pour André Auger, l’organisation commence plusieurs mois avant l’événement. En réalité, il se fait une idée sur le prochain lieu dès l’automne. Au printemps, l’organisation proprement dite commence. Il contacte les partenaires externes, il cherche les commanditaires, il engage les artistes. Selon les règles établies, peu de personnes connaissent l’endroit choisi et ceux qui sont au courant par leurs fonctions doivent en garder le secret. C’est un défi de logistique, mais jusqu’à présent, André Auger a rencontré des gens compréhensifs et enthousiastes.

Parfois, André Auger échange avec les organisateurs dans d’autres villes et pays, question de s’inspirer, de voir comment les autres gèrent différentes situations. C’est dans ce but qu’il participera, en septembre, au Dîner en blanc à New York. Et après son retour, il se lancera dans les préparatifs du 5e Dîner de Québec.

Il paraît qu’il a déjà une idée de l’endroit…

Remerciements : Brouillard Communication

http://www.brouillardcomm.com

http://quebec.dinerenblanc.info

© Photos : Venceslava Jarotkova