Le Trident débute l’année 2019 avec Bonne retraite, Jocelyne!

Bonne retraite Jocelyne

Du 15 janvier au 9 février 2019

Durée de la pièce : 1 h 15 sans entracte.

Quelle belle façon de débuter sa retraite que de réunir ses amis (es) et ses proches. Malheureusement, tout ne se déroule pas toujours comme on le veut dans ce genre de rencontre et c’est ce que nous constaterons  avec cette pièce à l’humour grinçant, signée et mise en scène par Fabien Cloutier.

Avec une distribution du tonnerre et des artistes jouant leur rôle avec brio, vous aurez l’impression de reconnaître certaines personnes par leur trait de personnalité. Comme cela arrive dans la vraie vie, chacun se mêle maladroitement des affaires des autres. En fait, on dirait que chacun s’écoute parler au lieu d’écouter l’autre et tout le monde veut faire valoir son point de vue.  Bien sûr, ça part souvent de bonnes intentions ou parfois de préjugés. Les maladresses sont au rendez-vous et cette réunion qui était agréable au tout début avec les jeux de mimes et les rires, dégénère et laisse une légère amertume en bouche.

Le décor

L’originalité du décor de Cooke-Sasseville nous emmène dans un lieu qui ressemble à une soirée feu de camp. Une cour arrière avec un feu, fait de vapeur et de lumière infra-rouge ainsi que des palmiers,  des plantes artificielles et de grosses roches.

Perception de la pièce

Plusieurs bons jeux de mots qui font rire.  En tant que spectateurs, on devient les voyeurs d’une famille avec ses hauts et ses bas. Une pièce qui a un bon filon et dans laquelle on y aborde l’amour, l’autisme et l’asperger, la mort, les rêves et les préjugés.

On observe cette famille avec ses secrets qui se dévoilent, ses non-dits.  Une famille en mode de survie, comme une jungle humaine où chacun veut l’emporter et prouver que sa façon de penser est la meilleure, mais surtout une famille avec ses blessures, et des gens qui ne s’écoutent pas vraiement.  Intéressant de remarquer l’éclairage de Leticia Hamaoui, qui s’amplifie et devient de plus en plus fluorescent lorsque la bisbille familiale explose.

On peut y comprendre ou analyser les différentes couches symboliques autant par le décor, l’éclairage que par les textes.  Des tares qu’on se transmet de génération en génération et des préjugés qu’on laisse en héritage. Une pièce intelligente qui nous amène de belles pistes de réflexions.

En coproduction avec le Théâtre de la Manufacture et le Théâtre français du Centre national des Arts

Texte et mise en scène : Fabien Cloutier

Distribution : Jean-Guy Bouchard, Josée Deschênes, Claude Despins, Sophie Dion, Lauren Hartley, Éric Leblanc, Brigitte Poupart, Vincent Roy et Lauriane S. Thibodeau

Équipe de conception : Maude Audet, Cooke-Sasseville, Laeticia Hamaoui, Vanessa Cadrin, Luc Lemay et Emmanuelle Nappert

 

Salle : Salle Octave-Crémazie

 

Photo : Stéphane Bourgeois