Le 12 mars dernier, le Grand Théâtre de Québec recevait en ses murs pour la première fois, à la salle Louis-Fréchette, le groupe The Alan Parsons Live Project dont les chansons Eye in the Sky et Games People Play vous sont surement familières. Devenus populaires à la fin des années 70, jusqu’en 1990, ce groupe formé au départ par l’ingénieur de son et producteur Alan Parsons et le claviériste, compositeur et chanteur Eric Woolfson (décédé en 2009) en a donné plein les oreilles, hier soir, aux nostalgiques des chansons des 10 albums de ce groupe.
Majoritairement masculin et babyboomers, la foule de la salle Louis-Fréchette, passablement remplie jusqu’au 2e balcon, a définitivement apprécié cette soirée d’un peu plus de deux heures des pièces légendaires de ce groupe dont l’attrait principal en est son membre fondateur Alan Parsons, âgé maintenant de 66 ans. Avec une pièce instrumentale pour débuter le spectacle par ses 6 musiciens, Alan Parsons est arrivé sur scène, élégamment vêtu, prêt à recevoir son ovation debout par une foule enthousiaste, avant même qu’il ne chante le premier morceau. Puis, s’installant sur la plateforme arrière, avec sa guitare et son clavier, Alan s’est réservé ses classiques les plus populaires à chanter Don’t Answer Me, Eye in the Sky et Games People Play. Pour le reste des pièces, Parsons a laissé toute la place à ses six musiciens et l’autre chanteur, P.J. Olsson qui a entre autres chanté Damned if I Do de l’album Ève et Time de l’album The turn of a Friendly Card, avec une voix qui a réussi à atteindre les notes les plus hautes, comme l’original. Olsson est définitivement le plus dynamique du groupe sur la scène, se promenant un peu partout dans l’espace scénique et entrainant les gens à chanter et taper dans les mains.
Mais Parsons et Olsson ne sont pas les seuls à chanter sur scène, en fait, tous les musiciens participent aux backvocals à certains moments tandis que Alastair Greene le guitariste, Todd Cooper le saxophoniste et Dan Tracey également à la guitare, ont tour à tour chanté quelques pièces, en plus de jouer de leur instrument.
Parmi les pièces choisies, on retrouve I wouldn’t want to be like you de l’album I Robot, days are numbers de l’album Vulture Culture en souvenir de Chris Rainbow qui chantait cette pièce dans le groupe et qui est décédé en février dernier à l’âge de 68 ans, ainsi que la pièce Limelight de l’album Stereotomy que Alan Parsons a dédié à son ami, autre fondateur du groupe Éric Woolfson, prétendant que cette chanson lui ressemblait beaucoup.
Le group n’a pas hésité non plus à interpréter l’intégrale de la suite The Turn of a Friendly Card de l’album du même nom qui dure plus de 15 minutes. Ce fut définitivement un moment magique.
J’ai également apprécié énormément la nouvelle pièce que le groupe sortira le 6 avril prochain, Do you Live at All, qui sera disponible en ligne et sur vinyle. Eh oui! Le vinyle est de retour! C’est une belle balade entrainante dont le refrain se fredonne aisément et la musique nous reste facilement en tête.
Je dois dire que d’entendre ainsi plusieurs chanteurs interpréter les pièces à tour de rôle, est une excellente idée. Chacun a sa propre couleur, sa texture de voix qui se colle bien à chacune des pièces. De plus, cela donne une énergie différente d’une chanson à l’autre.
Je dois également souligner les performances de Todd Cooper au saxophone et de Danny Thompson à la batterie. Tous deux, amènent une énergie et un dynamisme aux diverses chansons à plusieurs moments dans le spectacle.
Il est intéressant aussi d’entendre ces multiples solos de guitare, mais également un solide solo de clavier par Manny Focarazzo sur la pièce Prime Time de l’album Ammonia Avenue.
Bien qu’il chante peu et se tient surtout en arrière-plan, Alan Parsons est imposant par sa stature et sa présence. De plus, il introduit chacun de ses musiciens à chacune de leurs prestations, et il parle au public dans un français assez remarquable à plusieurs moments dans le spectacle.
Fait surprenant, durant son existence, de 1975 à 1990, le groupe The Alan Parsons Project, bien qu’il a lancé 10 albums qui ont toujours fait très bonne figure dans le palmarès du Billboard et se sont très bien vendus, n’a jamais fait de spectacle pour promouvoir leurs albums (à part un, en 1990 à la toute fin de leur existence). C’est plutôt en 1995, après la dissolution du groupe que Alan Parsons et quelques musiciens ont amené la musique du Alan Parsons Projet en tournée, sous le nom éventuellement Alan Parsons Live Project. Et le groupe n’était venu qu’une seule fois à Québec, en 1998, en première partie de Yes à l’hippodrome.
On peut dire que les gens se souviendront longtemps de ce spectacle grandiose et enlevant. Et la foule du grand théâtre ne s’est pas gênée pour montrer son appréciation. À plusieurs reprises ils ont fait des ovations debout et ont participé amplement durant les pièces en tapant des mains, et fredonnant certaines chansons. Naturellement, au moment du rappel, tout le monde était debout jusqu’à la fin de la prestation du groupe.
C’est à espérer qu’ils reviendront nous voir prochainement!
Alan Parsons Live Project
ALAN PARSONS
P.J. OLSSON: voix
ALASTAIR GREENE : guitare et voix
DANNY THOMPSON : batterie
GUY EREZ: Basse
MANNY FOCARAZZO : claviers
TODD COOPER: saxophone et voix
DAN TRACEY : Guitare et harmonies
Grand Théâtre de Québec
Salle : Salle Louis-Fréchette
Pour plus d’infos :
http://www.the-alan-parsons-project.com/
crédit photos : Peter Marcoux
