Grandes émotions contrastées avec les opéras Suor Angelica et Gianni Schicchi à l’Opéra de Québec

Gianni Corbisiero jouant Suor Angelica
Gianni Corbisiero jouant Suor Angelica

L’Opéra de Québec présente deux des opéras favoris de Giacomo Puccini. Ces deux œuvres en seul acte font partie du célèbre Triptyque du réputé compositeur. Des trois brefs opéras, on présente les plus joués de Puccini.

En première partie, Suor Angelica relate le drame d’une religieuse cloîtrée dans un couvent au sien d’un groupe de religieuses.

Appartenant à une famille aristocratique, sœur Angelica a été obligée d’entrer au couvent après avoir donné naissance à un enfant illégitime. Après sept ans sans nouvelles des siens, la jeune religieuse reçoit enfin la visite de sa tante, la princesse, qui lui annonce sans ménagement la mort de son fils. Angelica, désespérée, bascule alors inexorablement vers sa destinée.

 Soulignons la beauté et la sobriété du décor du couvent. Il en est de même pour les éclairages. La distribution des rôles chantés est excellente et bien crédible. Sœur Angelica interprétée par la soprano Gianna Corbisiero est très émouvante dans sa présence sur scène. Sa voix toujours magnifique et son jeu plaisent aux spectateurs. Autre personnage intéressant et bien campé est la tante-princesse incarnée par la mezzo-soprano Sonia Racine.

 Mentionnons que ce drame à l’opéra ne nous entraîne pas dans la religiosité ou le mysticisme catholique. Aucunement. L’intérêt de cette histoire repose sur la tragédie humaine vécue par cette femme qui nous rejoint et auquel on peut s’identifier. Beau, troublant et très touchant !

La lecture du testament dans Gianni Schicchi
La lecture du testament dans Gianni Schicchi

En seconde partie de la soirée, on change de ton complètement. Gianni Schicchi, autre petit opéra du Triptyque, consiste en une comédie loufoque des plus divertissantes.

 En effet, écrin de l’air désormais célèbre « O mio babbino caro », Gianni Schicchi est une truculente comédie où Puccini se révèle dans toute sa verve comique.

À Florence, le vieux riche Buoso Donati vient de mourir, léguant par testament tous ses biens au clergé. Ses proches parents, affolés, font appel au rusé Gianni Schicchi pour retourner la situation en leur faveur. Ce dernier imagine alors de se substituer au défunt pour dicter au notaire un nouveau testament et en profite pour s’attribuer tous les biens du disparu.

Ce petit opéra est fort sympathique. Les divers personnages sont bien actualisés dans leurs caractéristiques, leur jeu et leurs interventions. Le chant dans l’ensemble est excellent.

 Soulignons les prestations remarquables du baryton Gregory Dahl dans le rôle de Gianni Schicchi, de la soprano Audrey Larose Zicat qui interprète Lauretta, la fille de Schicchi et du ténor Steeve Michaud qui incarne Rinuccio.

 La mise en scène des deux opéras est très bonne et efficace. On a bien utilisé l’espace scénique. Les décors et les éclairages plaisent à l’œil. Il en est de même pour les costumes.

 Quand au chœur de l’opéra, il s’avère excellent. Tout comme l’Orchestre symphonique de Québec qui exécute ces musiques et ces airs d’opéra avec brio. D’ailleurs, ces musiques de Puccini magnifiques sont dirigées de main de maître par Joseph Rescigno, un chef habitué et rompu à la direction d’opéras.

 SUOR ANGELICA et GIANNI SCHICCHI sont à l’affiche de l’Opéra de Québec à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec le samedi 22 octobre à 19 h 00 ainsi que les 25, 27 et 29 octobre à 20 h 00.

 Crédits-photos : Peter Marcoux

Galerie de photographies:  http://www.petermarcoux.com/opera-de-suor-angelica-de-puccini/

 http://www.operadequebec.com/