Traduit de l’anglais par Jean-Sébastien Luciani et disponible en librairie depuis avril dernier aux éditions Michel Lafon, le tout nouveau roman de Joy Fielding Si tu t’éloignes de moi (bad daugther) est un thriller psychologique captivant. Des meurtres, des secrets de familles, de fausses pistes, de la tension soutenue, voilà ce qui nous attend avec le tout nouveau roman de la prolifique auteure Joy Fielding.
Résumé : Robin est brouillée avec sa famille depuis que son père a épousé Tara, sa meilleure amie de lycée auparavant fiancée à son frère. Mais quand elle apprend qu’ils sont entre la vie et la mort à l’hôpital après un cambriolage qui a dégénéré, elle décide de rebrousser chemin et de se rendre à leur chevet. Psychanalyste aguerrie, elle utilise ses compétences pour se rapprocher de sa demi-sœur, la fille de Tara, qui est sortie physiquement indemne de cette tragédie. Alors qu’elle replonge dans l’histoire de sa famille, Robin découvre que ses proches ont tous des petits secrets à cacher, et que l’un d’eux est peut-être à l’origine du drame…
Je voyais régulièrement des romans de cette auteure canadienne Joy Fielding dans les librairies, mais comme je ne suis pas une grande adepte des romans policiers, thriller, suspense, ou truc du genre, je n’étais pas très attirée. Mais en lisant le résumé de ce tout récent roman, j’ai eu envie de connaître enfin cette auteure et cette histoire semblait très intéressante avec ses secrets de familles à dévoiler.
Je dois dire que je ne suis aucunement déçue, et je comprends que cette auteure soit si prolifique et reconnue pour son immense talent. Elle a un sens du timing, du dialogue punché et de la tension soutenue.
J’adore le personnage de Mélanie, la sœur que l’on aime détester. Ayant toujours l’air d’être en colère et en guerre contre la terre entière, les répliques de ce personnage sont acerbes, caustiques, cherchant toujours la phrase pour se moquer, choquer ou piquer l’autre pour faire réagir. Et tous les personnages ont une belle répartie, si bien que c’est surtout les dialogues qui ont attiré mon attention au départ, dans ce roman.
Extrait d’un des nombreux dialogues mordants entre Mélanie et sa sœur Robin alors que Robin demande à Mélanie d’être plus cordiale avec elle.
Mélanie : – Quel est le problème ? Est-ce qu’un chili, ce n’est pas assez cordial pour une psy sophistiquée de Los Angeles ?
Robin – C’est exactement de ça que je te parle. Je n’ai rien dit du chili, si ce n’est qu’il est délicieux. J’aime le chili. Ce n’est pas le problème.
– Et quel est, je te prie, le problème ?
– Le problème est que je ne suis pas un psy sophistiquée de Los Angeles.
– Tu n’es pas psy ? Tu ne vis pas à Los Angeles ?
– Oui, je vis à Los Angeles. Oui, je suis psy. C’est le mot «sophistiquée»…
– tu n’aimes pas le mot «sophistiquée» ?
– Dans ce contexte, non.
– Donc, le problème, c’est le contexte ?
– Je dis juste que…
– Oui, s’il te plaît, qu’est-ce que tu dis ?
– Que je ne suis pas ton ennemie, là
– Et moi ?
– Non. Je te demande juste de…
– Lever le pied.
-D’être gentille.
– Oh oh, donc, maintenant, non seulement je ne suis pas cordiale, mais en plus je ne suis pas gentille.
-Oublie ça. Je suis désolée. Je n’ai rien dit.
-Excuses acceptées, dit Mélanie en souriant. Ça, c’est moi qui lève le pied, ajoute-t-elle, son sourire gagnant son regard.
Naturellement, les secrets de famille que l’on découvre au compte-goutte, les fausses pistes vers lesquelles on nous amène, les questionnements et réflexions de la narratrice pour tenter de résoudre le mystère de ce drame tragique familial et surtout le comportement singulier et imprévisible du fils autiste de Mélanie nous tient constamment en haleine et le rythme soutenu des événements nous tient captif de ce roman de plus de 350 pages. Naturellement, elle nous mène sur de fausses pistes pour trouver les responsables de cette tragédie (avec quelques longueurs vers la fin, je l’avoue), et au final, c’est très troublant de savoir ce qui s’est réellement passé. Cela donne grandement à réfléchir…
Joy Fielding maîtrise totalement le genre suspens psychologique ce qui fait d’elle, je le comprends bien maintenant, une auteure aussi populaire et prolifique.
Joy Fielding a soumis sa première nouvelle à un magazine à l’âge de huit ans. Aujourd’hui, elle est une auteure mondialement reconnue de best-sellers, et la reine du thriller psychologique. Chaque roman de Joy Fielding est classé en tête des meilleures ventes aux États-Unis et en Allemagne. Parmi eux il y a ces autres récents titres Dis-moi que tu m’aimes et Sans nouvelles de toi. Canadienne, elle partage sa vie entre Toronto et Palm Beach. Mariée, elle a deux filles.
? The Bad Daughter Traduction : Jean-sebastien Luciani
Parution: avril 2018
Prix 27,95$
Nombre de pages : 380 pages
Les Éditions Michel Lafon Canada Inc.