La comédie musicale «Saturday Night Fever»: des rois de la danse impeccables

La comédie musicale «Saturday Night Fever»

Hier soir, avait lieu la Première Montréalaise francophone de la comédie musicale «Saturday Night Fever». C’est un spectacle énergique avec des chorégraphies tout simplement époustouflantes. Même si l’original sur Broadway a eu un succès mitigé, la nouvelle adaptation française est un spectacle unique qui impressionne visuellement. Des chansons de l’époque disco et des danseurs exceptionnels, dont le Québécois Nico Archambault dans le rôle principal, en mettent plein la vue à chaque minute. C’est de loin le meilleur spectacle de danseurs que j’ai vu à Montréal depuis longtemps. Pour tous les amoureux de l’époque magique du disco, et surtout pour ceux qui aiment la danse, ce spectacle est à ne pas manquer d’ici le 1er avril.

Nico Archambault (Tony)

L’histoire un peu décousue n’est qu’un prétexte aux numéros de danse. Tony travaille de jour comme commis mais se transforme en dieu de la danse du samedi soir à la discothèque. Il danse avec ses amis, dont Bobby qui a un dilemne depuis que sa copine est enceinte, et sa partenaire de danse Annette qui est folle de Tony, malgré que ce sentiment ne soit pas partagé. Un concours de danse s’organise, mais Tony choisit comme partenaire Stéphanie, une nouvelle danseuse, au lieu de sa partenaire habituelle. Une idylle se développe entre Tony et Stéphanie, pendant que d’autres intrigues se greffent à l’histoire, tel le retour de son frère Frank et quelques débats avec ses parents.

Le succès du spectacle repose sur les chorégraphies et leur exécution parfaite par une équipe de danseurs incroyables. J’ai dû échappé un «wow» plusieurs fois dans la soirée tellement ça impressionne. Ce qui complète ce spectaculaire visuel sont des projections qui occupent toute la scène avec des décors et éclairages synchronisés. De superbes costumes complètent le tout. Seul bémol, il manque l’orchestre. Les bandes sonores sont excellentes, mais on ne peut qu’imaginer l’énergie si on avait de vrais musiciens pour accompagner les chanteurs.

Nico Archambault (Tony) et Wynn Holmes (Stéphanie)

L’étoile de la soirée est définitivement Nico Archambault. On admire son corps de rêve, ses mouvements dynamiques et endiablés pendant les chansons rythmées, mais aussi sa sensualité lors des danses lascives. On n’a d’yeux que pour lui tellement il occupe la scène. Comme il n’est ni acteur ni chanteur, c’est tant mieux si ses dialogues sont réduits au minimum et toutes les chansons de son personnages sont attribuées aux trois excellents chanteurs, un choix judicieux de l’adaptation.

Wynn Holmes (Stéphanie) est la partenaire idéale pour Nico, car ils sont mariés depuis plusieurs années dans la vraie vie. On sent la magie opérer, particulièrement dans «What Kind of Fool», une superbe chorégraphie sensuelle entre Tony et Stéphanie, accompagnée par la belle voix chaude de Nevedya. Amélie B. Simard dans le rôle d’Annette surprend autant par son jeu que sa voix dans «If I Can’t Have You» qu’elle chante avec aplomb d’une voix juste et agréable. Les interventions par vidéo du père et de la mère, joués par Rémi Girard et Pierrette Robitaille, sont une belle trouvaille. Ils sont très drôles et crédibles, on en aurait pris plus.

Gwendal Marimoutou (DJ et narrateur)

Les trois chanteurs sont incroyables. Gwendal Maimoutou agit comme maître de cérémonie et narrateur en plus de chanter. Il est issu de la production de France, tout comme sa compatriote Nevedya qui est resté avec la production grâce à sa magnifique voix. Le Québécois David Latulippe qu’on a connu à «La Voix» et à plusieurs spectacles du Casino complètent l’ensemble vocal parfaitement. Son falsetto et ses aigus puissants et justes sont des éléments nécessaires aux chansons des Bee Gees. Leur interprétation de «More Than a Woman» est magnifique.

Pendant les 2h10 du spectacle (avec 20 minutes d’intermission), le théâtre St-Denis devient la plus grande discothèque de Montréal. Durant le «Disco Inferno», c’est toute la salle qui se lève pour danser. Le couple de danseurs Latinos se mérite même une ovation debout au deuxième acte. Malgré un jeu inégal et une histoire simpliste, cette production de «Saturday Night Fever» en met plein la vue et nous ramène aux bons moments de cette époque glorieuse et éblouissante. Pour tous ceux qui aiment le disco, les chansons des Bee Gees, mais surtout des numéros de danse éclatés et impressionnants, je recommande ce spectacle.

Les bons coups: chorégraphies, danseurs et chanteurs, scénographie et projections, chansons d’époque

Les moins bons coups: jeu inégal, livret simple, pas d’orchestre

Équipe de création
Mise en scène: Stéphane Jarny
Adaptation québécoise: Nicolas Archambault
Livret français: Agnès Boury
Adaptation québécoise du livret: Serge Denoncourt
Chansons: Bee Gees
Direction vocale: Rémy Tremblay
Chorégraphie: Malik Le Nost et Nico Archambault
Costumes: Les Ateliers Mireille Vachon
Scénographie: Stéphane E. Roy
Éclairages: Pierre St-Mars
Sonorisation: Jacques Boucher
Bande sonore: Domenico Torti pour It’s Fresh

Nico Archambault (Tony) et Wynn Holmes (Stéphanie)

Distribution
Nico Archambault (Tony), Wynn Holmes (Stéphanie), Amélie B. Simard (Annette), Joseph Martin (Franky Jr), Matthieu Lévesque (Bobby), Gwendal Marimoutou (DJ et narrateur), Nevedya (chanteuse), David Latulippe (chanteur), Juliana Casas Herrera, Chad Erick Concepcion, Andréa Condorelli, Kristian Dalisay, José Flores, Cyndie Forget-Gravel, Alexandre Francoeur, Chris McCarthy, Lauri-Ann Lauzon, Cassie Mainville, Alexandra Trovato, Sarah Steben, Rémi Girard (Père) et Pierrette Robitaille (Mère).

Présenté en français au Théâtre St-Denis (1594 rue St-Denis, Montréal) du 14 mars au 1 avril 2018.
Billets disponibles (70$-134$) au https://theatrestdenis.com/fr/spectacle/saturday-night-fever/

Photos: courtoisie de la production