Après 18 jours consacrés à explorer les courants esthétiques innovateurs de la danse et du théâtre contemporains, c’est dans une grande réjouissance que s’est terminée la septième édition du Festival TransAmériques dans la nuit de samedi à dimanche. Les artistes, les artisans et l’équipe du FTA multipliaient les raisons de célébrer : un taux d’assistance de 91 % ; 14 spectacles en salle sur 19 (74 %) ont affiché complet ; 81 % des 57 représentations en salle ont été données à guichets fermés – du jamais vu ! Malgré la forte pluie des premiers jours, plus de 43 500 festivaliers curieux, enthousiastes et exigeants ont fait le pari de découvrir la création contemporaine dans ses formes plurielles, éclatées, riches de sens.
L’ÉDITION 2013 EN CHIFFRES :
– 64 représentations de 22 spectacles en provenance de 9 pays
– 18 136 spectateurs aux trois événements gratuits (Dachshund UN, In Museum et Bells 13)
– 218 artistes locaux et internationaux
– 118 professionnels des arts de la scène en provenance de 17 pays
– 128 journalistes accrédités, dont 17 de l’extérieur du Québec et de l’étranger
– 2 154 nuitées générées directement par les activités du Festival
– 8 coproductions
– 6 créations mondiales
Du début à la fin du Festival, du 22 mai au 8 juin 2013, il fut question de notre démocratie vacillante, de nos systèmes économiques, des dérives de l’humanité, de nos différences et de nos identités.Engagement, beauté, imaginaire ont traversé les disciplines et se sont croisés d’une oeuvre à l’autre. Poursuivant sa mission, le FTA a offert des tribunes aux artistes qui s’en sont emparées en transformant les scènes en de passionnants laboratoires de recherche, s’aventurant dans de nouveaux territoires formels, imaginant des relations nouvelles et parfois inattendues avec les spectateurs. Ce public aura particulièrement été engagé dans cette édition, souvent dans les spectacles eux-mêmes, mais aussi en participant en grand nombre aux rencontres, tables rondes et autres moments d’échanges avec les artistes.
S’il est malheureux que Mère Nature ait quelque peu assombri le début du Festival (une représentation de Dachshund UN à la place des Festivals a dû être annulée et les deux autres ont pu se glisser entre des averses), on se console puisque nos 47 chiens saucisses ont eu droit à un battage médiatique digne de tout chef d’État !
DES OEUVRES MARQUANTES
L’émotion, la fascination, voire les frissons auront été de la partie jusqu’à la fin avec La grande et fabuleuse histoire du commerce du brillant Joël Pommerat et la présence incandescente de Louise Lecavalier qui a galvanisé et conquis le public du Théâtre Maisonneuve avec So Blue.
LA CRÉATION AU COEUR DU PROJET ARTISTIQUE DU FTA
Les oeuvres naissent un jour quelque part. Six premières mondiales ont eu lieu au cours des dernières semaines pendant le Festival TransAmériques, lieu privilégié de création : Nella tempesta de la compagnie italienne Motus, Yellow Towel de Dana Michel, Trieste de Marie Brassard, Ainsi parlait… de Frédérick Gravel et d’Étienne Lepage, Bells 13 de Robin Poitras sans oublier L’homme atlantique (et La maladie de la mort) de Christian Lapointe, qui a de surcroît présenté un jubilatoire Outrage au public.
De plus, le Festival TransAmériques est fier d’avoir accompagné la création de huit spectacles qui ont bénéficié d’un investissement en coproduction :Ainsi parlait…, Khaos, L’homme atlantique, Nella tempesta, So Blue, Trieste, what we are saying, Yellow Towel.
Temps fort de la création contemporaine internationale, le Festival TransAmériques est un événement plus que jamais attendu par les Montréalais – 69 % des billets ont été vendus avant même le début de l’événement. Les organisateurs de cette septième édition constatent avec joie l’engouement et l’attachement d’un public fidèle, diversifié et qui se renouvelle d’une édition à l’autre.
Le FTA offre des moments de rupture et de tension. Il ne prétend pas au consensus. Puisant sa force dans l’originalité des démarches et dans l’intégrité des artistes qui y participent, le Festival cherche à bousculer les habitudes, à nourrir longuement les questionnements, à cultiver autant le doute que l’émerveillement, à nous garder sur le qui-vive, c’est-à-dire vivants.