Marvin ou la belle éducation, et L’atelier deux films poignants à voir en exclusivité à Québec au cinéma Le Clap!

Marvin ou la belle éducation

Marvin ou la belle éducation ainsi que L’atelier sont deux films qui ont retenu mon attention et mon intérêt cette semaine, parmi les films présentés en exclusivités à Québec au cinéma Le Clap.

Marvin ou la belle éducation (présenté depuis le 6 avril) est un film français de Anne Fontaine et met en vedette Finnegan Oldfield, Grégory Gadebois et Isabelle Huppert, d’après une partie du roman autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule, d’Édouard Louis, paru en 2014.
Synopsis
Mal-aimé au sein d’une famille dysfonctionnelle et victime d’intimidation dans ce village des Vosges où il a grandi, Marvin Bijou prend le large en direction de Paris. Sur place, il se fait initier au théâtre et, peu à peu, gagne en confiance grâce aux gens qui voient en lui un certain talent. Puis, Marvin découvre un milieu où l’amour des arts, les personnalités marginales et même l’homosexualité ne sont pas victimes de préjugés.

Ce film poignant qui parle de résilience et qui met de l’avant la détermination d’un jeune garçon gai au visage angélique, qui décide un jour de s’enfuir et de plonger dans le théâtre pour régler ses comptes avec ses détracteurs, nous fait passer par une montagne russe d’émotions. Le film alterne entre le passé de l’enfant, alors qu’il a 12 ans environ et le présent, au moment où Marvin Bijou, devenu Martin Clément, s’apprête à présenter sur scène le spectacle de sa vie.

Il y a des scènes pénibles à regarder, dans l’enfance du jeune, comme les agressions sexuelles dans les toilettes de l’école, ou encore ces moments déprimants passés à la maison avec des parents gueulards et dépourvus d’intérêt pour leur fils. Il est intéressant de voir évoluer ce garçon, qui finit par extérioriser ses démons sur scène avec la superbe Isabelle Huppert qu’il fait bon voir à l’écran, même si c’est seulement pour quelques scènes. La finesse de jeu de Finnegan Oldfield et la relation entre le père (Grégory Gadebois sublime) et le fils sont également des scènes bouleversantes à regarder.

L’atelier

L’atelier de Laurent Cantent (présenté depuis le 13 avril), est également un film français, mais dans un tout autre registre. Ce drame social et politique met en vedette Marina Foïs et Matthieu Lucci, à l’été 2016, lors d’un atelier d’écriture, d’un roman noir ayant pour décor des chantiers navals jadis réputés, mais maintenant fermés et en ruine.

Synopsis
Olivia est une auteure reconnue qui, le temps d’un été, donne un cours de création littéraire à des jeunes en réinsertion à la Ciotat, dans le sud de la France. Son travail l’amène à mettre ses élèves sur la piste de la tradition ouvrière de la ville. Dans son groupe se démarque Antoine, doué et énigmatique, dont les prises de position laissent aussi entrevoir une noirceur qui force Olivia à tenter d’en savoir plus sur les états d’âme de l’adolescent.

 

Il y a plusieurs choses qui me plaisent beaucoup dans ce film. D’abord, la littérature, car l’atelier d’écriture en soi est extrêmement intéressant à suivre. Comment construit-on une histoire, la description des lieux, les intentions, les personnages? Les discussions entre l’enseignante, cette écrivaine qui veut transmettre son savoir, et ces étudiants, colorés et métissés, qui ont chacun leurs idées, leurs propos à faire ressortir dans leurs écrits, sont fascinantes.

Ensuite, il y a cette trame de fond de la politique, les enjeux sociaux, les événements récents au Bataclan et le racisme latent qui sont mis sur la table, alors que ces jeunes venus de milieux et cultures différentes discutent fort de leurs positions politiques et sociales.

Finalement, il y a la finesse et la justesse de jeu,  de Matthieu Lucci, un jeune nouveau talent à découvrir, qui incarne Antoine. Un jeune qui aime nager, s’entrainer et écouter de la musique et qui semble porter un grand intérêt pour son enseignante. Mais peu à peu, on découvre une autre facette de ce jeune homme qui pourrait bien rendre mal à l’aise, voire même faire un peu peur.

Donc au final, ce film est brillant pour la manière dont il traite des sujets de la littérature, l’éducation et le choc des classes sociales, tout en amenant des discussions politiques et des réflexions sur la violence, le racisme et les divers maux qui rongent la France depuis quelques années.

Pour l’horaire de ces deux films au cinéma Le Clap ainsi que la liste des autres films présentés dans ce cinéma :  http://www.clap.qc.ca/