Incendies, une grande histoire d’amour et un chef d’œuvre incontournable.

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incendies-credit-photo-Stéphane Bourgeois

La puissance du scénario, la mise en scène spectaculaire, les comédiens et comédiennes investis, les réflexions sur les coutumes et les générations, sur l’amour, sur la violence et finalement la compréhension, tous ces éléments sont mis ensemble sur la scène du Théâtre Le Trident dans la pièce Incendies du 6 au 31 mars prochain.

Vous connaissez l’histoire de Souha Bechara? Elle a inspiré le dramaturge canadien d’origine libanaise Wajdi Mouawad pour sa pièce Incendies dans laquelle une jeune femme nommée Nawal est emprisonnée dans la prison de Kfar Ryat pour avoir tué le chef de toutes les milices.

Cette pièce fut transposée en 2010 au cinéma par Denis Villeneuve dans le film du même nom.

Incendies est une grande histoire d’amour et un chef d’œuvre incontournable.

Tout commence chez le notaire, là où le jumeau et la jumelle, enfants de Nawal, sont invités à prendre connaissance du testament de leur mère. Pour exécuter les volontés de feu leur mère, ils doivent remettre une enveloppe destinée, l’une à un père qu’ils croyaient mort et l’autre à un frère dont ils ignoraient l’existence.

Jeanne et Simon qui en veulent énormément à leur mère d’avoir gardé silence durant de longues années sont totalement désintéressés à faire cette démarche.

Mais peu à peu Jeanne ressent le besoin de comprendre l’équation et décide de partir dans le pays natal de sa mère pour retrouver son père et son frère.

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incendies-credit-photo-Stéphane Bourgeois

Ses démarches sont d’abord sous forme d’enquête, mais celles-ci se transforment rapidement  en une quête de vérité, de découvertes, d’histoire de guerre, d’amour, d’amitié, de courage, d’horreur qui a marqué la vie de sa mère et surtout, petit à petit d’une grande compréhension face aux agissements de sa mère envers elle et son frère.

L’histoire est prenante, les personnages rencontrés ont des vérités à dire, des souvenirs à partager, de légendes à transmettre. Incendies nous confronte au feu du silence et à la parole qui libère.

La metteure en scène Marie-Josée Bastien rappelle que plusieurs personnages ont été coupés dans la version cinématographique, tournée en partie en Jordanie. «Je me souviens qu’il y a dans ce film des images extrêmement fortes, reprend-elle. Tandis que dans la pièce de Wajdi, c’est plus la parole. Il raconte les choses. Ça prend des conteurs. Il y a peu de silences, tout est raconté et on ne voit pas grand-chose. C’est quand même gros de faire vivre un pays au complet : la chaleur, le sable, la situation politique, la peur, l’angoisse, la guerre… Il faut tout dire! Les acteurs ont comme quelque chose d’assez pesant sur les épaules.»  

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Et je peux vous confirmer que c’est mission accomplie pour Marie-Josée Bastien. Plus de cinquante ans d’existence sont racontés sur scène par 10 comédiens engagés. Des objets placés et éclairés stratégiquement nous transportent d’un endroit à un autre, nous font voyager comme par magie. Trois comédiennes interprètent le rôle de Nawal à différents âges de sa vie et par leur jeu admirable d’actrices, tout est crédible et parfaitement clair pour nous.  

C’est une merveilleuse pièce et pour avoir vu le film, c’est un excellent film. Ce sont vraiment deux œuvres distinctes et comme spectateur, nous avons le privilège d’apprécier le travail de ses artisans du théâtre et du cinéma.

La pièce Incendies  se voit déjà attribuer une supplémentaire le 27 mars prochain

Distribution :

Charles-Étienne Beaulne, Lise Castonguay, Gabriel Fournier, Marie-Hélène Gendreau, Véronika Makdissi-Warren, Dayne Simard, Jean-Sébastien Ouellette, Nathalie Séguin, Réjean Vallée, Sarah Villeneuve-Desjardins,

Durée: 2 heures 20 minutes, sans entracte

Crédit photo Stéphane Bourgeois

Crédit photo (le salut) Lise Breton

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