Elle danse avec la folie

Alice est constamment déçue par sa relation en dents de scie avec son copain, un animateur de radio à la fois attirant, arrogant et égocentrique, qui profite de sa notoriété pour séduire à répétition les femmes qu’il rencontre. Elle décide alors d’ouvrir son cœur à d’autres hommes. Mais au travers de ses amours tumultueuses, elle se rend compte que des changements de comportement incompréhensibles surviennent de plus en plus souvent chez sa sœur Marie. Que lui arrive-t-il? Quelles sont ces voix qu’elle dit entendre sans cesse, jour et nuit? Pourquoi a-t-elle abandonné ses cours de danse qu’elle affectionnait tant? De son côté, Gabriel est envoûté par le charme de Marie qui lui rappelle un amour passé. Il l’observe de loin tout en essayant d’en savoir plus à son sujet. Mais quand elle disparaît subitement, il se sent perdu. Marie souffre d’une grave maladie mentale. Débute alors un long combat contre la schizophrénie, contre le rejet et la négation, qui sera gagné à coups d’amour et de médicaments.
 
J’ai d’abord eu le goût de lire ce roman, car il traite d’un sujet délicat et difficile à démystifier, soit la maladie mentale. Pour avoir lu quelques biographies de gens atteints de cette maladie, la schizophrénie, je peux dire que cette fiction n’en semble pas moins réelle et bien documentée. Cette auteure doit sûrement avoir été touchée de près par cette maladie, (dans sa famille ou ses amis) pour amener ainsi le lecteur à bien comprendre autant les ravages de cette maladie auprès de la personne atteinte et des gens autour d’elle, que la détresse et le sentiment d’impuissance que cette maladie entraine.

 Ce roman pourrait facilement devenir lourd et triste à lire, mais ce n’est pas le cas, puisque Mélanie Fortin ajoute de la légèreté et de la fraîcheur en racontant, à travers les revers de Marie, les aventures amoureuses d’Alice, sa sœur. Cette grande romantique et naïve jeune femme apprend à s’aimer elle-même et à gagner en maturité, au fil de ses relations tordues avec des hommes au tempérament contrôlant et à la dépendance facile.

Il y a également le personnage de Gabriel, qui à mon avis, n’est pas assez élaboré. Je suis restée sur ma faim. J’aurais aimé en apprendre davantage sur ce jeune homme au cœur brisé et à la santé mentale fragile.

Ce livre comporte de beaux moments touchants, des faits intéressants aussi sur cette maladie qu’est la schizophrénie et surtout des personnages crédibles, attachants avec des vies qui ressemblent à celles de monsieur et madame tout-le-monde. Le lecteur ne peut rester indifférent à la vie de ces gens, car ce sont des histoires qui peuvent arriver à n’importe quelle famille.

Je voudrais également souligner la pertinence et la beauté de la couverture de ce livre. Cette image de cette jeune femme qui semble danser dans la nature, tout regardant au ciel pour serrer dans ses bras l’au-delà, représente vraiment l’essence même de cette histoire de Marie qui nous est contée.

Pour un premier roman, je pense que Mélanie Fortin possède un riche talent d’écrivain et on ne peut qu’espérer qu’elle poursuivra dans ce domaine pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.

 

Mélanie Fortin

Née à Lévis en 1976, Mélanie Fortin a étudié en comptabilité. Depuis son plus jeune âge, elle tapisse les murs de sa vie, d’histoires tout droit sorties de son imagination débordante, inspirées des gens qu’elle rencontre et de sa sensibilité face à tout ce qui l’entoure. Résidente depuis longtemps de Lac-Etchemin, une petite municipalité de la région de Chaudière-Appalaches, elle présente en 2001, son premier recueil de poésie, La Caresse des mots. Elle s’attaque ensuite à un roman, Elle danse avec la folie, publié en 2011 aux Éditions JCL. Ce premier roman n’est qu’une prémisse à son rêve d’écrire qu’elle chérit, autant qu’il se veut un hommage à la vie et une incitation à réaliser tous nos rêves, même les plus fous… Écrire et lire sont encore les passions de cette mère de deux enfants, Anthony et Marie-Soleil.

 

320 pages

Prix : 21.95 $

Les éditions JCL

http://www.jcl.qc.ca