Un des derniers concerts de fin de saison marquant et inoubliable avec le chef Leonardo Garcia Alarcón et les Violons du Roy

Leonardo Garcia Alarcón, chef et claveciniste
Leonardo Garcia Alarcón, chef et claveciniste

Les Violons du Roy au Palais Montcalm en ce jeudi 19 mai recevaient le chef d’origine argentine Leonardo Garcia Alarcón et la soprano américaine Joélle Harvey.

En première partie du programme, pour cette soirée Handel, on avait choisi de présenter une cantate créée par le compositeur à Rome en 1707. D’ailleurs, le sympathique maestro avait pris la parole auparavant pour nous en livrer le sens et nous préparer.

La soliste, la soprano Joëlle Harvey, après une brève introduction musicale, s’est amenée graduellement au centre de la scène. Il faut mentionner que la mise en scène de la salle était spectaculaire. L’arrière de la salle avec le buffet de l’orgue au centre et les musiciens étaient éclairés dans une lumière tamisée, rouge bourgogne. De plus, la soliste élégante et gracieuse portait elle aussi une magnifique robe dans ces tons de rouge. Et les effets d’éclairage et le décorum obtenu cadraient parfaitement avec le drame jouée et chanté.

Soulignons durant cette cantate, les solos remarquables de Alexander Read, premier violon de l’ensemble.

Joélle Harvey, soprano
Joélle Harvey, soprano

Joélle Harvey a offert une prestation vocale superbe. Elle est très émouvante. Sa tessiture vocale est étendue. Et elle maîtrise sa voix d’une façon extraordinaire. Le timbre est à la fois puissant, agile, léger et très fin. La subtilité de ses passages doux témoigne d’un contrôle absolu. Sa technique vocale impressionne. Sa prononciation des textes chantés et sa présence sur scène sont musicalement de très haut niveau. Le public présent l’a adorée et une ovation bien marquée à son égard et pour les musiciens est venue clore la première partie du concert.

Pour la suite de la soirée, l’œuvre bien connue qu’est Water Music était présentée. À nouveau, le chef a pris la parole pour nous en livrer le contexte. Et il nous a souhaité de faire un bon voyage ! Il n’a jamais si bien dit avec ce qu’il nous a offert avec les musiciens des Violons du Roy.

Avant de débuter l’œuvre, le chef Garcia Alarcón à la console de l’orgue, tout en hauteur, a joué une introduction. Puis, dès la fin, immédiatement, les musiciens ont commencé leur exécution.

Revenu sur la scène, Garcia Alarcón s’est installé au clavecin, tel qu’il conçoit sa direction, face aux musiciens. Or, tous ces artistes ont offert une prestation musicale marquante et inoubliable.

Le chef a pris l’initiative d’inviter quelques solistes pour certains mouvements à se déplacer et prendre place à l’avant, à sa gauche. Et nous aurons droit à des solos superbes des hauboïstes, des flutistes. Relevons aussi la présence forte et remarquable des deux cornistes. Autre idée intéressante et réussie, le chef a placé pour certains mouvements les deux trompettistes en hauteur de chaque côté du buffet de l’orgue. L’effet obtenu et la sonorité étaient formidables. Mentionnons aussi un autre moment de grâce, soit un solo de la flutiste à bec en compagnie des deux clavecins de l’ensemble et de l’archiluth. Un pur délice musical.

Les Violons du Roy, ensemble de chambre
Les Violons du Roy, ensemble de chambre

La direction de Leonardo Garcia Alarcón est inspirante, il nous a semblé, pour tous les musiciens. Sa vision de la musique baroque est hors de l’ordinaire. Il a su vraiment tirer le meilleur de tous les musiciens de l’ensemble.

Sa direction est fine, nuancée, subtile pour faire apprécier tous les détails des œuvres interprétées. Il y là un lyrisme musical spectaculaire qui fait que la musique jouée chante et nous enchante. Tout un voyage musical tellement réussi !

Ce grand concert a récolté des bravos et des applaudissements nourris, bien mérités.

De plus, ce chef si sympathique, souriant et inspirant a été touché par l’accueil reçu à Québec en cette magnifique salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm qu’il dit avoir apprécié. Reprenant la parole une dernière fois, il nous a parlé du rôle de sa grand-mère dans son éducation musicale, de l’importance de l’éducation culturelle. Mais, la mention la plus touchante de son propos aura été de souligner le plaisir qu’il a eu de diriger les musiciens des Violons du Roy en raison de deux qualités : la générosité et la curiosité qu’il a observé chez eux.

Enfin, soulignons que ce concert est repris à Montréal en la MAISON SYMPHONIQUE le samedi 21 mai à 19 h 30. Or, pour les gens de Montréal et pour ceux qui veulent se déplacer, ce concert est à ne pas manquer.

LES MUSICIENS :

Les Violons du Roy
Leonardo Garcia Alarcón, chef et claveciniste
Joélle Harvey, soprano

LE PROGRAMME
G. F. HANDEL (1685-1759) Delirio amoroso (Da quel giorno fatale), cantate pour soprano et orchestre, HWV 99
Introduction
Récitatif : Da quel giorno fatale
Air : Un pensiero voli in ciel
Récitatif : Ma fermati pensier
Air : Per te lasciai la luce
Récitatif : Non ti bastava, ingrato
Air : Lascia omai le brune vele
Récitatif : Ma siamo giunti in Lete
Entrée
Menuet / In questo amene
Récitatif : Si disse Clori, e se d’un sole estinto
Menuet
Soliste : Joélle Harvey, soprano

G. F. HANDEL Water Music, HWV 348-350
1. Ouverture : [sans indication] / Allegro
2. Adagio e staccato
3. [sans indication]
4. Andante
5. Allegro
6. Air
7. Menuet
8. Bourrée
9. Hornpipe
10. [sans indication]
11. [Allegro]
12. [Alla hornpipe]
13. [Sarabande]
14. [Rigaudon I]
15. [Rigaudon II]
16. Lentement
17. [Bourrée]
18. Menuet
19. [Danse I]
20. [Danse II]
21. [sans indication]
22. Menuet (Coro)

Crédits-photos: Courtoisie

http://placedesarts.com/spectacles/15909/les-violons-du-roy.fr.html

http://www.violonsduroy.com/fr/evenements/trifolia-et-les-violons-du-roy/2016-06-02-14-00