En cette journée de la fête des Mères, le 12 mai dernier, quoi de plus approprié pour célébrer la 15e édition du gala des Oliviers que d’y aller avec le thème des valeurs familiales et de l’esprit de la fête, pour présenter ces 13 prix à nos humoristes préférés? Avec Mario Jean à l’animation, on peut dire qu’on a eu droit à une belle fête de famille, remplie de surprises à l’antenne de Radio-Canada, en direct du Studio 42 et sur Radio-Canada.ca.
Bien que ce gala est le moins glamour de tous nos galas québécois, les rires n’ont pas manqué au cours de cette belle soirée, avec des numéros originaux, dans le style des émissions de télé des années 50 (Papa a raison) avec un décor tout approprié pour l’évènement. Cependant, ce qui a fait le plus rire les gens, je pense, autant dans la salle, à la maison que dans la salle de presse, ce fut lorsque les divers présentateurs en ont profité, comme dans bien des fêtes familiales, de laver leurs linges sales en famille! Avec beaucoup d’autodérision, les humoristes présentateurs se sont «bitchés » entre eux, tout en s’en donnant à cœur joie avec les divers nommés. Ce fut le triomphe de l’humour baveux!
Ainsi, Simon-Olivier Fecteau et Sugar Sammy ont débuté le bal, en se lançant mutuellement des pointes et des coups bas, puis ils se sont mis une bonne partie des humoristes à dos, avec leurs répliques cinglantes et leur humour pas très politically correct sur Patrick Huard, Mike Ward (K.D. Lang qui fait de l’humour) Rachid Badouri, Philippe Bond, Eddy King, Lise Dion, Guillaume Wagner, Philippe Laprise…Les gens dans la salle aussi étaient crampés de rire, mais parfois de rires jaunes. Cependant, contrairement aux chicanes de famille, entre humoristes, les blagues semblent bien reçues de part et d’autre.
Il y a aussi Emmanuel Bilodeau, qui, depuis qu’il se lance en humour avec le rodage de son premier one man show, ces temps-ci, il en profite pour reprendre la blague des humoristes qui volent les jobs des acteurs. Lui-même précise qu’il vole la job des humoristes qui volent la job des acteurs… Il est baveux à souhait. Et lorsque le prix de la meilleure émission de télé est gagné par l’équipe des Bobos, c’est Emmanuel qui lit les remerciements à la place du producteur de l’émission, et qui fait crouler de rire les gens… Il est hilarant!
Guy A. Lepage et Éric Salvail finalement, eux aussi, se lancent mutuellement des pointes et écorchent au passage l’équipe du bye bye, avec la pub de Boston Pizza. Que cela ne tienne, Louis Morrissette est bien heureux de monter sur scène pour récupérer le prix pour la meilleure émission spéciale humoristique. Il en profite pour faire un bel hommage senti à Michel Courtemanche qui sera, à mon avis, le seul moment un peu émouvant de la soirée. Et je dois dire que cet hommage lui était bien mérité.
Il y a eu d’autres moments forts dans la soirée, comme la présentation des nommés avec comme trame de fond l’Émission La voix. Également, de faire ressortir du placard une panoplie de personnages qu’on a pas vu depuis longtemps comme Dong et Dany Verveine dans un numéro en parodie aux émissions de soirée de clown et d’un souper presque parfait, ce fut très agréable et original.
François Bellefeuille, que j’ai de plus en plus hâte de voir en spectacle dans son premier one man show, a fait une excellente présentation du prix pour le meilleur DVD. Il dit que lui, ne va pas sortir un DVD de son spectacle, mais plutôt une clé USB qui sera en vente chez Walmart… « Tu m’appelles et on se rencontrer devant le Walmart et je te vends ma clé USB.» Un humoriste qui surprend à tout moment!
Une mention spéciale aussi à Philippe Bond et Dominic Paquet, déchainés… avec le champagne. Ils sont toujours aussi fous!
Lors de ce gala, 13 prix seulement ont été attribués, et les statuettes du Gala Les Olivier sont décernées par l’Association des professionnels de l’industrie de l’humour (APIH). Pendant la soirée, le public a pu voter, par téléphone et par Internet, pour déterminer les gagnants des catégories Comique malgré lui (prix citron de la commission Charbonneau) et Olivier de l’année.
C’est aussi au début du gala qu’ont été dévoilées les « personnalités » en nomination pour le prix citron, une nouvelle catégorie, que les gens ont découvert en début de gala et ils ont pu aller voter pour leur meilleur citron… de la commission Charbonneau
Bernard Trépanier
Frank Zampino
Joe Borsellino
Robert Marcil
Gérald Tremblay
Giuseppa Milioto (grand gagnant)
PRIX :
Dans la salle de presse, j’ai rencontré quelques gagnants pour avoir leurs impressions.
Jean-Michel Anctil dit que ce prix, pour le DVD de l’année, il ne s’en attendait pas du tout et qu’il avait même demandé à sa fille qui l’accompagnait de se croiser les doigts pour qu’il gagne. Je lui ai demandé : comme tu aimes autant improviser (LNI), y aurait-il de la place pour mettre un numéro improvisé dans ton spectacle? « Je le fais tout le temps. À chaque soir, j’essaie d’ouvrir mes shows de manière différente, pour ne pas que les gens aient le sentiment d’écouter un DVD. Et ce qu’on voulait faire sur le DVD, mais qu’on a manqué de temps, je voulais mettre toutes les ouvertures que j’ai faites. Mais il aurait fallu avoir un coffret triple avec juste des ouvertures de show. »
Et Jean-Michel Anctil comédien, quand le reverrons-nous à la télé? « Le personnage de Paradis dans 30 vies revient et j’aime beaucoup ça. Cela fait différent que d’être toujours seul sur scène. Je travaille avec du monde et je suis dirigé, alors j’adore ça et c’est du dramatique, alors complètement à l’opposé de ce que je fais sur scène. »
Adib Alkhalidey mentionne que ce trophée, il va être installé dans la chambre de sa mère avec ses autres récompenses, c’est son rituel avec elle « pour lui rappeler qu’il ne faut pas avoir peur dans la vie. Je sais que mes parents avaient un peu peur de ce métier-là pour moi. »
Quel métier voulais-tu faire et qui était ton idole quand tu étais jeune? « Le premier métier que j’ai mentionné à ma mère que je voulais faire, c’est journaliste, ou en fait journaliste sportif. Mon rêve ultime était d’être commentateur pour les matchs de hockey. J’ai appris à écrire parce que je lisais la section des sports chaque jour. Et je trouvais que Claude Quenneville à Radio-Canada parlait très bien quand il décrivait des matchs. Il utilisait des expressions que je n’entendais jamais à l’école. Il parlait en métaphores ‘Il a tiré dans la lucarne’. Moi, j’avais 8 ans, je ne comprenais pas, mais je trouvais ça beau. Cela a nourri mon imaginaire et ça m’a donné envie d’écrire aussi. Et au secondaire, j’étais très apprécié dans mon cours de français, mais en fait, je volais toutes mes expressions à Claude Quenneville.»
Silvi Tourigny a remporté pour la deuxième année consécutive l’Olivier pour ses capsules web avec Carole aide son prochain. Elle ne pensait réellement pas gagner cette année, vu la quantité de superbes autres capsules qui ont poussé sur le Net depuis l’an passé. Je lui ai demandé si c’est un couteau à deux tranchants d’avoir un personnage aussi fort et aussi aimé du public : « Je suis en combat avec cela depuis un bout, c’est sûr. Les gens connaissent surtout Carole, mais moi, sur scène, je fais autant du Sylvi que du Carole. Mon but c’est de faire découvrir autant Sylvi, mais je sais que c’est un travail à long terme. Carole c’est mon cheval de Troie (ma porte d’entrée). Je me sers d’elle pour entrer dans le milieu et quand je peux, j’essaie de présenter Sylvi aussi. »
Sylvi me mentionne également que les gens ne la reconnaissent pas trop dans la rue, vu qu’elle a un look plutôt différent de Carole, qui, il faut le dire, laisse son côté féminin caché au plus profond d’elle-même, à l’opposé de Sylvi.
Louis Morrissette revient sur son hommage à Michel Courtemanche et pourquoi il a voulu le faire : « Il y a des journées où Michel doute et quand il doute, il s’arrête. Ce que j’ai oublié de dire dans mon hommage c’est qu’il n’y a qu’une chose qui freine Michel Courtemanche et c’est Michel Courtemanche. Et pourtant, moi, je suis extrêmement jaloux de son talent. Michel est à mon avis l’humoriste québécois qui a connu le plus de succès à date. Je suis allé en Allemagne pour le verdict et on me parle de Michel. Il a eu une émission de télé en Allemagne et les gens en parlent encore. Il est une méga-star en France. À travers les années, il a refusé plein d’opportunité de continuer à travailler en France. Il a fait un choix de vie différent, mais reste qu’il est un de nos meilleurs humoristes québécois. »
Également, Louis dit que malgré ce trophée, il ne sera pas du prochain bye bye, mais ça ne veut pas dire qu’il ne pourrait pas le produire, ou même y participer pour les textes, mais il ne jouera pas dedans.
Korine Côté, qui va animer le dernier Comédie Club mercredi le 15 mai prochain à l’impérial de Québec, a remporté l’Olivier du meilleur numéro d’humour avec son sketch Les Macs. On aura la chance de la voir de plus en plus, car en plus d’être collaboratrice dans Cliptoman à Musique Plus, dans la série des Satiriques Les gars des vues (Télé-Québec), cette été, elle sera partout dans les grands événements estivaux dont Juste pour rire, Zoofest, Grand rire et Festival d’Humour de l’Abititi-Témiscamingue.
Sugar Sammy, le grand gagnant de la soirée pour le spectacle d’humour de l’année et l’Olivier de l’année, est revenu sur son numéro qu’il a présenté avec Simon-Olivier Fecteau durant le gala : « Simon-Olivier a un sens de l’humour qui va très bien avec mon sens de l’humour. On est de grands amis dans la vie. Ce numéro, on l’a écrit facilement, en se côtoyant, au cinéma, dans un souper, on l’a construit et on a demandé de le présenter. On s’est vraiment amusé à monter ce numéro. »
Es-tu surpris de voir que tu remportes ces 2 prix? « Oui un peu, mais en même temps, depuis que je présente mon spectacle bilingue, je me rends compte que mon type d’humour (plutôt baveux) est bien accepté. Ce style qui est un peu américain à la base et un peu britannique, les gens commencent à l’adopter au Québec. C’est mon style, c’est ce que j’ai appris et je suis très content que les Québécois commencent à aimer ce genre-là et prennent le temps d’aller le voir.»
L’équipe de production réunie autour de l’animateur Mario Jean est composée du directeur artistique Pierre-François Legendre, du réalisateur Mario Rouleau, du script-éditeur Daniel Gagnon assisté deSébastien Hurteau aux textes, du directeur musical Francis Gaulin qui revient pour une 5e année consécutive et de la productrice exécutive Francine Dubois qui préside aux destinées du gala pour une 12e année de suite. Le gala est produit par l’Association des professionnels de l’industrie de l’humour en collaboration avec Radio-Canada.
Pour la galerie de photos du tapis rouge : http://galeries.lepixelfou.com/ScneCulturelle/Gala/Le-Gala-des-Olivier-2013/29398561_7L3kDx#!i=2509555931&k=xmR3z9L
Pour la galerie de photos du Gala et des gagnants : liens suivra sous peu.
Les gagnants 2013 du 15e gala des Olivier sont :
Du côté des auteurs, prix pour les textes :
Sébastien Dubé, Vincent Léonard et Sylvain Larocque pour Comme du monde, des Denis Drolet; (AUTEURS)
Pour le prix du spectacle d’humour de l’année :
Sugar Sammy pour En français SVP!; (spectacle)
Pour le prix de la mise en scène :
Pierre-François Legendre (Comme du monde, des Denis Drolet),
Olivier du meilleur numéro d’humour
Les Macs de Korine Côté,
Spectacle le plus populaire : ayant vendu le plus de billets :
Lise Dion (Le temps qui court),
Olivier de la meilleure comédie à la télévision
Les bobos
la meilleure série humoristique
Les appendices
Spécial humoristique
Bye Bye 2012
À la radio
À la semaine prochaine, (Pierre Verville, Michele Deslauriers… 2e prix)
Sur le web
Carole aide son prochain, par Silvi Tourigny
Du côté DVD
Jean-Michel Anctil (Tel quel)
Découverte de l’année :
Adib Alkhalidey
Olivier de l’année :
Sugar Sammy
http://olivier.radio-canada.ca/
Comédie Club du Grand rire à l’impérial de Québec
Crédit photos : Richard Champagne (Le Pixel Fou)