Après avoir été présenté en grande première lors de la 33e édition des Rendez-vous du cinéma québécois, le 19 février dernier, voici que le film Les Loups de Sophie Deraspe sortira en salle dès le 27 février prochain. Mettant en vedette entre autres Évelyne Brochu, Louise Portal, Benoit Gouin et Gilbert Sicotte, ce long métrage, tourné aux Iles-de-la-Madeleine avec la participation de plusieurs Madelinots, explore le besoin d’appartenance ainsi que le cycle de la vie tout en démontrant la vie de la communauté insulaire et la chasse aux loups marins.
Lundi le 23 février, l’équipe du film Les Loups était présente dans la vieille Capitale pour une grande première à Québec et pour accorder des entrevues. Mes entrevues avec la scénariste et réalisatrice Sophie Deraspe, le producteur Marc Daigle et les acteurs Évelyne Brochu, Louise Portal et Benoit Gouin sont disponibles via ce lien : https://info-culture.biz/2015/02/24/entrevue-avec-les-artisans-du-film-les-loups-qui-prend-laffiche-des-le-27-fevrier/#.VO-olXyG-So
Les loups prendra l’affiche le 27 février et dès le 20 février aux Îles-de-la-Madeleine.
Résumé
Élie, jeune femme convalescente, débarque sur une île de l’Atlantique Nord, en pleine fonte des glaces, et tente de s’intégrer à la communauté d’insulaires. Elle éprouve à la fois dégoût et attirance pour ces hommes qui pratiquent la chasse aux loups marins, dans ce lieu éloigné, où la vie se prend et se donne au gré des forces brutes de la nature. La présence mystérieuse de la jeune femme suscite la curiosité comme la méfiance. Maria, la matriarche, louve protectrice, tentera de mettre à jour les motifs secrets qui animent Élie. Les loups explore l’incontournable besoin d’appartenance.
Ce film est extrêmement bien réalisé par Sophie Deraspe. Elle pose sa caméra de manière respectueuse et sans jugement, sur une communauté d’insulaires qui vit de la chasse aux loups marins, et ce, à la manière d’un documentaire. Cependant, ce film en est un de fiction, puisqu’il parait que la chasse aux phoques ne se fait plus de manière commerciale, mais plutôt juste de manière artisanale, bien qu’il y a toujours autant de loups marins qui persistent dans le coin. De plus, la chasse aux phoques est plutôt utilisée comme trame de fond, puisqu’on y suit plutôt l’histoire d’Élie (Evelyne Brochu) qui vient dans cette ville à la recherche de son père, de points d’ancrage, de réponse à ses questions sur la vie, la mort et l’appartenance.
Percutant, ce film nous incite à nous poser des questions sur la vie, la mort et les us et coutumes d’un peuple, et découvrir une réalité qu’on ne connaît pas. C’est troublant parfois et cela ne laisse personne indifférent.
Il y a de vrais pêcheurs, chasseurs, des Madelinots qui sont des acteurs non professionnels, qui se mélangent aux professionnels. La réalité et la fiction se mélangent très bien dans ce long métrage, tout en étant très poétiques.
Sophie Deraspe nous laisse entrer dans cette communauté, tout comme Élie, afin de nous faire découvrir la force de la nature, tout en voyant vivre ces gens dans leur environnement, avec leurs propres codes d’éthique, leur philosophie de vie. L’entraide est assurément au rendez-vous et la joie de vivre, malgré les embûches. Et naturellement, les étrangers sont vus comme des sources possibles de danger.
Dans ce film, il y a des scènes magnifiquement belles avec des images des loups marins sur le bord de la plage, ou encore des images sous-marines sublimes. À l’opposé on a aussi une séquence où l’on est témoin de la tempête avec des vagues immenses, et les scènes de dépeçage des loups qui est assez horrible à regarder. Bref, ce film mérite d’être vu sur grand écran pour voir toute la splendeur de cette mer, de ces vagues qui déferlent, mais aussi pour ressentir le vent puissant et glacial qui frigorifie tout sur son passage.
Un film de peu de mot, mais qui parle de la vie, que l’on donne et que l’on peut également refuser et retirer. On y aborde aussi ce que la nature offre comme possibilité de vie, mais aussi comme probabilité de mort. Ce métier de chasseur de loups marins n’en est pas un des plus faciles et surtout on se rend compte que c’est extrêmement dangereux.
Évelyne Brochu est parfaite pour le rôle d’Élie, avec ses grands yeux qui gobent tout ce qui se passe autour d’elle, mais aussi ses questionnements, sa peine que l’on détecte dans son regard. Bien peu de mots pour elle, mais tellement d’émotions on y retrouve.
Louise Portal est également sublime dans ce rôle de matriarche qui protège et veille sur sa famille. Elle n’hésite pas à se présenter sous un jour pas très flatteur, mais on sent tout l’amour qu’elle a pour son clan, malgré ses airs bourrus parfois. Un jeu puissant d’une actrice extraordinaire.
Cindy Mae Arsenault pour qui c’est son premier rôle est également très crédible dans son rôle et sait rendre son personnage à la fois fort, vulnérable et attachant. Pour une jeune femme sans expérience comme comédienne, on peut dire qu’elle a sa place parmi tous ces grands acteurs dans le film.
Ce film porte à réflexion sur le cycle de la vie, le sentiment d’appartenance et aussi sur la vie en communauté. Naturellement, certaines images plutôt difficiles à regarder peuvent nous demeurer en tête longtemps après notre sortie de la salle.
FICHE ARTISTIQUE
Élie
EVELYNE BROCHU
Maria Menquit
LOUISE PORTAL
William Menquit
BENOÎT GOUIN
Léon Clark
GILBERT SICOTTE
Nadine
CINDY MAE ARSENAULT
Le Français
AUGUSTIN LEGRAND
Robin Church
PATRICE BISSONNETTE
Maxime
MARTIN DUBREUIL
Réal Clark
STÉPHANE GAGNON
Sylvain
UNGALAAQ AVINGAQ
Mathieu
MARC?ANDRÉ LEBLANC
FICHE TECHNIQUE
Réalisatrice, scénariste
SOPHIE DERASPE
Montage
AMRITA DAVID
Producteurs
MARC DAIGLE (Canada) et SOPHIE SALBOT (France)
Concepteur sonore
FRÉDÉRIC CLOUTIER
Mixeur
BENJAMIN VIAU
Producteurs associés
BARNADETTE PAYEUR et ROBERT LACERTE
Créatrice des costumes
NANCY CHIASSON
Directeur de la photographie
PHILIPPE LAVALETTE CSC
Distribution des rôles
PIERRE PAGEAU, MARIE?JAN SEILLE, GENEVIÈVE HÉBERT
Images additionnelles
SOPHIE DERASPE
Images sous?marines
MARIO CYR
Musique originale
DAVID TRESCOS
Directeur artistique
JEAN BABIN
Crédit photos : Courtoisie des Films Séville