BAGNE – recréation, un spectacle exceptionnel de danse sur l’intimité carcérale, violente, complexe et sensible !

Lael Stellick Milan Panet-Gigon dans BAGNE
Lael Stellick Milan Panet-Gigon dans BAGNE

En ce mardi 8 décembre et mercredi 9 décembre, le Grand Théâtre de Québec en collaboration avec La Rotonde a le privilège de recevoir cette œuvre revisitée de danse contemporaine, créée il y a 22 ans.

Pour ma part, j’ai vu Bagne dans sa première version au théâtre Centaur de Montréal et j’avais été ému et même bouleversé par la force, la beauté et l’intensité de cette création des chorégraphes et concepteurs Jeff Hall et Pierre-Paul Savoie.

Or, ces créateurs au sein de leur compagnie de danse PPS DANSE ont voulu reprendre et réactualiser leur œuvre. Et en ce mardi, première représentation des deux soirs, le public a été comblé. Quelques minutes avant le début du spectacle, Pierre-Paul Hall a mentionné sur la scène la volonté de reprendre la création mais dans une version actualisée au plan social et avec les moyens de spectacle actuels également. Ce qui est rare dans le milieu de la danse, surtout pour une création qui appartient au jeune patrimoine de la danse québécoise.

Dans un format non stop, les deux protagonistes du présent spectacle, Lael Stellick et Milan Panet-Gigon, enfermés, prisonniers dans un huit-clos de métal et de grillages vont nous entraîner dans leur univers physique et mental.

Lael Stellick dans BAGNE
Lael Stellick dans BAGNE

Leur parcours est surprenant. Isolés, en confrontation, en intimité, ils grimpent, ils virevoltent dans ces structures métalliques. C’est danse, c’est acrobatie mais c’est une recherche de liberté désirée, de révolte et de rapprochement. Les déplacements, l’utilisation de leurs lits de cellules, de leur présence en solitaire ou ensemble dans la salle commune nous touchent et nous secouent tout au long de la représentation. On ne sort pas de la salle Octave-Crémazie insensibles et indemnes.

Et il y a là pour le spectateur, une analogie évidente avec nos limites, nos chaînes, nos peurs et nos enfermements personnels.

Mentionnons également que les créateurs de la première heure de la production ont été invités eux aussi à revisiter leur travail. Ainsi, la scénographie de Bernard Lagacé et les éclairages de Marc Parent sont agréablement et brillamment revus et transformés. Le jeu des deux danseurs combiné à la trame sonore avec des éclairages appropriés ajoute une dimension supérieure au propos et au sens de ce spectacle. On a aussi fait appel à la créativité et l’improvisation des deux danseurs-acrobates lors du travail de recréation de Bagne.

Enfin, notez que la finale de l’œuvre est grandement touchante et émouvante dans le rapport des danseurs entre eux et pour les idées chorégraphiques et autres aspects techniques utilisés.

Bagne-recréation, un spectacle exceptionnel et rare, à voir sans hésitation, est présenté pour une deuxième soirée à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec le mercredi 9 décembre à 20 h 00.

Les artistes et créateurs :
• Conception originale (1998) : Pierre-Paul Savoie et Jeff Hall
• Ré-création (2015) : Pierre-Paul Savoie et Jeff Hall
• Interprètes: Lael Stellick et Milan Panet-Gigon
• Musique : Bernard Falaise
• Conception sonore: Larsen Lupin
• Scénographie: Bernard Lagacé
• Éclairages: Marc Parent
• Conception des costumes: Linda Brunelle
• Maquillage : Florence Cornet
• Direction technique : Valérie Bourque

Crédits-photos Rolline Laporte

 http://www.grandtheatre.qc.ca/spectacles/pps-danse-1874.html