C’est dès le 26 juillet que prend à l’affiche au Québec le spectaculaire film de suspense Le vent de la liberté (Ballon) de Michael «Bully » Herbig, basé sur l’histoire vraie de deux familles qui tentent de fuir l’Allemagne de l’Est, en fabriquant une montgolfière artisanale. Quelle audace! Quel film enlevant! Cette splendide histoire vraie est brillamment racontée, car on est constamment sur le bout de notre siège, tellement le suspense nous tient en haleine. On en a des frissons de fébrilité à les voir se préparer à s’évader.
Résumé : Inspiré d’une histoire vraie se déroulant en 1979, en pleine guerre froide, deux familles ordinaires d’Allemagne de l’Est rêvent de passer à l’Ouest. Leur plan : construire une montgolfière et survoler la frontière. Une histoire incroyable.
Le film met en vedette Friedrich Mücke, Karoline Schuch, David Kross, Alicia Von Ritterberg et Thomas Kretschmann, dans les rôles principaux et a fait près de 1 million d’entrées en Allemagne. Bien que j’ai vu ce film en version originale avec les sous-titres en anglais, j’ai été littéralement emporté par l’histoire qui se déroulait sous mes yeux, pendant deux heures, à décrocher de ma réalité et me fondre dans la leur, tellement c’est bien présenté à l’écran.
Cette histoire qui s’est passée réellement en septembre 1979 a fait l’objet d’un film américain en 1982, La nuit de l’évasion (Night Crossing). Maintenant, c’est Michael Herbig qui reprend cette spectaculaire évasion, avec l’accord des familles, dans un style thriller, et en racontant une histoire allemande, du point de vue allemand. Et c’est ce qui rend ce film aussi captivant à mon avis.
Dès les premières minutes du film, on est happé par l’histoire, car cela débute en avril 1978, avec la première tentative d’évasion en ballon, qui échoue, si près du but. C’est hallucinant de voir cette famille s’entasser dans une nacelle qui virevolte au vent, alors qu’elle est à peine tenue par des cordes, et qu’ils peuvent chavirer et tomber à tout moment. Cela donne des frissons de voir autant d’audace et de courage. Et c’est là qu’on voit que ces gens sont désespérés, qu’ils veulent fuir à tout prix, au point de mettre leur vie en danger dans l’espoir d’une vie meilleure ailleurs.
Une des raisons qui fait que ce film est aussi efficace dans le suspense, c’est qu’au fur et à mesure que la famille progresse dans la fabrication de la toile, et qu’elle élabore son plan d’évasion, l’on suit les policiers qui avancent dans leurs recherches de cette famille. Cette police politique, que l’on nomme la Stasi est présentée avec beaucoup d’authenticité. Cela m’a fait penser un peu au film Le fugitif avec Harrison Ford et Tommy Lee Jones, alors que chaque fois que le policier arrivait à retrouver le fugitif, il venait de partir. Et c’est un peu cela qu’on retrouve dans le film. Chaque fois que le policier est sur une piste, ils passent juste à côté de la vérité et de la famille. Ouf!
C’est intéressant aussi de voir comment ces gens vivaient là-bas, alors que le bloc soviétique peine à maintenir le joug sur son peuple. La reconstruction de l’Allemagne de l’Est des années 70 est très réaliste et crédible.
Je trouve important et intéressant de voir aussi la vision des enfants dans toute cette aventure. Ils sont poussés par leurs parents à prendre part à cette évasion, alors qu’ils ne comprennent peut-être pas tout ce que ça implique cette grande décision.
Le compositeur Ralf Wengenmayr a créé une trame sonore efficace. Il y a mis des bruits de tic-tac d’horloge, qui fait penser que le décompte continue et qu’ils vont être â court de temps. Mais aussi cela crée aussi l’illusion des battements de cœur, de la fébrilité. Il y a aussi des moments où la trame sonore augmente les moments de stress, lorsque les policiers sont sur le point de les rattraper. Il est certain que la musique est un ajout majeur pour la sensation de thriller de ce film.
Tout comme avec le film Apollo 13, on a parfois l’impression que c’est trop improbable pour être vrai. Mais force est d’admettre que cela s’est vraiment passé et que la réalité dépasse souvent la fiction. Et c’est fascinant de voir cette montgolfière géante, qui n’a pas été créée de manière artificielle, mais pour vrai, pour ajouter au réalisme de l’histoire. Pour ceux que ça intéresse, les vrais protagonistes de cette histoire, qui ont été consultés avant de faire le film, sont encore vivants pour la plupart : Peter et Doris Strelzyk sont retournés vivre dans leur maison de Pössneck, en Thuringe, quelques années après la réunification de l’Allemagne. Günter et Petra Wetzel vivaient quant à eux à Hof, en Bavière. Les acteurs ont pu voir et parler avec les gens qu’ils interprètent. Sauf Peter qui est décédé en 2017. Avec l’aide des deux familles, l’Équipe de scénaristes a pu consulter plus de 2000 pages de dossiers de la Stasi écrites sur les Strelzyk et les Wetzel après leur évasion et sauvées grâce à la Commission Gauck. Donc, on peut dire que bien que cela peut paraître invraisemblable parfois, cela s’est bien passé comme c’est décrit dans le film.
Le vent de la liberté est distribué par AZ Films et prendra l’affiche au Québec le 26 juillet 2019.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=-FT3KDn5r_g
Fiche artistique
Peter Strelzyk Friedrich Mücke
Doris Strelzyk Karoline Schuch
Günter Wetzel David Kross
Petra Wetzel Alicia von Rittberg
Lieutenant-Colonel Seidel Thomas Kretschmann
Frank Strelzyk Jonas Holdenrieder
Andreas “Fitscher” Strelzyk Tilman Döbler
Erik Baumann Ronald Kukulies
Klara Baumann Emily Kusche
Peterchen Wetzel Till Patz
Andreas Wetzel Ben Teichmann
Capitaine Heym Christian Näthe
Staff Sergeant Lesch Sebastian Hülk
Lieutenant-Colonel Schirra Gernot Kunert
Lieutenant-Colonel Tornow Ulrich Friedrich Brandhoff
Fiche technique
Réalisateur Michael Bully Herbig
Scénario Kit Hopkins , Thilo Röscheisen , Michael Bully Herbig
Casting Daniela Tolkien
Musique Ralf Wengenmayr
Image Torsten Breuer
Montage Alexander Dittner
Décors Bernd Lepel
Costumes Lisy Christl
Maquillage Tatjana Krauskopf
Producteur exécutif Uli Fauth
Directeur de production Christian Held
Producteur Michael Bully Herbig
Credit photos : Courtoisie de AZ Films