La chasse au collet, un drame au suspens psychologique très convaincant, au cinéma dès le 21 octobre

La chasse au collet
La chasse au collet

La chasse au collet de Steve Kerr prendra l’affiche au Québec le 21 octobre prochain après avoir été présenté en première au Festival du nouveau cinéma le 10 octobre dernier. Écrit, produit et réalisé par Steve Kerr, ce drame au suspens psychologique très convaincant met en vedette Paul Doucet, Julianne Côté, Anne-Marie Cadieux, Christian Bégin et Eve Duranceau.

Résumé

L’action se déroule à Montréal en 2015. Dirigeant d’une agence de publicité interactive, Éric est au seuil de l’épuisement professionnel quand il décide de lancer aventuressecretes.com, un site dédié aux rencontres extraconjugales. N’écoutant que la voix de sa cupidité, Éric est fin prêt à faire face aux oppositions morales de ses proches. Cependant, alors que le succès lui semble à portée de main, son destin emprunte un virage inattendu. Élyse, fille troublée d’un père coureur de jupons, voit les démons de son passé refaire surface lorsqu’elle intercepte la campagne publicitaire provocante d’Éric; « Le meilleur des deux mondes, aventuressecretes.com ! » Elle qui tente en vain de surmonter sa répulsion envers les rapports intimes, décide d’obtenir justice. Menaces, culpabilité et appât du gain pavent ainsi la route qui mènera tout droit à une rencontre tout aussi imprévisible que tragique.

Paul Doucet et Julianne Côté
Paul Doucet et Julianne Côté

Ce film très réaliste, raconte les histoires en parallèles de deux personnages, de classe et style de vie très différents. Il y a d’abord Élyse, cette jeune fille douce, tranquille, timide et surtout apeurée par les relations intimes avec un homme. Julianne Côté sait rendre son personnage extrêmement crédible. On sent très bien son impuissance à vivre une vie normale. On la voit également se transformer sous nos yeux, lorsqu’elle sent une opportunité de vengeance pour tenter de panser les blessures de son passé. Julianne réussit à amener un certain niveau de sympathie pour son personnage, malgré l’intensité de ses réactions. On comprend tellement qu’elle est en train de se noyer par les souvenirs de son passé, qu’on lui pardonne presque ses actes ignobles. Et quel talent que cette jeune fille peut démontrer lorsqu’elle laisse éclater sa colère et ses frustrations, et en quelques secondes, elle reprend le contrôle d’elle-même et ne laisse rien paraître. On voit bien que Steve Kerr a bien étoffé ses personnages et leur a donné une profondeur qui les rend crédibles.

De l’autre côté, nous apprenons à connaitre Éric, interprété avec brio par Paul Doucet. Cet homme sûr de lui, charmeur, qui semble en plein contrôle de ses moyens et de sa vie, on le voit perdre peu à peu le contrôle, et se laisser envahir par la peur. Un jeu de composition très réussi de la part de Paul Doucet.

À cela s’ajoute Ève Dancereau qui est éclatante dans son rôle de femme forte, sûre d’elle et de ses atouts. Un rôle secondaire qui ne passe pas inaperçu. De même que Normand Daneau qui est méconnaissable dans son petit rôle d’un personnage qu’on peine à identifier au début, mais qui prend son importance plus tard dans le film.

Paul Doucet et Anne-Marie Cadieux dans la scène marquante dans la cuisine
Paul Doucet et Anne-Marie Cadieux dans la scène marquante dans la cuisine

Il y a aussi Anne-Marie Cadieux qui joue le rôle de l’épouse d’Éric. Elle aussi donne une superbe performance de jeu. Souvent, ce ne sont pas dans les paroles que cela se passe entre elle et son époux, mais beaucoup par les non-dits, ou les mots anodins. Une des scènes marquantes du film, à mon avis, c’est lorsqu’ils sont tous les deux assis à la table de cuisine et qu’elle confronte son mari sur sa possible infidélité. Et la manière dont cela se joue, sans les cris, sans les pleurs, mais avec des banalités, c’est tout simplement génial. Cela m’a donné des frissons.

C’est donc un film où l’intrigue est bien amenée, en progression, le suspens nous tient en haleine sur le bout de notre siège et le drame qui se déroule devant nous, fait de ce film un thriller captivant à suivre. Et ce que j’aime surtout, c’est la manière dont Steve Kerr a choisi d’utiliser la musique dans sa trame sonore. Ici, contrairement à un thriller habituel, la musique ne vient pas ajouter au suspens nécessairement. Cette musique est parfois à l’opposé de ce qui est montré à l’écran, donnant un contraste très intéressant. Par exemple dans la scène d’ouverture, c’est la chanson Tous les garçons et les filles que l’on entend. Une pièce bien inoffensive, douce, qu’on écoute alors que ce que l’on voit est loin d’être inoffensif et doux… À d’autres moments, c’est de la musique plutôt enjouée qui accompagne un moment dramatique intense. Bien pensé comme idée à mon avis.

Christian Bégin, Paul Doucet et Ève Dancereau
Christian Bégin, Paul Doucet et Ève Dancereau

Naturellement, ce film fait réfléchir sur ces fameux sites de rencontres qui existent vraiment et  sur  l’anonymat d’internet qui rend encore plus facile les tromperies, et amène encore plus de difficulté dans les relations de couple qui s’étiolent. On peut nous-mêmes réfléchir sur nos valeurs, notre morale face à l’infidélité et aussi sur les notions de pouvoir et de justice, de même que les dommages collatéraux pour les enfants qui subissent les effets du mensonge et des tromperies du couple.

Un suspens psychologique très intéressant à voir autant pour son ton, son rythme, que l’histoire qu’il raconte et surtout pour  la performance d’acteurs grandioses. Et la fin surprenante vaut la peine de regarder le film jusqu’au bout !

La chasse au collet (The Squealing Game en version anglaise) prend l’affiche dès le 21 octobre.

Distribution

Paul Doucet (Éric Desbiens)

Julianne Côté (Élyse)

Anne-Marie Cadieux (Natalie)

Christian Bégin (Martin)

Ève Duranceau (Virginie)

Normand Daneau

Juliette Gosselin (Audrey)

Antoine Pilon (Charles)

Annabelle Guérin (jeune Élyse)

Vincent Kerr (copain jeune Élyse)

Louis-Olivier Mauffette (père d’Élyse)

Élise Corbeil (maîtresse)

Alexandra Cyr (Jessica)

Carla Turcotte (Chloé)

Pierre-Luc Lafontaine (Antoine)

Élisabeth Locas (agente immobilière)

Benoit Mauffette (commis BD)

Marie-Evelyne Baribeau (Marie)

Marie-France Lambert (Judith)

Jacques Allard (Frédérick)

Sébastien Billy (1ere victime)

Frédérick Bouffard (François)

Hugo Dubé (médecin)

Rémi Veilleux (barman)

Violette Chauveau (mère d’Élyse)

Carl D’Amours (trafiquant)

Steve Kerr (animateur radio (voix))

 

Genre: suspense psychologique

Origine: Québec, 2016

Durée: 1 h 30

Réalisation: et Scénario: Steve Kerr

Production: Steve Kerr

Productrice déléguée: Sophie Rémillard

Directrice de production: Charline-Eve Pilon

Société de production: Studio Whimz avec la participation de Téléfilm Canada, SODEC, crédits d’impôts fédéraux et provinciaux

Distribution: FunFilm Distribution

Équipe technique

Conception sonore: Jérôme Boiteau

Direction artistique: Sophie Rémillard

Montage images: Steve Kerr, Carl D’Amours

Musique: diverses non originales

Photographie: Louis-Philippe Blain

Prise de son : Jean-Sébastien Roy, Marc Tawil

 

Crédit photos : courtoisie